For a girl, she gots balls.❞
« Hey ! Toi là ! On danse ? » Même pas peur. Je l’aborde, comme ça, comme si de rien n’était. Bon okay je mens, je crève de trouille j’ai mon cœur qui menace la faillite, mais comme il faut assurer, je bluff. Il faut dire, je suis la reine de l’esbroufe. Je mens très mal, bluff à loisir, mais le fait de se faire passer pour une cruche, ben généralement les autres n’y voient que du feu. Vous comprenez, je suis cette fille à papa, gosse de riche, qui techniquement ne comprend rien à la vie. Alors quand mes ‘copines’ me disent que moi, la petite princesse, j’ai pas les c**** d’aller parler au mec le plus « wuaaa » et cancre de l’école, je réponds : « Try me ! » rajuste ma jupe, mon décolleté et sans peur ni rien vais l’aborder. Parce que oui, du haut de mes quinze ans j’ai déjà un caractère bien trempé et surtout j’adoooooooore contredire les gens. Preuve en est que je ne devais même pas y être à cette soirée. Interdiction formel du paternel. Vous savez Dylan DeCruz, ce riche industriel, qui possède plusieurs sociétés et passe plus son temps à travailler ou au téléphone qu’à s’occuper concrètement de sa petite fille chérie. On pourrait croire qu’il y a maman mais non, même pas. Cette conne (parce que oui à quinze ans je ne trouve pas d’autres mots) s’est barré avec un homme encore plus riche que mon père. Le divorce s’est fait cinq ans plus tôt et j’en garde un souvenir… amer. Après une bataille acharnée entre avocat interposé, ma mère s’est barrée, mon père à eu la garde. Je ne me pose même pas la question si j’aurais été mieux avec ma mère. Dans les deux cas c’était à chier. Mon père je ne le voyais jamais, c’est plus son garde du corps qui m’a élevée qu’autre chose. Père, lui se pointait que pour me faire les leçons de morale, ou poser des interdictions. Un psy vous dirait certainement que par la suite mon comportement résultait d’un manque d’affection probant, et qu’à travers mes conneries je ne faisais en fait qu’attirer l’attention. Moui… possible, très possible. A vrai dire j’étais en manque d’amour, et le coté super riche de ma famille me tapait sur les nerfs. J’en avais marre d’être la petite princesse, et après avoir tanné mon père, le menaçant de je ne sais plus quoi, j’avais enfin obtenu d’être en école publique. Espérant y trouver là un semblant de normalité au grand désespoir de mon paternel. Mais la petite fille riche qui débarque, ça fait jaser et parler les grandes gueules. Résultat, pour pouvoir me faire accepter au minimum, okay. J’étais prête à aller faire du gringue à THE BAD BOY juste pour qu’on me regarde avec admiration. Manque de bol ça ne se passa pas tout à fait comme prévu. Mais ô miracle, qu’est ce que ça pu énerver mon père. Et ce qui énerve mon père : moi j’adhère !



Romeo and Juliet one screwed the other flew❞
« Non !!!! Non, non et non !!! » Je regarde le grand Dylan DeCruz, bras croisés et totalement hors de moi. Il aura beau dire tout ce qu’il veut, ce n’est pas négociable. Et il a beau être mon père, avoir la possibilité de m’enfermer, j’en ai strictement rien à faire. Tant pis, je m’échapperais, sauterais par la fenêtre, crierais au kidnapping s’il le faut mais rien, strictement rien, ne pourra m’empêcher de voir Jefferson. Vous l’avez compris, mon père et moi, c’était… conflictuel. Le garçon que je voyais à l’époque, celui là même que j’avais osé aborder telle une effrontée, j’en étais amoureuse. De ce premier amour qui vous prend aux tripes et jamais ne vous lâche. J’en étais éperdument amoureuse au point de me faufiler hors de chez moi, de sécher les cours et de tout faire pour être avec lui. L’amour à cet âge là n’a aucune logique et n’a strictement rien de rationnel. Il suffit de voir Roméo et Juliette qui se sont foutu en l’air rien que parce qu’ils s’aimaient. Moi, j’étais persuadée que notre amour était comme ça, au point que je fis même tatouer son nom au creux de mon bras, et je revois encore avec une délectation non feinte, la tête de mon paternel devant mon chef d’œuvre. Je crus qu’il allait me faire une crise cardiaque. AH AH !! Et même encore aujourd’hui, il pince les lèvres d’un air désapprobateur devant la déchéance de sa très chère fille, car même si Jeff et moi, ne sommes plus ensemble la preuve de notre amour est toujours là. Mon père n’ose plus rien dire puisqu’il est persuadé que j’ai absous à moitié mes fautes en divorçant de mon cher et tendre. Divorçant ? A oui, je vous ai sauté l’étape cruciale. Le summum de la rébellion !!

