« Je me demandais quand est-ce que le MI-6 et mon petit Wade se mettrait en travers de ma route… » Les mains en l’air, la cible ne bougeait pas d’un pouce. Walter armé d’un silencieux serrés entre les mains, Casey le tenait en joue avec son arme, le visage profondément fermé et le regard on ne peut plus déterminer et glacial. « Bouge d’un seul pouce Zemko, et c’est toi qui explosera ! » Rétorqua-t-elle froidement en avançant à pas de loup vers sa cible. Une cible qui sembla se moquer ouvertement d’elle par ailleurs. « Décidément, il n’y a pas que mon double zéro préféré qui a le don d’avoir des répliques de merde. » Il tenta de bouger lentement ses mains ainsi que son corps pour se retourner mais le silencieux de Casey cracha une balle qui effleura sa tête. « La prochaine ne passera pas à côté, alors je te déconseille vivement d’émettre le moindre mouvement. » Mais Zan ne voulait rien entendre. S’il demeura immobile, son rire repris de plus belle alors que sa tête ne retint pas un petit mouvement de gauche à droite. « Tu dois être nouvelle dans le circuit… Car j’attendais ta venue ! » A l’instant même où le terroriste prononça ses mots, la porte de la chambre d’hôtel s’ouvrit dans un grand fracas. Se retournant, Casey se retrouva alors en compagnie d’une demi-douzaine d’hommes solidement armés et prêt à la réduire à l’état de cadavre. De bons gros bras où il était gravé gros méchant sur leur tête. Ne perdant pas son sang-froid, Casey maintint son arme dans ses mains, parcourant chaque nouvel arrivant. Mais, autant ne pas se faire d’illusions, la configuration de cette situation n’était pas en sa faveur ! « Comme je le disais donc, je n’ai pas pour habitude de laisser une espionne de pacotille venir contrarier mes plans. » C’est avec une arrogance et une suffisance qu’exécrait tout bonnement double zéro trois que Zan passa devant elle pour rejoindre ses hommes. Arrivé à hauteur de l'un d’entre eux, il prit l’arme que tenait son subalterne entre ses mains pour la pointer face au visage de Casey. « Allez, jette-moi ton arme. Je déteste être indisposé de la sorte… » Casey eut un faible sourire sans relâcher son revolver. « Et depuis quand tu te salis les mains ? » « Il y a une première fois à tout… » Répondit-il du tac au tac avec un air diablement sérieux et menaçant. Baissant le regard, Casey accepta de jouer le jeu tout en laissant son arme retombée au sol. Sa ‘capture’ était parfaite pour faire office de diversion et permettre à Wade d’avoir une longueur d’avance sur cette saleté de terroriste. « Bien ! Messieurs, je dois me retirer mais, avant que vous partiez, je vous demanderais de traiter notre invitée avec tous les égards qu’elle mérite. » Un dernier sourire à double zéro trois et TNT tourna les talons pour quitter la chambre d’hôtel. Ses gorilles allaient pouvoir rentrer en action.

