Can I get a puppy? a cuddly fluffy one, and a Bratz movie-star make over... I'm just fucking with you Daddy! Look, I'd love a Benchmade model 42 butterfly knife! ❞
Il pleuvait. Quoi de plus typique pour une ville comme Londres que de subir la chute de gouttelettes d'eau glacées. Elle aimait la pluie. Tous ces gens qui sortaient dans la rue, parapluie noir à la main , grand imperméable sur le dos pour se protéger, la tête baisse et les pieds dans la flotte. Une bien drôle de parade. Aujourd'hui, c'était le jour des courses, question de remplir un peu ce pauvre réfrigérateur vide. Elle détestait aller au super marché. C'était tout bonnement ennuyeux, emmerdant et beaucoup trop long. C'est donc d'une mine boudeuse que la petite blondinette de 7 ans emboîta le pas à son père, passant les portes principales du magasin d’alimentation. Un soupire se glissa sur ses lèvres, alors que les lulu en coiffure improvisés sur sa tête se balançaient au rythme de ses pas. Son père s'empara d'un petit carrosse, filant vers la première rangée avec autant d’enthousiasme qu'elle. Il marchait un peu trop vite pour ses petites jambes, ce qui la forçait à demeurer alerte pour ne pas le perdre de vue. Une bonne chose, parce qu'elle avait interdiction formelle de s'éloigner. Ce genre d'endroit trop grand pour rien était un véritable labyrinthe dans sa tête. « Papa! » Trinity brisa le silence, lançant un regard noir à son père qui venait de prendre une pinte de lait. Il faisait quoi avec ça hum? « Je veux celle au chocolat! » Son ton était sans appel et elle l'observa attentivement changer d'article. Bien! Ça n'avait pas de goût le lait blanc! Berk. Il déposa sa demande dans le carrosse non sans lever les yeux au ciel, avant de repartir vers le rayon des pâtes alimentaires. Non mais il fallait vraiment le surveiller celui-là! Poursuivant sa route, elle se contenta d'observer ses choix, peu bavarde pour le moment. Elle s’arrêta qu'une seule fois, dévisageant une autre gamine de son âge qui la toisait d'un regard curieux. Elle était accompagnée de sa mère, une sucette en chocolat à la bouche. Instinctivement, elle eut envie du même caprice. La blondinette tourna donc la tête en direction de son paternel, mais celui-ci avait disparut. Oh non! Elle l'avait vraiment perdu? Merde! Pas très paniquée pour le moment, Trini traversa l'allée avant de tourner le coin. Hum, toujours pas là. Par logique, elle prit la seconde rangée, marchant toute seule au milieu des boîtes de céréales. Sans crier gare, une vieille femme se penchant devant elle, l’obligeant à s'arrêter net. Surprise, elle leva sa petite tête vers elle, le regard déjà méfiant. « Oh petite puce, tu as perdu ta maman? » De quoi elle se mêle cette vieille dame à l'odeur de thé vert? Elle lui voulait quoi? « J'ai pas de maman » Sa réponse sembla surprendre son interlocutrice qui fronça les sourcils. Bha quoi, elle lui disait la vérité! « Viens avec moi, on va trouver tes parents d'accord? » OH. Une petite minute! Elle n'était pas si naïve que ça tout de même. « ...je n'ai pas le droit de suivre les inconnus, je pourrais me faire kidnapper et même si papa à de l'argent, je crois qu'il se fâcherait assez pour vous faire du mal » Cette fois-ci, la vieille mémé recula vivement comme si elle avait été possédée par le diable. Avait-elle dit quelque chose de mal? Pourtant, son père lui avait toujours répété de ne jamais suivre un inconnu, que cette personne lui voudrait du mal à elle ou à lui. Obéissante, elle contourna la vieille outrée pour emprunter une autre allée. Ses bottes de pluie traînaient bruyamment contre le sol, alors qu'elle continuait de promener son regard sur les adultes autour. Reconnaissant le rayon des bouteilles, elle s'arrêta au milieu. Ça ressemblait pas mal à ce que son père aimait boire... Voulant lui