Dix huit ans dans quelques mois, amoureuse transie et inconditionnelle, et des parents qui nous tapaient sur le système. On se croyait tellement forts, beaux, et grands, tellement surs de nous, qu’il m’épousa et que je roucoulais de joie. On s’est marié en secret. Le secret à tenu quelques mois, puis à éclaté. Nos parents nous ont éclatés. Sa mère, cette vieille harpie, ne pouvait pas me voir. Même pas en peinture, même pas à l’écoute de mon nom. Je pourrais croire que si je n’avais pas été la fille DeCruz elle aurait pu m’accepter, après tout j’ai une bonne éducation, je sais me tenir, et plaire, en gros je suis un bon parti… Mais même si j’avais été pauvre elle m’aurait haïe pour avoir seulement approcher son fils. Une ensorceleuse, voilà ce que j’étais. Alors entre la harpie, et barbe bleu derrière mois, notre couple sombra assez vite. Malgré ce qu’elle nous inflige, on ne peut pas réellement renier sa famille. Mon père ne me laissa pas le choix, on déménagea, et au bout d’une énième dispute, Jefferson et moi rompîmes. Je fis croire à mon père que j’avais signé les papiers du divorce mais… ce n’était pas le cas. Dix neuf ans, de l’autre coté de l’Atlantique, ce bout de papier demeurait le seul truc que j’avais vraiment chéri. Et puis… non, je ne voulais pas satisfaire mon père. Il me privait de l’homme que j’aimais, je le privais de la vérité. Et au fond de moi j’étais persuadée qu’un jour ça me servirait.




No matter what just on my own❞
Et ça m’a servi. Au Etats-Unis mon père me tenait la bride tellement serrée que je ne pouvais même pas aller au café du coin sans qu’il ne le sache. A cet effet je me tenais à carreaux mais ouvrais tout de même un compte au nom de Nightmare, mon nom d’épouse. Et oui ! Aussi puissant soit-il mon paternel n’avait aucun accès possible à ces finances là. J’économisais jusqu’à en avoir suffisamment pour lâcher mes études de droits et partir m’engager dans l’humanitaire. Je découvris l’Afrique, et son mode de vie. Ses populations, ses besoins, et ce qu’elle avait à offrir. Là bas, je goutais enfin la vie, sans contraintes, sans laisse ni collier. Rencontrer ces gens qui vous donne tout ce qu’ils ont avec joie, qui ne pense pas à mal, ni cherche à vous manipuler. Je visitais plusieurs pays grâce à la Croix rouge et bénéficiais même d’une formation aux soins. Apporter de la joie, et un savoir à des enfants, au-delà de soin médicaux, d’école et d’eau… ce furent honnêtement les plus belles années de ma vie.
J’étais loin de tout, de mon père, de mes amis, et de ce qu’on attendait de moi. Je semblais au moins satisfaire à ceux avec qui je travaillais, je plaisais aux enfants et je reçus là tout l’amour donc j’avais besoin. En un seul mot, j’étais libre, libre et heureuse.
C’est aussi là que je fis la rencontre d’un homme, qui paraissait aussi philanthrope que moi. Il était beau, il était intelligent, et je tombais rapidement sous le charme. Il était dans le monde de la finance, et travaillais à Londres. C’est donc avec lui que je rentrais dans cette magnifique capitale qui m’avait tant manquée. Je trouvais rapidement une place dans son entreprise, en tant qu’attachée commerciale, et négociait pour lui de juteux contrats. Lui, mon job, les voyages… l’Afrique me manquait me je pensais tout avoir pour moi. J’avais tout pour moi.