L’ordre de mission avait été on ne peut plus clair : empêcher Zan de mettre à exécution son nouveau plan farfelu ! Non seulement content d’avoir su dérober de dangereux matériaux explosifs détenus par le MI-6, TNT s’était mis en tête de tester sa nouvelle création dans un petit village d’Ecosse. Il était hors de question que les services secrets de sa majesté permettent une telle horreur… Ni même que, fier de son expérience, Zemko se mette en tête de renouer avec ses folles explosions. Ainsi donc le mort d’ordre était d’empêcher l’explosion, de l’arrêter et, au besoin, de le tuer ! De la routine quand on est agent double zéro au final. Mais une routine qui possède toujours son lot de surprises et d’imprévus. Comme celui de se retrouver face à six gros bras armés dans une chambre d’hôtel et prêt à vous tuer. Toutefois, l’avantage des gros bras, c’est que ces derniers se croyaient tellement supérieurs de par leur nombre et leur allure de méchants qu’ils sous-estimaient toujours beaucoup trop le danger. Casey aurait pu rendre son tablier avec une belle balle logée au milieu de son front. Mais non, il a fallu que ces gros singes incompétents se mettent en tête de s’amuser avec elle. A peine fut-elle agrippée par la crinière, la tête sévèrement tirée vers l’arrière que la contre-attaque surgit. Elle glissa rapidement sa main autour du bras de l’agresseur, lui infligeant une clé des plus douloureuses. Ce qui lui permit de se servir dudit agresseur comme bouclier pendant qu’elle récupéra son arme et qu’elle liquida en moins de quelques secondes ces pâles copies de Rambo. Casey ne faisait pas de fioriture, elle n’allait pas dans la dentelle lorsqu’elle était en danger, et encore moins lorsque sa cible était en mouvement dieu sait où ! Elle s’assura de la mort de son bouclier humain en venant lui briser la nuque, laissant ainsi son corps retomber mollement sur le sol. « Si t’étais pas nouveau dans le circuit Zemko, tu m’aurais mis des gorilles plus costaud et plus malin que ça… » Siffla-t-elle entre ses dents, venant ramasser son pistolet silencieux avant de quitter la chambre d’hôtel. Elle défit le silencieux de son Walter et le rangea dans sa veste. Son arme, quant à elle, retrouva le holster dissimulé sous sa veste. « Wade ? Zan en mouvement, je répète Zan en mouvement. » Déclara-t-elle à hauteur de son sol, où était dissimulé un micro. « Rendez-vous au point B pour la récupération. »

La coordination : telle était le maître mot lorsqu’il fallait travailler en binôme sur le terrain. Pour Casey, travailler avec Wade n’était pas une nouveauté et représentait même un véritable plaisir. Leur efficacité ne faisait aucun doute une fois que le MI-6 envoyait ce duo en mission. Sans doute était-ce pour cela qu’on les avait mandatés sur cette affaire, car eux ne pouvaient tout bonnement pas raté ! D’ailleurs, l’échec ne semblait nullement acceptable pour l’un comme pour l’autre. Casey quitta l’hôtel par la sortie du personnel, aussi naturellement que cela était possible d’ailleurs. Sang-froid et absence d’hésitation était le cocktail nécessaire pour ne jamais se retrouver sous les interrogations de différents curieux… Enfin, dans la plupart des cas ! Lorsqu’elle quitta le bâtiment, une voiture s’arrêta à sa hauteur et Casey s’y engouffra sans perdre une seule seconde. « Tu l’as en visée ? » Wade démarra aussi sec, sans porter un regard à Casey. « Dans le pick-up noir qui se dirige vers la sortie de la ville. » « Parfait ! » Souffla-t-elle en ressortant son arme dont elle vérifia aussitôt le chargeur. Vu l’allure à laquelle Wade roulait, le tandem devait se dépêcher s’il ne voulait pas perdre leur cible en vue et, ce, quitte à dévoiler leur présence. Car, en fin de compte, on se moquait de la discrétion : ce qui comptait, c’était dans le coincé ! « Dis donc, t’as un train à prendre ? » Se permit de lâcher Casey, en guise de petite taquinerie à l’égard de son frère d’armes. Si d’habitude cela amenait un sourire à double zéro deux, Wade demeurait concentré et avec une lueur presque meurtrière dans les yeux. Zan semblait lui avoir filé entre les pattes trop souvent vu son air ! « Hors de question qu’il s’en sorte cette fois… » Casey hocha de la tête, parfaitement d’accord avec ses propos. « Alors, on fonce ! » Et, avec ou sans cette bénédiction, Hawkins ne se fit pas prier pour accélérer. Leur vitesse était telle qu’il regagna bientôt le véhicule de Zan et, sans regarder au dégât, c’est d’un solide coup de bélier que nos deux espions frappèrent dans l’arrière du pick-up. Un coup. Deux coups. Trois coups. Finalement le véhicule ennemi commença à accélérer… Et comme si ça ne suffisait pas, un des hommes de TNT sortit partiellement d’une des vitres, armés d’une mitrailleuse afin de tirer dans le tas. « Tu crois qu’ils comprendront un jour que ça sert à rien ? » Demanda Casey tout en ouvrant sa vitre. « Ouais, le jour où on pourra pointer au chômage ! » Un sourire aux lèvres et notre espionne se pencha à l’extérieur du véhicule, tirant des coups de feu en direction de leurs assaillants. Sortie de la ville, zigzag sur la route, accélération démesurée sur des petites routes devenant assez campagnardes. Une scène digne d’un film selon vous ? Rien de plus qu’un simple quotidien pour les double zéros. Cependant, le Zan avait plus d’un tour dans son sac et, à peine s’étaient-ils tous engagés sur les petits chemins que trois autres véhicules déboulèrent derrière la voiture de nos agents secrets. « Voyons voir si le département Q nous a donné une voiture digne de ce nom cette fois-ci… » Souffla Wade en dirigeant sa main vers le tableau de bord. « Et voyons voir si t’es toujours doué pour couvrir mes arrières. » Répondit Casey, rechargeant son arme avant de reprendre ses tirs à destination du véhicule de tête.