faire plaisir, elle attrapa la plus grosse bouteille. Vod...Vodka que ça disait sur l'étiquette. Bizarrement, on aurait dit de l'eau. Trinity glissa le contenant dans son manteau, ni vue ni connu. Enfin presque. Un monsieur lui jeta un regard étonné en la surprenant. Merde, pris la main dans le sac. Vite, une excuse! « Papa est allergique au lait, alors il met ça dans...ses céréales tous les matins » Le monsieur demeura toujours figé sur place. Il était peut-être retardé? « ...comme il est malade, je suis allée en acheter toute seule, je suis une grande fille vous savez. » Okay, assez de bavardage, il avait l'air un peu trop louche à son goût, valait mieux partir. Sans plus attendre, elle accéléra le pas. Dans sa course, la blondinette perdit le contrôle de sa bouteille qui éclata bruyamment contre le plancher. Oups... Observant le dégât devant elle, elle mordilla sa lèvre inférieure. Fallait nettoyer tout ça et vite! Grammy détestait lorsqu'elle renversait des trucs sur le sol. Attrapant un sac de papier de toilette, elle l'ouvrit pour récupérer un rouleau qu'elle lança sur le liquide odorant. Bon, c'était déjà un peu moins pire. Encouragée, la fillette lança deux puis trois autres rouleaux. Un gardien réagit soudainement en la voyant faire, approchant à grands pas. « Hey! Toi! Viens ici! Saleté de gamine! » Inquiète de le voir courir vers elle, Trini jeta tout sur son passage pour lui bloquer la route. Boites de papiers mouchoirs, savon à main... d'un geste du bras, elle lança également les fruits et les légumes du rayon d'à côté. Brisant un bac complet de pomme, la blondinette les observa rouler en souriant. Il allait s'éclater la gueule ce pauvre con! Continuant son manège, elle ignora les cris énervés du gardien toujours à ses trousses. Oh il ne l'aurait pas! Puis comme par magie, elle percuta une silhouette familière. « …c'est pas moi, c'est lui! » Sans perdre une seconde, elle pointa du doigt le gardien qui fulminait face contre terre au milieu des pommes. « Bien joué... » Son père lui lança un sourire en coin, avant de finalement passer à la caisse comme si de rien était. Trini pouffa silencieusement de rire, se composant un air de petit ange adorable pour flouer tout le monde autour qui observait la scène. « T'empestes l'alcool... » Levant ses yeux brillants de malice vers son papa chéri, elle répondit du tac au tac. « T'empestes le chien mouillé! » C'est comme ça qu'ils se donnaient de l'affection dans cette famille. Et avec le sourire! Toute joyeuse, elle glissa sa main dans la sienne, le laissant porter les sacs vers l'extérieur. « Papa je peux conduire? » « Rêve pas trop! » Ah zut, elle qui croyait que c'était son jour de chance...



We don’t care what people say, we know the truth ❞
Trinity observa sagement son professeur de mathématique, madame Abbott, remettre à chaque élève le résultat de leur examen semestriel, distribuant lentement chaque copie. Ennuyée, elle leva les yeux en direction de la grande horloge, dans l'espoir que ce cours ce termine enfin. Certes elle détestait l'école, comme la plupart des enfants en général, mais elle obtenait toujours d’excellentes notes. La vie était faite ainsi, on lui avait donné une intelligence probablement supérieur à l'ensemble de cette classe. Comme quoi des idiots, il y en avait une épidémie alarmante et fort heureusement, elle ne faisait pas partie de cette catégorie. Il faut dire que cette chère madame Abbott était particulièrement chiante, voir trop sévère et qu'elle n'hésitait jamais de faire sentir à ses élèves à quel point ils étaient tous minables comparé à elle, la grande reine des maths. Personne ne l'aimait vraiment, mis à part le lèche botte de la classe. Plusieurs filles avaient même déjà pleuré devant elle, pour dire à quel point elle était imbuvable cette bonne