part I.
« Maman,
C'est pas de ta faute. C'est pas de ta faute si je quitte Gravia. C'est pas de ta faute si je suis pas celui que t'aurais voulu. C'est pas de ta faute si t'as honte de parler de moi à tes amies. T'y es pour rien. J'ai choisi ma voie moi même. J'peux pas pourrir ici, tu comprends? Moi j'veux de l'or, de la gloire, de la reconnaissance. Moi j'veux vivre dans une belle maison, avoir de beaux habits. Et c'est pas ici que j'aurais tout ça. Si j'reste à Gravia, j'aurais plus qu'à me laisser aller, j'aurais plus qu'à devenir un mouton de cette société mal faite, j'aurais plus qu'à devenir un gentil petit pion à foutre dans une case. Et j'veux pas. J'veux vivre, moi. J'veux rencontrer Papa. Pour commencer une nouvelle vie faut que j'lâche tout ce qui m'est familier. Toutes mes attaches. Toi y compris. Alors voilà. Ne m'en veux pas, mais je ne serai plus là. Je ne reviendrai pas.
Je suis désolé d'avoir été odieux avec toi pendant toutes ces années.
Je t'aime.
Nikólaos. »Tu t'effondres. Voilà. Tes larmes viennent épouser le papier jauni sur lequel sont inscrits ces mots de la plume si légère qu'est celle de ton fils Nikólaos. A vrai dire, tu t'y attendais. Tu savais depuis le début qu'il s'envolerait très tôt. Trop tôt. Tu savais aussi qu'il deviendrait une petite frappe. En réalité tu avais tout saisi des lors qu'il avait vu le jour dans cette chambre miteuse qui te servait de toit. Mais tu ne dois pas t'en vouloir, non. Tu ne dois pas te sentir fautive d'une mauvaise éducation. Non, tu n'es coupable de rien parce que de toute évidence, tu n'aurais rien pu faire de plus.
Tu pleures. Non, non, essuie donc ces larmes qui dégringolent sur tes joues. Tu as fait ce que tu as pu. Tu as risqué ta vie, tu t'es littéralement donnée corps et âme pour lui. Tu aurais du le détester, après tout, ce corps impur issu d'une union non consentie. Tu aurais du le haïr d'être un garçon, d'être un spectre de l'homme qui a été ton bourreau pendant tant de temps. Mais non, toi, tu l'as aimé. Tu as voulu le sauver de la noirceur de son être. Alors que tu osais résister pour une des premières fois de ta vie à celui qui tenait ta vie entre ses mains et qu'il t’assenait un coup de ceinture en t'insultant, tu avais murmuré son prénom.
Nikólaos. A cet instant ta décision était prise. Une nuit, alors que Vasilis vaquait a ses obscures occupations, tu t'es échappée comme une voleuse, voilée. Le fruit de tes entrailles encore tout neuf dans ton ventre, tu as chopé le premier train que tu as vu et tu as atterri a Gravia dans l'espoir d'offrir à ton bébé un semblant de vie normale. Dès lors qu'il est né, tu as vraiment fait de ton mieux, je t'assure. Scolarisé, adoré, nourrit, logé.. Tout. Alors tu n'y es pour rien si tes efforts ont étés vains. Tu n'y es pour rien s'il s'est perdu dans ses travers et ses vices cachés. Tu n'y es pour rien si en apprenant ton piètre parcours il a été dégoûté, alors qu'au contraire, en apprenant la carrière de son père il a rêvé des monts et des merveilles. Tu n'y es pour rien s'il s'est laissé séduire par le mensonge, le vol, l'avarice et le jeu. Le destin de cet enfant était tout tracé. sa chute dans les ténèbres inexorable. Il était voué a devenir l'ombre du diable. L'ombre de son père.
part II. flashback.
Nikólaos fume sa cigarette au coin d'une ruelle avec cette dégaine qui lui est si caractéristique. Son regard électrique semble jeter des éclairs dans la nuit, sa désinvolture embaume l'atmosphère. Son acolyte affiche exactement la même attitude, et tous deux déversent les victuailles qu'ils viennent de gratter après le cambriolage d'une grande surface. A peine quinze ans, le garçon, et déjà une terreur des banlieues Grecques, déjà à trainer avec des hommes dix fois plus âgés que lui et qui ont derrière eux des bonnes années de vécu dans la sphère de l'illégalité. Pourtant, il a tout leur respect.