Que serait un espion sans sa voiture de luxe truffée de gadgets, hum ? Il y avait toujours de quoi s’amuser comme un petit fou, pour un peu que l’on connaissait toutes les subtilités du véhicule gracieusement fourni par les services de sa majesté. En tout cas, aucun secret pour Wade ! Ce dernier commença par neutraliser les pneus du premier véhicule poursuivant à l’aide de picot dissimulé sous le pare choc arrière. Gardant en même temps toute sa concentration sur la route, il émit une petite grimace en voyant qu’un seul des trois véhicules avait été touché. Le second, il le neutralisa bien simplement en laissant un petit réservoir déverser de l’huile bien dérapante sur la route. Si la première voiture parvint à l’éviter, la seconde se retrouva à culbuter en plusieurs tonneaux sur le bas-côté du chemin. De son côté, Casey n’avait pas perdu son temps et était finalement parvenue à percer les deux pneus arrière du véhicule à l’aide de son arme. A peine cela fut-il fait qu’elle se retourna, tel un réflexe, prenant un minimum de temps pour viser et décocher sa balle en plein dans la tête du conducteur arrière. La mission s’annonçait donc sous les meilleurs auspices ! Enfin, en théorie, une fois de plus… Car oui, les imprévus, encore et toujours les imprévus. Qu’est-ce qu’ils étaient chiants finalement ces foutus imprévus !!! Le véhicule de tête finit par se ranger sur le côté, ne parvenant plus à rouler correctement par la grâce de Casey. Freinant brusquement, Wade immobilisa son véhicule tandis que son ‘amie’ se retint d’une main sur le tableau de bord pour ne pas finir la tête dans le pare-brise. « Rappelle-moi que je te dois une course ! » Commenta-t-elle avant de sortir rapidement du véhicule, en même temps que double-zéro deux. « ZEMKOOOOO ! » Rageur, Wade dégaina son arme et commença à tirer plusieurs coups de feu en direction du terroriste, courant à toute jambe. Son village cible était à portée de vue, plus très loin, et, visiblement, TNT tenait à sa nouvelle œuvre ! Plus timorée que son frère d’armes, Casey rangea son arme et posa sa main sur le bras de Wade. « Ne gâche pas tes munitions, on y sera avant lui. Cette fois, il est cuit ! » Wade hocha de la tête et se retourna. Notre tandem se retourna à l’instant même où l’un des cadeaux de Zan explosa à leur tête. Le véhicule qu’il avait quitté avant de fuir avait bien évidemment été garni d’une petite bombe à leur attention. L’explosion fit voler nos deux espions mais, plus de peur que de mal… Tout du moins pour Wade. Casey, de son côté, s’était retrouvée par terre, contre la voiture, des débris ayant royalement violenté sa cuisse. « Et merde !!! » Se tapa-t-elle la tête en arrière, contre la voiture, avant de se relever tout en pressant sa main contre la plaie. « Casey…? » « Ca va… Cet enfoiré nous le payera à tous les deux pour la peine. Allez, on fonce ! » Grimaça-t-elle tout en remontant dans le véhicule.