femme. Pour sa part, elle se contentait de l'ignorer, jouant plutôt sur l'indifférence face à ses remarques. Plus elle se tenait dans l'ombre, mieux elle se portait. Il était inutile de faire de la confrontation avec un enseignant, ils se croyaient tous automatiquement intouchables. « Trinity Nightmare, votre copie... » Agrippant la feuille d'un air blasé, la blondinette jeta un coup d'oeil sur sa note. Zéro... Rien. Rien de bon? Stupéfaite, elle fronça les sourcils en observant le commentaire au bas de la page qui disait qu'en raison du fait qu'elle avait copié sur la feuille de son voisin, elle avait obtenu la note de zéro. Quoi!? Elle n'avait pas copié sur personne! Encore moins sur ce gros taré de Robert, incapable de comprendre une simple équation de base. Furieuse face à cette injustice, elle se leva au son de la cloche, laissant les autres élèves du groupe sortir en courant. Oh elle allait devoir glisser deux mots à cette vieille chouette, parce qu'elle n'accepterait très certainement pas cette note. Levant un regard glacial sur son enseignante, Trini s'arrêta devant son bureau, déposant sa feuille devant elle. « Je crois qu'il y a une erreur madame... » Elle était polie, mais sa voix était tout aussi glaciale. « Je n'ai pas triché, d'ailleurs, j'ai terminé ce contrôle la première » Et c'était la vérité. Non sans lâcher un long soupire, la Abbott releva la tête dans sa direction, les lèvres pincées en signe d'agacement. « Je ne vois pas tes calcules ni tes démarches sur cette feuille... » Quoi!? C'était uniquement pour cela? Bha voyons! Indignée, elle fit un effort pour paraître calme. « Je les ai fais dans ma tête, c'est ce qu'on appelle le calcule mental. » Les gens intelligents savaient se servir de leur tête, en quoi cela était-il un crime? Elle était vraiment idiote cette pauvre femme. « Je suis désolée, mais ma note est définitive, tu devras refaire un contrôle si tu ne veux pas échouer dans cette matière » Alors la... elle ne lui laissait pas le choix! Elle devait faire quelque chose, car il était hors de question de tout recommencer juste parce qu'elle était assez futée pour calculer mentalement! D'un geste assuré, Trini récupéra une grande enveloppe beige dans son sac d'école. L'enseignante lui lança un regard mauvais, pressée d'en avoir terminé avec cette conversation. Patiemment, elle récupéra donc quelques clichés photos, les posant bien en évidence sur le bureau, juste sous son nez. « Je crois que vous avez le temps de revoir ma note, ou alors on peut toujours parler de ce que vous faites dans le bureau du directeur sur l'heure du dîner... Apparemment, vous êtes très proche. C'est bizarre, j'étais certaine que vous étiez marié vu la bague à votre doigt... » Madame Abbott ouvrit la bouche, stupéfaite et muette. Incertaine, elle jeta un coup d’œil aux photos, puis lui lança un regard outré. « Comment est-ce que... » Voyant qu'elle la tenait presque, la blondinette récupéra les clichés, rangeant le tout dans son sac à dos. « Okay alors, je vais les afficher sur le site internet de l'école et pourquoi pas en envoyer aussi à votre époux... » Faisant mine de partir, elle s'arrêta près de la porte lorsque son enseignante se réveilla tout à coup. « Une minute, je vais...oui hum peut-être que je peux modifier...voilà, tout est bon... » D'un coup de crayon, elle lui donna la note parfaite, avant de lui tendre sa copie d'un air presque effrayé. Gentiment, Trinity lui remit l'enveloppe en échange, le sourire angélique aux lèvres. « Bonne journée » Sur ce, elle continua son chemin, intérieurement amusée de voir comment il était facile de manipuler les adultes avec de simples photos compromettantes. C'est son Daddy qui serait sans doute fier! Bref, cette vieille Abbott venait de comprendre à qui elle avait affaire. Une très bonne chose!
