Il n’était pas loin de 23 heures du soir, c’était l’affluence au casino. Un samedi ça marchait toujours plus que les autres jours. Je me suis montré toute la soirée, j’avais envie de jouer ce soir. J’avais déambulé au milieu de la foule, entouré de mes armoires à glace habituel. Je faisais des signes de tête à certaines personnes importantes. Puis cette femme s’est imposée devant moi, une brune, sûrement d’origine mexicaine. Mes hommes l’ont stoppé net mais elle m’a tout de suite intrigué et j’ai donc juste fait un signe pour qu’elle puisse s’approcher de moi. Je faisais sa connaissance et j’ai décidé de continuer autour de la table de black jack. Je trichais même dans mon propre casino, mais là j’avais plus envie de passer du bon temps avec cette femme. Elle avait sa main sur ma cuisse et j’étais à fond sur mes cartes. Je pensais bientôt quitter la table pour aller dans mon bureau ou autre part, mais pas seul. Et c’est là que j’ai levé les yeux en reconnaissant ce rire. Eleanor. J’étais vert, l’énervement n’a pas tardé à monter en moi. MA blonde, oui parce qu’elle m’appartenait, était là et avec un type. Elle était bien trop proche de lui à mon goût et je n’aimais pas son comportement. Je savais déjà qu’elle en faisait exprès. La jeune femme me connaissait, elle savait bien que je ne supporterais jamais ça. J’ai balancé mes jetons sur le tapis et j’ai complètement abandonné ma compagne de jeu.

Je me suis dirigé vers Eleanor suivit toujours par mes deux abrutis mais efficace bonhommes. Leur coupant le passage, les mains dans les poches j’ai parlé avec cet air arrogant. J’étais plus qu’agacé.

"Eleanor, tu me présentes pas ton ami ?"

Ma seule envie ? Tuer ce mec. S’il savait qui j’étais il la lâcherait immédiatement, pour son bien à lui. Je détestais qu’on me tienne tête et qu’on se foute de ma gueule comme elle le faisait là à l’instant. Je n’étais certes jamais fidèle mais je ne voulais pas la partager.

Un quotidien lassant, qu’Eleanor avait de plus en plus de mal à supporter. La jolie blonde se réveillait dans son grand lit king size, bien vide étant donné qu’elle dormait la plupart du temps seule, la plupart du temps, elle descendait prendre son petit-déjeuner que Marta lui préparait, sauf si elle avait décidé de faire la tête à Alessandro, son colocataire bien particulier. Voilà maintenant trois ans qu’elle vivait en compagnie de cet homme qui l’entretenait. Ils n’étaient ni mariés, ni en couple, et pourtant, la jeune femme aurait bien aimé. Leur relation avait un peu débutée à la « Pretty Woman », une escort-girl et un riche businessman. Sauf qu’elle ne se termine pas aussi bien, puisque si Eleanor commence à ressentir de réels sentiments pour son bienfaiteur, ce n’est pas réciproque. Alessandro est loin d’être un homme qui ait envie de se mettre en couple, son truc à lui, c’est plutôt de changer de femme toutes les semaines, en fait il aime à penser qu’il détient un contrôle sur tout ce qui l’entoure, et cela inclut la belle Eleanor.