Le village cible n’était pas spécialement des plus habités. La moitié des structures avaient été abandonnés au fil des années. Il ne demeurait en réalité que deux ou trois familles, tout au plus, restant dans cette bourgade fantôme plus par entêtement qu’autre chose. Parfait ! Cela rendrait la chose plus évidente pour retrouver Zan. Quoique, en la matière, il suffisait déjà de se concentrer sur la construction la plus élevée du village pour savoir où il frapperait : l’église. A croire que ce type était réellement sans cœur, sans foi et sans principes, à l’exception de son amour pour les explosifs… Arrivant à hauteur de ladite église, Zan rentrait à l’instant même dans la bâtisse tandis que plusieurs de ses hommes de mains sortirent de nulle part pour tirer à feu nourri sur le véhicule. Comme à l’entraînement, nos deux espions se baissèrent et ouvrirent les portières de la voiture pour s’en servir comme bouclier. « Couvre-moi ! » Lança Casey à Wade, la jeune femme se trouvant près des portes du bâtiment saint. Hochant de la tête, Wade tira à feu nourri sur leurs opposants pendant que double zéro trois se faufila aussi rapidement que possible à l’intérieur de l’église. « Toujours en état de courir madame l’espionne ? » Se moqua ouvertement la voix de Zan qui, d’après la source du bruit, se trouvait déjà dans les hauteurs du bâtiment. Casey, revolver dans une main, appuyant fermement sur sa plaie de l’autre, se mit à courir aussi vite que sa blessure lui permettait. Elle gravi les escaliers et les mètres l’un après l’autre, jusqu’à se retrouver dans le clocher. Arrivé à destination, elle balaya rapidement l’étroitesse des lieux sans aucune trace de Zan. Elle s’avança alors vers l’un des rebords où se trouvait accroché une espèce de corde. Elle suivit le chemin de cette corde du regard. Zan était au sol, un air amusé sur le visage. Pas d’au revoir, pas de salutations, non. Juste une main qui sortit un boitier de sa veste et qui appuya sur un bouton. Un long bip qui retentit. Le regard de Casey qui se retourne vers la grande cloche de l’église. L’explosion retentit, puissante, violente. Il en était fini de l’agent double zéro trois.



C’était un grand jour pour Casey. Et autant dire que celle-ci était on ne peut plus nerveuse. Après plusieurs jours à avoir entendu parler de l’ami de sa colocataire, après plusieurs jours à s’être perdue dans ses interrogations et ses doutes, elle avait finalement céder. Oui, notre brunette amnésique avait accepté d’avoir un rendez-vous avec ce mystérieux Zemko. Une rencontre qu’elle craignait tout autant qu’elle attendait avec une certaine impatience. Et pour cause, d’après les promesses de sa colocataire, bon nombre de mystères et de secrets pourraient être levés sur son passé. Casey ne serait plus que le prénom sur une carte d’identité, il équivaudrait à la définition d’une histoire, d’un passé. Elle n’aurait plus à se regarder dans la glace en n’y voyant qu’une ombre, qu’un trou noir sans fond, qu’un fantôme. Elle pourrait comprendre pourquoi elle savait tuer n’importe qui avec une étonnante facilité. Elle saurait comment il lui était possible de savoir conduire n’importe quel véhicule comme si elle se tartinait un morceau de pain. Et puis, surtout, elle parviendrait à savoir pourquoi elle avait une telle obsession pour un chiffre et pour une lettre de l’alphabet. Oui, sans doute était-ce beaucoup trop demander mais voilà ce qu’attendait Casey de cette rencontre, de ce rendez-vous capable de faire tout basculer. Toutefois, en dehors de ses attentes, elle était très intriguée par la manière dont cela allait se passer. Est-ce qu’elle retrouverait tous ses souvenirs sous la simple évocation de son passé ? Ou bien serait-elle plutôt une auditrice attentive mais demeurant qu’une simple spectatrice lui étant livré ? Rien de moins sûr et, pour le coup… Rien de moins rassurant. Peut-être que le problème résidait en cela d’ailleurs. Casey voulait-elle réellement se souvenir ou entendre une vérité qui lui ferait surtout plaisir ? Car, au final, avec l’amnésie on perd tout, on perd tout ce que l’on est. Mais, d’une certaine manière, c’est une façon de repartir à zéro après autant d’années de vie et de pouvoir reprendre un chemin totalement différent de celui qui symbolisait notre passé.