« Vasilis, c'est ça? » Nikó relève distraitement la tête, hausse un sourcil intrigué et questionne son camarade d'un bref coup de menton en sa direction. L'homme lui tend sa carte de cantine qu'il a sûrement malencontreusement laissé tomber au sol. Le garçon n'aime pas trop qu'on en sache sur lui. Le secret, le mystère, c'est quelque chose qu'il a toujours tenu à conserver autour de lui. Alors d'un geste vif il attrape le bout de plastique avant de le ranger dans sa poche.
« Et alors? » Son compatriote l'étudie plus en détails. Instinctivement Nikólaos détourne le visage, un peu gêné.
« J'sais pas, j'trouve qu'après coup tu ressembles vachement au magnat d'la pute qui porte le même nom que toi! » Le jeune homme ne sait pas trop comment réagir. Las, il expire une bouffée de fumée meurtrière puis jette le mégot de sa clope au loin. Concrètement, il ne sait pas trop comment il doit le prendre.
« "Le magnat de la pute"..? » L'autre laisse un rire gras émerger de sa poitrine.
« Tu connais pas le macro Vasilis? J'l'ai vu une fois, un sacré bonhomme celui-là! » Nikólaos acquiesce en silence, perturbé. Les rouages commencent à se huiler dans sa tête. Sa mère ne lui a jamais parlé de son passé. Sa mère ne lui a jamais parlé de son père. Mais dès que le sujet a le malheur d'être posé sur la table, elle l'évite consciencieusement et elle a cette lueur étrange au fond de ses yeux.
Non, non, des Vasilis, il y en a des centaines en Grèce. « On m'a dit que j'ressemblais à un magnat de la pute hier. » Cash. La réplique est lancée de façon inopinée, claque comme un coup de fouet dans l'air alors que tu déjeunes avec Nikólaos. Sans crier gare, tu laisses tomber tes couverts au sol, prise au dépourvue, et face au regard qu'il te lance, tu tentes de te reprendre.
« C'est.. C'est outrant, j'espère que tu ne t'es pas laissé faire. » Tu souris faiblement. Le problème avec ton fils, tu le sais très bien, c'est qu'il est trop intelligent. C'est qu'il comprend tout bien trop vite. Il te transperce de ses iris brûlantes et électriques.
Il sait.
« C'est lui mon père, pas vrai? C'est ce Vasilis là mon daron, et toi t'étais une de ses catins? » Sa voix est sèche. Le ton sans appel. Le dernier mot de sa question te brise le cœur, ravive en toi une plaie à peine cicatrisée. Tu avais enterré ton histoire au plus profond de toi. Tu savais qu'il apprendrait un jour. Mais maintenant, c'est encore trop tôt. Trop âpre et vivace en toi. Les larmes montent aux coins de tes yeux. Tes lèvres tremblent. Vite, tu veux t'expliquer, te justifier, tenter de le sauver, une ultime fois.. Mais tu exploses et tu fonds en larmes devant lui. Dès lors, il comprend. De toute façon, tu en es consciente, il a fait des recherches et la vérité lui est apparue indéniable. Mais c'est douloureux parce que tu sais ce qu'il deviendra. Tu sais quel chemin de vie il empruntera, et l'idée que tu n'as pas réussi à tenir la promesse qui t'était la plus chère te ronge de l'intérieur. Là, il se lève, puis te tapote l'épaule avant de disparaitre.
part III.
Parfois, quand tu vois des photos de lui, tu ne peux t'empêcher de te demander comment il va. C'est le fruit de tes entrailles, après tout. Et même si tu t'es fait à son absence, tu ne peux te l'arracher de la tête et du cœur malgré la peine qu'il t'a causé. Parfois, tu te demandes s'il a trouvé une femme pour le mettre dans le droit chemin.
Non, ce sont les doigts d'une fille facile qui glissent le long de son dos nu, ce sont des lèvres dénuées de sentiments qui se lient aux siennes. Parfois, tu te demandes s'il a trouvé un travail légal, s'il s'épanouit, si enfin, il est devenu quelqu'un que tu qualifierais.. De bien.