Ce soir, elle avait décidé de sortir un peu et de se rendre dans sa deuxième maison : le casino. Elle aimait se rendre là-bas de temps à autre, juste pour se montrer, mais surtout pour voir d’autres personnes et conserver un minimum de vie sociale. Marta était bien gentille mais elle avait besoin de voir du monde. Alors bien qu’elle n’y ait pas été invitée, sa voiture privée prit la direction de l’établissement d’Alessandro. Un nœud se formait dans son estomac. Comment allait-il réagir ? Ca, personne ne pouvait le prévoir, mais tant pis, elle trouverait bien un moyen de se faire pardonner. Et sur cette idée, Eleanor laissa un sourire se dessiné sur ses lèvres tout en s’extirpant de l’audi noire.
Seulement, rien ne se déroula comme prévu, elle qui pensait rejoindre son bel homme et se pendre à son bras toute la soirée, elle le trouva en compagnie d’une femme mexicaine, pas des plus jolies –selon son avis loin d’être objectif- et cette dernière avait une main posée sur la cuisse d’Alessandro. La blondinette grinça des dents mais se retint. Mais apparemment, le destin était de son côté puisqu’il lui permit de rencontrer ce bel homme blond aux yeux verts. Alors qu’elle passa devant Alessandro, prenant bien soin de poser une main sur le bras de son compagnon, elle sentit un mouvement juste derrière elle. Evidemment, mônsieur réagit au quart de tour. Affublé de ses deux gorilles qui lui servent de gardes du corps, Alessandro stoppa la jeune femme en s’adressant à elle de cet air arrogant qu’elle lui connaissait trop bien. Se retournant, elle rencontra ses yeux, qui selon elle aurait très bien pu la tuer sur place. Ohoh, dans quelle galère s’était-elle mise ? Et puis merde, Eleanor se remémora la mexicaine et repris de l’assurance.

« Alessandro. Bien sûr, je ne t’avais pas remarqué. Excuse-moi. Voici.. Merde. Elle ne connaissait pas son prénom. Eleanor leva des yeux vers le jeune homme, le suppliant de vite compléter cette fin de phrase. Heureusement, il le fit et son prénom était donc Evan. Je l’ai rencontré à l’entrée du casino, c’est un vieil ami, nous avons beaucoup de temps à rattraper. Si tu veux bien nous excuser. Nous allions prendre un verre. »

Pourvu qu’il ne relève pas, pourvu qu’il ne relève pas. La seule peur d’Eleanor pour le moment était que cet inconnu contredise Eleanor et confirme le fait qu’elle ne le connaissait pas cinq minutes auparavant. De cette sorte, elle se ridiculiserait devant Alessandro, en plus de s’attirer ses foudres. Mais heureusement, il n’en fit rien, et Eleanor le tira légèrement par le bras pour vite se tirer de cette situation. Elle sentait la colère monter en Alessandro et elle avait peur, mais plus pour ce pauvre Evan que pour elle-même. Alors plus ils seraient loin du patron, plus ce serait bénéfique pour lui.

« Alessandro. Bien sûr, je ne t’avais pas remarqué. Excuse-moi. Voici… »

Ne pas me remarquer moi ? Et puis genre quoi ! Elle savait très bien que j’étais là ce soir. Non mais à quoi elle pensait ? Voulait-elle jouer avec moi ? Eleanor me rendait vraiment dingue en moins de deux secondes. Je ne pouvais pas expliquer pourquoi j’étais comme ça avec cette blonde. Je n’étais pas amoureux enfin je le pensais. Et ce type qu’elle collait, argh ! J’avais envie de lui exploser la tête à ce gars.

« Je l’ai rencontré à l’entrée du casino, c’est un vieil ami, nous avons beaucoup de temps à rattraper. Si tu veux bien nous excuser. Nous allions prendre un verre. »

Un viel ami… La bonne blague. Je connaissais tout d’elle, de son passé et de ses fréquentations. La jeune femme pensait vraiment pouvoir me raconter une connerie pareille ? En plus ce blondinet avait du compléter avec son prénom, très mal jouer… On ne pouvait pas me berner j’étais comme même le meilleur bluffeur. Mes hommes de mains savaient déjà comment ça allait se terminer mais j’ai levé la main juste pour les stopper. Puis j’ai remis cette même main dans ma poche.

« Evan… Non ça ne me dit rien. Moi qui pensais connaitre tous tes vieux amis. Non il ne me revient pas du tout en tête. » Je ne portais même pas le moindre regard sur ce blond. Je ne quittais pas les yeux de ma compagne. Elle pouvait voir que j’étais à bout de nerf. Je me demandais vraiment si elle souhaitait que cet homme termine dans le fleuve.

« Autant que je prenne ce verre avec vous, nous prendrons le temps de faire connaissance. » Je ne leur laissais pas du tout le choix. Je me montrais menaçant, mes yeux se sont tournés vers Evan. J’espérais qu’il prenne fuite, c’était le mieux pour lui et je n’avais pas envie de prendre du temps pour cette sous merde. Bon au pire mes gorilles s’en chargeraient.