L’ancienne espionne s’était vêtue simplement et propre à la description qu’elle avait donné pour être reconnue : un jeans bleu nuit, un petit chemisier blanc et un veston noir décoré d’un petit pins à l’effigie du sigle ‘Underground’, du métro londonien. Ce Zemko, quant à lui, aurait apparemment une simple paire de lunettes de soleil avec un livre posé sur la table. Lieu de rencontre ? La terrasse d’un café de Soho. Se regardant une dernière fois dans la glace, Casey prit une grande bouffée d’inspiration comme pour se donner du courage. « Ca va aller ma belle, tout ira bien. Tu n’as rien à perdre, tout à gagner ! » Elle se réconfortait, se rassurait comme elle le pouvait après tout. Puis bon, dans sa position, comment pourrions-nous réagir ? Comment pourrions-nous réagir quand tout n’est que néant dans notre tête et qu’une personne totalement inconnue prétend savoir tout de vous, hum ? N’importe quel être humain flipperait dans de telles circonstances. Néanmoins, Casey, aussi amnésique soit-elle, n’était pas femme à reculer et à baisser les bras devant la peur. Certes, elle ne savait pas ce qui la poussait à réagir de la sorte mais c’était comme ça, point ! Cela fait partie de notre instinct, de notre nature. Ce n’est pas une question de souvenir mais tout simplement de personnalité en fin de compte. Passant par le salon avant de quitter l’appartement, elle se munit d’un petit stylo et d’un morceau de papier. ‘Si jamais tu rentres avant moi, je te téléphone dès que le rendez-vous est terminé. A ce soir.’. Un petit mot à l’attention de sa coloc’, qu’elle alla coller sur le frigo et, hop, Casey quitta l’appartement, partant renouer avec son passé, avec sa vie, avec son destin.

Plus elle arrivait à hauteur du café convenu, plus elle sentait son cœur battre la chamade. Ressentant presque le même sentiment de panique qu’elle eut à son ‘réveil’ il y a trois mois de cela, l’ex espionne était prête à tourner les talons pour retourner dans son appartement, sans même lever le voile du mystère. Déterminée mais tellement dans la tourmente, elle ne savait tout simplement plus où elle en était. Et si on peut qualifier Casey de quelqu’un de parfois froid et distant, autant dire que son regard trahit bien malgré elle l’égarement qu’elle vivait particulièrement en cet instant. Ce n’est qu’une fois qu’elle fut face à la terrasse du café, qu’elle vit cet homme sirotant tranquillement son verre avec ses lunettes de soleil et le livre sur la table, qu’elle sut qu’il était désormais trop tard que pour faire marche arrière. « Allez, tant pis. On fonce ! » Se murmura-t-elle à elle-même avant de briser la distance qui la séparait de son rendez-vous avec une marche brusquement plus solide et bien marquée. « Monsieur Zemko, je présume ? » Accosta-t-elle l’individu tout en lui offrant un fin sourire de politesse, tellement fin qu’il en était à peine perceptible. « Je pense que c’est moi que vous attendiez, n’est-ce pas ? » Elle n’attendit pas spécialement la réponse de son interlocuteur, se sentant intimement certaine d’avoir vu juste, qu’elle prit l’une des chaises libres afin de s’installer en face de lui. « Donc, pardonnez-moi d’être aussi directe mais, si nous pouvions commencer tout de suite, je vous en serais reconnaissante ! » Cash ! Autant ne pas y aller par quatre chemins. Après tout, elle se moquait de commencer à parler de la pluie et du beau temps pour briser la glace. Elle était là pour avoir des réponses et, histoire qu’elle ne change pas d’avis pour partir en courant, autant que ça se fasse au plus vite !