« Hey toi! Donne-moi ton sac! » La blondinette releva la tête vers le gros abruti qui venait de lui barrer le chemin en pleine cours d'école, alors qu'elle se dirigeait sagement à l'ombre du vieux peuplier pour avoir un peu de fraîcheur. Peu intimidée, elle observa également les deux autres acolytes à ses côtés. Bordel de merde, pourquoi se devait être elle la victime cette fois-ci? Il avait déjà fait le tour de tous les élèves? Personne ne venait jamais l'embêter, tout simplement parce qu'elle n'était pas particulièrement sociable, alors pourquoi ce pauvre con qui marquait son territoire comme un chien, venait-il s'en prendre à elle? « T'es sourde ou quoi!!? » Brusque, il crachait presque ses mots pour paraître menaçant, ce qui l’incita à reculer légèrement le dos. Pas très envie de se faire postillonner dessus disons le. C'était dégoûtant, surtout qu'il sentait encore le macaroni au fromage de la cafétéria. « Il est à moi ce sac. » Sa réponse fût brève et bien claire. Non, elle n'allait pas le lui donner. Le petit porc étira un long sourire mauvais, étouffant un couinement, ah non pardon, un rire, dans sa gorge. Il trouvait ça drôle? Automatiquement, tous les regards se dirigèrent vers eux, sa rébellion surexcitant les curieux. Apparemment, on ne devait jamais lui refuser quoi que ce soit à celui là. Son pote de droite fit craquer ses jointures, l'air tout aussi amusé. « Je crois que tu n'as pas compris, il est à moi maintenant ce sac, donne le moi ou sinon... » Trinity conserva un air neutre, soutenant son regard sans difficulté. La tension devenait de plus en plus palpable et visiblement, le porc allait bientôt s'énerver vu son manque de réaction. « Et sinon quoi? Tu vas venir le prendre toi-même? Oh mais te gêne pas, vas y, viens le chercher... » Le pote de gauche donna un coup de coude au porc en signe d'encouragement, incapable de croire qu'une petite blondinette risquait de gagner ce genre de combat de force. L'idiot passa donc à l'acte, l'agrippant par le collet pour la tirer vers lui d'un air plus que menaçant. Bien calme, elle leva son poing en même temps, l'abattant durement contre son nez. Celui-ci la relâcha bien vite, plaquant ses grosses mains sur son visage en soufflant de douleur. D'un pivotement, Trini envoya valser son pied dans son entre jambe, l'enfonçant bien généreusement, le laissant ensuite s’écrouler par terre sous la douleur. Immédiatement, la foule de curieux se jetèrent vers eux pour assister de plus près à cette scène incroyable. Le pote de droite s'essaya à son tour, mais il eut bien vite le souffle coupé avec un poing dans le ventre et un revers du coude dans le dos pour le foutre par terre également. Voyant que le troisième semblait pétrifié, la blondinette déposa son pied contre le gros ventre du porc, plantant son regard noir dans le sien. « La prochaine fois, je te casserais les doigts un à un si tu essayes encore une fois de prendre ce qui ne t'appartient pas!! » Le menaçant ouvertement, elle observa le sang couler de son nez. Pitoyable. Il avait sans doute compris, non? Saleté de mec répugnant... Bien fait pour lui! Il avait ce qu'il méritait. « Mais qu'est-ce que...Trinity ! Chez le directeur, maintenant!! » Levant la tête vers la surveillante d'école qui venait d'arriver en courant, elle roula des yeux avant de s'éloigner finalement de ses victimes. Non mais vraiment, quelle perte de temps cette école, c'était tellement plus amusant de travailler avec son Daddy...


Say hello to your little nightmare ❞
« T'es certaine d'être capable d'y aller toute seule? » Observant sa coiffure à l'aide de son miroir de poche, l'adolescente tourna ensuite la tête vers son père, assit derrière le volant d'un taxi qu'il avait...emprunté pour l’occasion. « Mais oui, ça sera plus facile comme ça. Je serais vite de retour. » Le programme? Fort simple, trouver la cible, un certain William Scott, riche entrepreneur. Deuxièmement, le faire parler, obtenir des aveux, enregistrer le tout et hop, ressortir ni vu ni connu. Pas besoin de le tuer, surtout pas en plein jour dans son propre bureau et s'il voulait coopérer correctement, il ne risquerait pas de trop souffrir. Le plan était fort simple, elle allait se faire passer pour sa nièce, Rebecca, venue lui rendre une petite visite surprise pour