She's a rick star city life❞
« Veux-tu me faire l’honneur d’être ma femme ? » Au delà de la surprise, ce fut la douche froide. Que pouvais-je répondre à ça ? Ce type était la perfection incarnée. Mais… Voilà y avait un mais. Plusieurs d’ailleurs, et pour le coup je fus heureuse de ne pas avoir signé ces fameux papiers. Il fronça les sourcils devant ma tête déconfite et je réalisais soudain que j’avais bloqué ma respiration. « Dis quelque chose poussin. » J’émis un petit rire nerveux tandis qu’il se relevait. Et alors que j’ouvrais la bouche pour lui répondre, la porte s’ouvrit et son assistant entra. « Je… si ça te dérange pas j’y réfléchis d’accord ? C’est pas un non hein ! C’est juste… je m’y attendais pas… » Que je glisse rapidement en souriant essayant de me montrer aussi rassurante que possible. J’ignore ce qu’il pense à ce moment là, mais moi, je veux juste gagner du temps. Il y a trois ans j’ai appris que j’étais enceinte de ce même homme. Ni une ni deux j’utilisais la pilule du lendemain, pas prête du tout à être la mère de son enfant. Il ne l’a jamais su. Mais le suis-je aujourd’hui ? Prête à lui donner un héritier ? C’est un homme riche, puissant, et fabuleux, mais est ce réellement ce que j’attends de ma vie ? Et puis à ça s’ajoute que.. arf comment lui dire la vérité ?

Dubaï, quelque part sur la mer, dans un yacht à faire pâlir les plus riches… J’ai bien réfléchis et il faut que je lui dise la vérité. Que j’exprime mes doutes. C’est alors que je le vois, lui, l’homme qui veut m’épouser, ordonner quelque chose à son garde du corps. Je regarde ce dernier tirer deux balles dans le corps d’un homme avant de le balancer par-dessus bord. Et Lui, n’a pas bronché. Terrifiée je re rentre en grande vitesse dans la cabine du bateau avant qu’il ne me rejoigne. Bon sang !!! Bon sang !! Mais c’était quoi ça ! « Hey poussin, tu devais pas voir ça c’est pas ce que tu penses… » Ah ouai ?! Sans rire ! Je lui demande des explications et il me répond que ce type était dangereux. Mais moi, ce que je comprends, c’est que la société dans laquelle je bosse détourne des sommes astronomiques et est impliquée dans le blanchiment d’argent. Bon sang de merde !! Mais qu’est ce que je vais faire !! Et je suis coincée ! Là sur ce bateau ! Londres ne m’a jamais autant manqué !!! « Poussin calme toi. On va rentrer, préparer le mariage et… »
« For God Sakes ! Arrête de m’appeler Poussin !!! Je suis pas destinée à devenir une poule okay !!! Et puis non ! Non je ne peux pas t’épouser ! Pas que je ne le veuille pas ! Mais je ne le peux pas ! » Que je hurle comme une dingue, ravie que pour une fois mon ex me sauve la mise malgré son harpie de mère. « Comment ça tu ne peux pas ? » Je réponds alors plus calmement. « Parce que je le suis déjà. Mariée. Ça remonte à des siècles, j’avais 18 ans, j’étais stupide… mais au final… on a jamais divorcé. » Et puis moi je suis plus tellement sur de vouloir t’épouser, que je songe…
Au final une chose est claire : il faut que je change de mec, que je change de job, et que je me tire de ce bateau. Je suis pas du genre farouche, et la preuve que je garde mon sang froid. Mais mon instinct me dit que les emmerdes ne font que commencer…