Non, il est comme tu l'avais prédit un véritable serpent venimeux qui dépose son poison partout où il passe, avide d'argent et de gloire, il use de tous les moyens possibles pour atteindre ses objectifs. Parfois, tu te demandes s'il est heureux. Si au fond sa vie lui convient.
Il se persuade du contraire, mais non. Pas totalement du moins. Parfois, tu te demande s'il pense à toi.
Oui. Et parfois, tu te demandes si enfin, un jour, il parviendra à faire la paix avec lui même. Si un jour tu verras son nom à la une des journaux, avec pour gros titre sa réussite et pas sa chute.
Il fume. Encore. Assit sur son lit, Nikólaos regarde le mur en face de lui d'un œil fixe et vide.
« Nikólaos.. Amaury.. Hans.. James.. Aleksei.. Ou bien Eduardo.. » Nikólaos Caïzar Vasilis. Le Grec. Celui qu'il est aujourd'hui. L’arnaqueur professionnel. Le bandit, le brigand. Amaury Jules de Calbiac. Le Français. Le brillant étudiant en médecine. Hans Heiko Schmidt. L'Allemand. Le jeune homme d'affaires qui traverse mers et océans pour son entreprise. James Childeric Huntington. L'Anglais. Le promoteur immobilier si soigné. Aleksei Yasha Marcovitch. Le Russe. L'exportateur d'alcool. Et enfin, Eduardo Elias Carreras. L'Espagnol. L'investisseur des nuits, celui qui dirige le monde de la fête. Voilà. Tous ces hommes, ce sont lui. Ce sont ceux parmi qui il se perd. Ceux sont ceux qui, dès qu'il se pose une identité, lui soufflent que non, il est n'est pas lui, mais un autre. Une sueur froide s'empare de lui. Ses mains sont prises de tremblements. Les cendres de sa cigarette tombent sur ses chaussures cirées. Il tire frénétiquement sur le filtre comme un drogué.
« Putain. Putain. » Je suis qui? Cette question le taraude, s'insinue en lui comme un mauvais virus. Le malheureux transpire, sa respiration saccadée, coupée. Il se mord la lèvre inférieure jusqu'au sang, ce poids qui obstrue sa cage thoracique lui pèse.
Respire, respire. Ses mains se crispent, ses doigts pénètrent la chair de ses paumes moites. Enfin, un homme finit par le sauver. Par lui rendre son identité. Et instantanément, il reprend possession de ses sens. De son être. Il reprend son calme olympien et le mystère qu'il entretient.
« Vasilis, y'a Quartz qui voudrait te voir. » Et tandis que le garçon se lève en acquiescant d'un bref mouvement de tête, il ignore pourquoi, mais l'image de sa mère en train de le serrer dans ses bras pendant un moment de faiblesse surgit dans son esprit. Elle ne serait sans doute pas fière. Mais tant pis.
part IV.
Quand parfois, tu songes à ton honteux passé dans le sombre milieux qu'est la prostitution, tu repenses à cette femme. A cette femme, qui comme toi, s'est faite violer par le grand maître Vasilis Senior, un an avant toi. Vous n'étiez pas si proches que cela, mais tu avais été là quand, en larmes, elle avait découvert sa grossesse. Tu avais été là quand elle avait accouché. Tu étais là quand elle avait constaté avec peine que son enfant était une fille. Parce que vous saviez le destin que votre tortionnaire lui réservait pour son adolescence. Alors quand toi, tu t'es retrouvée enceinte, c'est vrai que tu as prié pour avoir un garçon. Et quand tu voyais les difficultés que ton amie rencontrait avec son joli coeur dans de telles conditions, tu t'étais dit que tu ne pouvais rester. Tu lui en avais brièvement parlé, et elle t'avait encouragé dans ta folle décision de partir. Elle avait salué le courage que tu avais et dont elle était dépourvue. Et cela t'arrive de te demander comment elle se porte aujourd'hui. Si elle n'est pas morte de fatigue et de tristesse. Si sa fille est encore en vie et si elle s'en est sortie. Tu t'imagines toutes les situations possibles et tu espères le meilleur.. Seulement ce que tu ignores, c'est que la route de cette pauvre gamine et celle de ton gosse vont se croiser.