lui offrir son cadeau d'anniversaire. Personne n'avait jamais vue sa nièce de toute façon, le but était juste d'avoir accès à son bureau avant la fin de sa réunion qui selon son horaire qu'elle avait piraté...se terminait dans 20 minutes. Bref, elle s'était habillée pour l'occasion, talons hauts, collant, jupe haute couture et chemisier trop propre. Pas un cheveu ne dépassait de sa coiffure et elle avait même pris la peine de se faire les ongles. En résumé, elle avait l'air d'une bonne ado bien dressée et de famille snob. « Si après 15 minutes je n'ai pas de nouvelle de toi, je monte te chercher... t'as ton téléphone? » Hochant la tête, elle observa l'entrée principale qui donnait accès au building. Ça semblait être plutôt calme. « J'ai tout ce qui me faut...t'inquiète Daddy » Voyant qu'il tirait toujours cette tronche bizarre comme à chaque fois où il faisait son papa poule, Trini déposa un bisou rapide sur sa joue avant de lui faire un clin d’œil. En moins de deux, elle se faufilait hors du taxi, direction la réception. Que le jeu commence... Sur son visage, un adorable sourire et dans ses mains, une petite boite cadeau pour son faux oncle préféré. « Comment puis-je vous aider? » Voyant que la réceptionniste l'observait, elle releva le menton, pleine d'assurance. « Bonjour, je viens rendre visite à mon oncle, William Scott, j'ai son cadeau d'anniversaire et je souhaiterais lui faire une petite surprise... » La rouquine sembla songeuse, sans doute un peu hésitante. Elle continua de l'observer comme pour vérifier ses dires. « AHH mais c'est vous Caroline! Sa chère réceptionniste préférée! Je vous replace maintenant, oncle Will parle souvent en bien de vous... » Comme espéré, la jeune femme lui lança un petit sourire de politesse, le visage plus détendu. « Ah bon je suis étonné que monsieur Scott parle de moi et hum...j'aurais simplement besoin d'une carte d'identité mademoiselle... » Sans rouspéter, Trini récupéra sa fausse carte étudiante qu'elle avait fabriqué sans problème. Gentiment, elle la lui montra. « Rebecca oui...je ne savais pas que c'était son anniversaire à vrai dire... » « Oh vous savez comment il est! Il n'aime pas trop fêter son année de plus, question de paraître toujours aussi jeune... mais j'espère vraiment qu'il aimera la nouvelle montre que je vais lui offrir! Et surtout, ne dites rien à personne hum? » Elle joua avec la petite boîte dans ses mains, utilisant ses yeux pers brillants pour charmer la jeune femme. Celle-ci jeta un rapide coup d'oeil à son grand cartable avant de lui répondre finalement. « Il termine sa réunion dans 15 minutes, mais je te laisse passer, si tu veux l'attendre devant son bureau... » Toujours aussi souriante, à croire qu'elle commençait même à avoir mal aux joues, la blondinette se dirigea vers la petite barrière de sécurité. « Vous êtes trop gentille Caroline, vraiment! Merci beaucoup! » Et hop, première étape de faite, elle venait d'entrer dans l'immeuble en passant le mur de sécurité. Tout allait pour le mieux jusqu'ici.

« Monsieur, vous avez fait tomber ça... » Rattrapant le concierge, elle lui tendit un paquet de rouleau essuie main. Le vieil homme lui fit un petit sourire, la remerciant pour son attention. Alors qu'il déposait le paquet, elle glissa la main dans la poche de sa veste pour lui voler ses clés. Après quoi, elle s'éloigna en vitesse, montant dans l’ascenseur jusqu'au dixième étage. Voyant qu'il y avait une caméra de surveillance, elle demeura sagement dans l'angle mort, question qu'on ne voit que le bout de ses chaussures. Une fois sur l'étage désiré, la blondinette se faufila dans le corridor. Bon, bureau numéro 558...Scott...William Scott, voilà. Jouant avec les clés, elle récupéra le passe partout de l’immeuble. Priant pour que ça fonctionne, elle tourna la serrure et...bingo ! Une fois à l'intérieur, elle colla son dos contre la porte en soupirant de soulagement. Ouf... la chance ! Le plan fonctionnait à merveille. Le plus difficile serait à venir. Pour ne pas inquiéter son père, elle lui envoya un rapide message texte pour lui signaler que tout allait bien. Par la suite, elle déposa le faux cadeau sur le grand bureau au fond. Curieuse, elle observa quelques papiers, guettant l'arriver de sa cible. Il ne devrait pas tarder et même si ce