« Evan… Non ça ne me dit rien. Moi qui pensais connaitre tous tes vieux amis. Non il ne me revient pas du tout en tête. »

Aïe. Alessandro ne portait pas un seul instant attention au jeune homme, soit disant ami d’Eleanor. Il ne la lâchait pas du regard et cela ne signifiait rien de bon pour elle. Finalement, elle aurait peut-être mieux fait de rester à la villa, en pyjama devant des vieux films et avec pour seul ami un pot de crème glacée. Et et puis merde, il fallait qu’elle aille jusqu’au bout de ce qu’elle avait entrepris. Marre de rester enfermée dans cette prison dorée, à espérer qu’un soir, son compagnon ne sorte pas et décide de passer la soirée avec elle. Ce soir, elle, avait décidé de passer la soirée avec lui. Bon et ce très cher Evan aussi du coup. Lea repris de l’assurance, elle était bien décidé de ne pas passer la soirée seule, que ce soit au bras d’Alessandro ou d’Evan, elle s’en fichait (presque).

« Autant que je prenne ce verre avec vous, nous prendrons le temps de faire connaissance. »

Et voilà, il avait trouvé le moyen de coller aux basques de la jeune femme. Aurevoir Evan, tu pourras désormais faire tout ce que tu veux, cet idiot ne lâcherait plus la jeune femme d’une semelle. Alors qu’elle faisait encore face à Alessandro, Lea leva les yeux au ciel pour montrer son exaspération à son compagnon. Et puis elle savait pertinemment qu’il détestait qu’elle fasse cela. Mais là, ils étaient entourés de monde, alors il n’oserait rien dire ou faire. Elle lui décrocha son plus faux sourire et répondit. « Bien sûr, tu veux bien nous donner une seconde. » Et avant qu’il n’ait pu répondre, Lea prit son nouvel ami à l’écart. Elle ne lui laissa pas le temps de parler. « Bon, je m’apelle Eleanor, mon surnoms, c’est Lea. Ou M-J. J’ai vingt-trois ans, je vis avec l’homme que tu viens de rencontrer, il m’offre tout ce que je veux et je suis une ancienne escort. Je ne peux pas t’en dire plus. T’as intérêt d’assurer. » Et avant qu’il ne puisse en placer une encore une fois, elle glissa dans sa main une liasse de billets. Sur un regard entendu, ils retournèrent auprès d’Alessandro qui se trouvait désormais au bar. Deux verres les attendaient déjà. Bien sûr, il savait déjà ce qu’elle voulait boire et le montrait. « Bon, je ne suis pas des plus à l’aise, donc si l’on pouvait boire ce verre et parler, je me sentirais mieux. »

« Bien sûr, tu veux bien nous donner une seconde. »

Je l’ai regardée s’éloigner de moi avec cet homme qui ne me plaisait vraiment pas. D’ailleurs tous ceux qui pouvait l’approcher ne me plaisait pas. J’étais un homme possessif mais il fallait bien avouer qu’Eleanor était mon point faible. Je ne me l’avouerai sûrement jamais mais oui elle comptait pour moi. Je l’ai vu en train de sortir tout un petit discours à son fameux ami, j’ai ricané. J’étais persuadé qu’elle ne le connaissait vraiment pas. Elle devait lui faire une sorte de résumé. Je me suis adressé à mes hommes,

« Restez dans le coin, je me charge de lui. Mais soyez prêt au cas où. »

Je n’attendais pas le retour de la belle blonde, je n’étais pas à sa disposition. J’étais déjà au bar, le barman m’a servi ma boisson alcoolisée habituelle. J’ai demandé un verre pour Elenaor et rien pour ce gars. Il se démerderait, tout simplement. Je buvais une première gorgée en les voyant revenir vers moi.

« Bon, je ne suis pas des plus à l’aise, donc si l’on pouvait boire ce verre et parler, je me sentirais mieux. » Je lui ai tendu son verre, je la connaissais par cœur. Je continuais sur ma lancé, je voulais la déstabiliser totalement.