n'était pas son anniversaire, il aurait toute une surprise. Trinity avait déjà un enregistreur de cacher dans la poche intérieure de son chemisier haute couture, il ne lui fallait plus que des aveux. C'est ce qu'on leur avait demandé, le gars souhaitant probablement trouver le petit con qui s'amusait à le frauder à l'aide de faux chèques. Personnellement, elle ne se risquerait jamais à arnaquer un arnaqueur. C'était pas très malin de jouer avec les nerfs des vilains. Le bruit d'une poignée de porte qui s'ouvre attira soudainement son attention. Aussi rapide qu'un chat, elle se cacha juste derrière, attendant qu'il entre et referme la porte, puis sans prévenir, elle lui sauta sur le dos pour le mettre à terre. Complètement surpris et déboussolé, le pauvre homme se retrouva face première contre le sol, maintenu habillement par la blondinette. Glissant un couteau contre sa gorge, elle parla la première. « Au moindre cri ou mouvement de fuite, je vous coupe la langue » Cette annonce sembla le faire paniquer encore plus, mais il hésitait sérieusement à bouger vue la présence de la lame contre son cou. « Qu'est-ce que...qu'est-ce que vous me voulez? De l'argent? » Mouais, elle pourrait bien en profiter pour se faire les poches en même temps, mais bon, une prochaine fois... « Je veux savoir si vous êtes celui qui utilise de faux chèques pour payer la marchandise que vous avez commandé » L'homme se figea, réussissant à peine à tourner la tête pour lui faire face. Le front contre le sol, il souffla nerveusement. « Non! Je ne sais pas de quoi vous parlez, je le jure! » Évidemment. Si facile de mentir, surtout pour un homme aussi important et influant que lui. Il allait devoir cracher le morceau un jour. Appuyant un peu plus sur son cou, la lame traça une fine coupure. « Stop! Stop! Je vous le jure! Pitié! » Bon qu'il se calme un peu les couilles, elle n'avait même pas commencé à lui faire sérieusement mal. Pas encore. « J'ai pas envie de perdre mon temps, alors si vous ne voulez pas finir amputé ou pire encore, je vous conseille de me dire la vérité..... Désolé mon gros, mais vous vous êtes attaqué à la mauvaise personne, les faux chèques, c'est pas très malin, mais j'imagine que vous allez trouver le moyen de vous faire pardonner, non? » Sa victime sembla baigner dans sa propre sueur de panique, demeurant tout à coup muet. Il réfléchissait sans doute. Patiente, elle recommença à jouer avec son couteau pour lui faire peur. « ...je ne voulais pas...mais...j'avais pas le choix, il a doublé ses prix, ce fils de pute ! Et je veux ma marchandise, je suis un bon client, c'est lui qui l'a cherché ! » Ah tiens, alors comme ça, c'était donc bel et bien lui le petit malin qui jouait avec les nerfs de leur employeur. Il venait de cracher le morceau, c'était trop tard pour lui à présent. Même avec une fausse identité, il ne risquerait pas de faire long feu s'il ne remboursait pas tout. Sauf que ça, ce n'était pas son job à elle. « Je donne pas cher de votre peau...mais puisque que vous avez avoué gentiment... je vais partir. Oh mais avant, dans le cas où vous auriez la fâcheuse idée d'aller voir les flics ou de prévenir qui que ce soit...c'est votre famille qui en paiera le prix. Inutile de me supplier, cette menace ne vient pas de moi mais de lui...bonne fin de journée monsieur Scott » Question de ne pas traîner plus longtemps ici, elle l’assomma en frappant sa tête contre le sol d'un coup brusque. Après quoi, elle mit les voiles, se débrouillant pour disparaître d'ici et retrouver son père dans le taxi. Cinq minutes plus tard, elle aborda un sourire fier, déposant son enregistrement dans la main de son paternel. « Et voilà le travail ! » Comme unique réponse, elle eut le droit à un air de gamin boudeur. Étonnée, elle l'observa sans comprendre. Bha quoi? Il n'était pas content? « C'est la dernière fois que je te laisse partir toute seule ! » Il démarra la voiture, alors qu'elle lui tirait la gueule à son tour, croisant les bras contre sa poitrine. « Je te jure, t'es vraiment pénible ! » Non mais il s'était inquiété pour rien, comme toujours. Elle était grande maintenant, elle pouvait très bien s'occuper de ce genre de petite mission toute seule, non? Bref, apparemment, elle allait devoir attendre encore un peu pour sa carrière solo...