« Pourquoi es-tu mal à l’aise ? Tu devrais te faire une joie de me faire rencontrer ton vieil ami. Alors… Evan c’est ça ? Comment et quand as-tu rencontré cette merveilleuse créature ? » J'étais souriant mais c'était totalement faux cul. Je pensais qu'à lui exploser le visage avec une batte... ou une balle ça serait plus radicale. Lui ne le voyait pas, mais elle si.

« Pourquoi es-tu mal à l’aise ? Tu devrais te faire une joie de me faire rencontrer ton vieil ami. Alors… Evan c’est ça ? Comment et quand as-tu rencontré cette merveilleuse créature ? »

Evidemment, ca n’aurait pas été marrant s’il n’avait pas évoqué le sujet de la rencontre. Mince. Elle avait totalement oublié de parler de cette rencontre dans son petit speech. Pour se donner quelques secondes de réflexion, Eleanor trempa ses lèvres dans le verre de vin blanc que lui avait commandé Alessandro. Son préféré, il était vraiment délicieux, et là, elle lui en voulait de la connaître aussi bien. Seulement, une chose non prévue dans son plan se déroula contre son gré. Elle avait mis trop de temps à réfléchir de la manière dont elle aurait pu connaître cet Evan. Et en parfait gentleman, il décida donc de lui sauver la mise en inventant une rencontre.

« A vrai dire, j’ai rencontré Eleanor sur son lieu de travail il y a quelques années de cela. Si nos relations étaient purement professionnelles au départ, nous nous sommes beaucoup rapprochés par la suite. » déclara-t-il en déposant sa main sur le bras de la jeune femme en souriant.

Mauvaise idée, très mauvais idée. Pourquoi fallait-il toujours que les hommes démontrent leur pouvoir, et affichent leur fierté de la sorte. Evan ne connaissait pas Alessandro, et il ne savait pas à quoi il se mesurait. En évoquant son ancien travail, il évoqua son passé d’escort, donc forcément, le doute qu’ils aient déjà couché ensemble planait. La main sur le bras, c’est le bonus. Vous vouliez une leçon sur « Comment mettre Alessandro Renzetti dans tous ses états. » Gagné, vous allez y assister. Mais avant que la sitation ne dégénère, Eleanor se leva brusquement, en renversant « sans faire attention » son verre sur son présumé ami.

« Oh non, excuse-moi Evan. Tu ferais mieux d’aller nettoyer tout ça aux toilettes avant que la tâche ne s’incruste. Eau très chaude. » Elle lui tendit une serviette et lui désigna les toilettes. Le jeune homme disparut sans se faire prier. Eleanor tournait le dos à Alessandro et n’osait pas se retourner pour affronter sa colère alors elle faisait mine de regarder Evan s’éloigner.

« A vrai dire, j’ai rencontré Eleanor sur son lieu de travail il y a quelques années de cela. Si nos relations étaient purement professionnelles au départ, nous nous sommes beaucoup rapprochés par la suite. »
« Vraiment… »

J’ai posé mon verre et j’ai serré les poings. Je n’aimais pas sa façon de se la péter, le seul arrogant ici ça devait être moi. Tout m’indiquait qu’il l’avait connue quand elle était escort ou bien il ne la connaissait vraiment pas. J’avais un léger doute sur le coup. Il fallait qu’il la touche en plus ! Je m’apprêtais à me lever d’un bond pour qu’il retire ses sales pattes d’elle. Mais Eleanor avait pris les devants… Elle venait de renverser son verre sur lui. Je ne pouvais pas dire si c’était fait exprès ou non mais ça permettait qu’il parte loin de moi.

« Oh non, excuse-moi Evan. Tu ferais mieux d’aller nettoyer tout ça aux toilettes avant que la tâche ne s’incruste. Eau très chaude. »

Eleanor me tournait le dos, elle semblait si inquiète pour lui. Elle pouvait l’être. Ce n’était pas son habitude de jouer autant avec moi. Depuis le temps qu’on se connaissait, jamais elle n’auvait osé faire ce genre de manège. Je souhaitais comprendre son but dans tout ça. Je restais accoudé au bar tout en lui demandant.

« Alors tu le connais vraiment ou tu as décidé de reprendre du service ce soir ? Tu sais d’un claquement de doigt, tu peux retourner à ta vie d’avant… » J’étais menaçant, même si elle ne me voyait pas le son de ma voix révélait tout.

« Alors tu le connais vraiment ou tu as décidé de reprendre du service ce soir ? Tu sais d’un claquement de doigt, tu peux retourner à ta vie d’avant… »

Comme elle avait pu le prédire, Alessandro était vraiment énervé. Voir très énervé. Restons calme. Il va falloir la jouer fine pour qu’il passe l’éponge là-dessus. Alors qu’elle était venue dans le seul but de passer la soirée avec lui, et de se rapprocher un peu plus, elle n’avait que réussi à le mettre en colère. La prochaine fois, s’il y en avait une, elle changerait de stratégie.

« Tu sais, de temps en temps, je n’arrive pas à te suivre Alessandro. Tu agis comme si tu n’en avais rien à faire de moi, mais dès que quelqu’un s’intéresse à moi, tu le fais fuir. Faudrait vraiment que tu saches ce que tu veux. »

Bah quoi, elle avait raison tout de même. Lui était l’homme de plusieurs femmes, mais elle se devait de n’appartenir qu’à lui, quitte à rester seule chez eux un nombre incalculable de fois. Si la situation lui plaisait au départ, parce qu’elle obtenait tout ce qu’elle voulait et qu’elle avait un rythme de vie qui lui convenait, aujourd’hui, elle se sentait de plus en plus triste. Et ce changement avait beaucoup à voir avec des sentiments qui avaient fait apparition pour son compagnon.

« Je suis désolé, te mettre à l’épreuve avec cet homme n’était sûrement pas la plus brillante des idées. Mais ce soir, j’étais venue dans l’unique but de te faire une surprise et de passer la soirée à tes côtés. Seulement, quand je suis arrivée, une main baladeuse se promenait sur ta cuisse. Et je ne parle pas de la main d’un homme. »

Malgré son ton menaçant, Eleanor tentait de calmer un peu le jeu. D’autant plus que si Evan revenait et qu’il en remettait une couche, la soirée allait mal se terminer pour lui. Si les deux gorilles n’avaient pas déjà régler la situation dans les toiletes des hommes.

Je ne pensais pas qu’Eleanor aurait autant de culot que ça. Finalement j’aimais son côté tigresse, je ne pouvais m’empêcher de sourire en coin, c’était tellement intéressant. Je connaissais son côté douce mais pas cette partie d’elle où elle me défiait.

« Tu sais, de temps en temps, je n’arrive pas à te suivre Alessandro. Tu agis comme si tu n’en avais rien à faire de moi, mais dès que quelqu’un s’intéresse à moi, tu le fais fuir. Faudrait vraiment que tu saches ce que tu veux. »

Après toutes ces années elle pensait vraiment que je me foutais d’elle ? Ok. J’étais persuadé à présent qu’elle n’avait cherché qu’à me rendre jaloux. Et la suite ne faisait que confirmer ma pensée. Elle parlait d’un ton calme mais elle savait très bien être ferme à la fois. J’ai bu mon verre d’une traite en l’écoutant.

« Je suis désolé, te mettre à l’épreuve avec cet homme n’était sûrement pas la plus brillante des idées. Mais ce soir, j’étais venue dans l’unique but de te faire une surprise et de passer la soirée à tes côtés. Seulement, quand je suis arrivée, une main baladeuse se promenait sur ta cuisse. Et je ne parle pas de la main d’un homme. »

« Une surprise ? Mais c’est totalement charmant blondie. Tu sais il suffisait que tu viennes vers moi pour que j’oublie cette demoiselle. D’ailleurs tu le sais très bien. Tu cherches à faire tuer ce petit insecte ? Juste pour me rendre jaloux ? » Je m’approchais d’elle, je tenais à être clair. « Tu vis chez moi, je t’offre tout ce que tu souhaites… Et tu veux me mette à l’épreuve ? » J’ai ricané en tournant la tête légèrement puis je lui ai fait face de nouveau. « Continue pour voir. »

Je mettais la blonde à l’épreuve à mon tour. Je ne comprenais pas son comportement, elle ne m’avait jamais fait ce tour. C’était plutôt déstabilisant pour le coup mais j’ai trouvé la chose intéressante par la suite. Je trouvais cette soirée vraiment amusante.

La jolie blonde savait que finalement, le rendre jaloux n’était pas l’idée du siècle, et elle se doutait bien qu’il n’allait pas passer l’éponge sur l’incident si facilement, ça ne lui ressemblait pas. Alors malgré ses excuses, elle se doutait qu’il n’allait pas la prendre par la taille pour qu’ils rentrent tranquillement chez eux afin de finir la soirée au lit.

« Une surprise ? Mais c’est totalement charmant blondie. Tu sais il suffisait que tu viennes vers moi pour que j’oublie cette demoiselle. D’ailleurs tu le sais très bien. Tu cherches à faire tuer ce petit insecte ? Juste pour me rendre jaloux ? Tu vis chez moi, je t’offre tout ce que tu souhaites… Et tu veux me mette à l’épreuve ? Continue pour voir. »

Tout cela avait le mérite d’être clair. Quelques centimètres seulement séparaient leurs deux visages, et un frisson parcourut le corps d’Eleanor. Elle n’avait qu’une seule envie, partir, rentrer chez elle et pleurer comme une petite fille qui venait de se faire disputer, mais surtout comme une adolescente qui avait le cœur brisé.

« J’aurais bien dû me douter que les surprises n’étaient pas ton truc. Tu sais très bien que cet homme n’y est pour rien, je l’ai choisi au hasard et il ne nous connaît pas. »

Eleanor ne cherchait pas à prendre la défense d’Evan, loin de là. Elle était juste au courant de ce qu’Alessandro était capable de faire pour défendre ce qui lui appartient, et elle ne tenait pas à être témoin de cela ce soir.

« Je n’essaie pas de te mettre à l’épreuve, j’essaie de te faire comprendre quelque chose. Et tu comprends, vraiment rien ? » dit-elle en soulignant fermement le mot « vraiment » et en pointant son doigt sur son interlocuteur. Telle une petit fille boudeuse, Eleanor fit volte-face et s’éloigna d’Alessandro. Elle avait besoin d’être seule à présent, alors elle se rendit à un autre bar pour commander un verre de vin blanc et alors qu’elle s’apprêtait à sortir dehors, elle tomba sur Evan qui sortait des toilettes.

« Oh, Evan. Désolé de vous avoir mis dans cette situation. Passez une bonne soirée, mais tâchez de rester éloigner d’Alessandro. » Haussant un sourcil, le jeune homme lui répondit sur un ton évoquateur. « Il ne me fait pas peur vous savez. Vous êtes certaine de ne pas vouloir faire connaissance ? » Eleanor soupira, il était vraiment arrogant. « Pourtant, vous devriez. » Et sur ces mots, elle s’éloigna loin de toutes les foules, dans l’endroit qu’elle préférait dans cet établissement, un jardin où personne ne venait jamais.

Et voilà qu’elle se retrouvait à bouder seule dans son coin, sûr qu’Alessandro ne viendrait pas la chercher, il avait d’autres chats à fouetter. Pourtant, au bout de quelques minutes, Eleanor entendit des bruits de pas derrière elle. Elle se retourna, puis se releva brusquement.

« Evan, qu’est-ce que vous faites-là ? » dit –elle en reculant d’un pas. Non pas qu’elle ait peur du jeune homme, il ne semblait pas être un psychopathe, il semblait juste avoir envie de terminer sa soirée avec Eleanor, rien de bien méchant en soi, sauf quand on s’en prend à la femme qui appartient à Alessandro. C’est seulement pour cette raison qu’elle avait peur, si son compagnon débarquait et qu'il pense qu’elle ait continué à tenter de le rendre jaloux.