« Vasilis, y'a Quartz qui voudrait te voir. » Clic. Une petite impression de déjà vu. Sauf que cette fois là, le timbre de voix est différent de la première fois où il a entendu cette réplique. Cette fois, c'est plus ferme, plus sec. Cela sonne presque comme un reproche, une menace. Mais Nikólaos a beau se torturer les méninges, il ne voit pas de quoi il peut bien être fautif. Depuis qu'il a intégré le groupe des Diamants, il n'a jamais foiré. Pas encore. Fait rare venant de sa part, il s'est toujours soumis aux ordres de ses supérieurs, et tous ses mauvais coups ont eu le résultat escompté. Alors décidément, non, il ne voit pas de quoi on pourrait bien l'accuser. Serein, il s'installe en face du boss, qui lui, tente de déshabiller sa nouvelle recrue de ses pupilles perçantes. Vainement, visiblement.
« Dis moi, t'es vraiment fidèle, mon garçon? » L'intéréssé fronce un sourcil. Evidemment, qu'il est fidèle. Concrètement, il ne s'est jamais senti aussi bien de toute sa misérable existence. Les Diamants, c'est un peu sa nouvelle famille. Grâce aux méchants, il a rencontré des gens qui le comprennent, qui ne le jugent pas, qui l'admirent, pour certains. Enfin, il a un minimum de reconnaissance. Enfin, on lui donne vraiment de l'importance.
« La question ne se pose même pas. » Le boss allume un cigare, perplexe.
« Tu serais pas une taupe de ces poulets du Mi6 par tout hasard? » Instinctivement, Vasilis a un mouvement de recul qui semble satisfaire son supérieur. C'est quoi ces conneries? Lui? Un membre du Mi6? La plus grosse blague de l'année. Machinalement il secoue la tête, et Quartz parvient à déceler dans les iris de son interlocuteur l'étincelle de surprise qui vient de s'allumer, si bien qu'il n'attend pas de réponse pour reprendre.
« J'ai de source sûre qu'un agent du Mi6 porte le même nom que toi. C'est mauvais pour les affaires, tu comprends? Tu fais du bon boulot, Vasilis, digne de ton père. Mais je te prierai de bien vouloir régler cette histoire familiale, tu veux bien? » Un rictus vicieux se dessine sur le visage de Quartz, ceci accompagné d'un sourire tranchant. En réalité, il ne lui laisse pas vraiment le choix. Mais de toute façon, même si Nikólaos avait eu droit de choisir entre laisser couler ou prendre les rênes en main, il aurait choisi la seconde option. Alors ainsi, il avait un frère? Après tout, sa mère ne devait pas être la seule prostituée à s'être fait abuser. Intéressant. Non. Il ne le laisserait pas foutre en l'air ses plans. Il ne le laisserait pas se mettre en travers de son chemin. Il ne le laisserait pas tâcher la confiance de son groupe. Il ne le laisserait pas vivre. Il n'y a pas de place pour deux Vasilis. Et tout, tout, tout lui revient de droit. Il a trop trimé pour se laisser flinguer par un vulgaire flic ou pour laisser son héritage à un autre. A la fois bouillonnant et excité par le défi, le jeune homme sort son flingue de sa ceinture, le charge, puis lance son plus beau sourire à son patron, un rire mauvais s'échappant d'entre ses lèvres.
« Je gère. »+
POURQUOI AIMES-TU TANT LE CÔTÉ OBSCUR ? ce n'est pas lui qui aime le côté obscur. c'est le côté obscur qui l'aime. en réalité, il n'a jamais eu à choisir entre la lumière et les ténèbres puisqu'il n'a jamais rien connu d'autre que ça, la face noire de la société. en l'absence d'un père, ce sont les enfers qui l'ont éduqué. seulement, c'est bien connu, quand on est jeune, on prend souvent exemple sur l'icône paternel et nikólaos n'y a malheureusement pas coupé. le jeune homme ne s'imagine même pas être de ceux qui assurent la sécurité du monde, qu'ils soient agents du Mi6 ou simples flics. non, il trouve que vu de l'extérieur, ça a l'air d'un ennui mortel. l'illégalité est quelque chose qui lui procure tout ce qu'il aime et désire; l'adrénaline, la sensation de puissance inouïe, la liberté qui est dérobée à ce peuple soumis à l'autorité... bref, c'est plus sympa et plus facile d'être un méchant que d'être un gentil. l'obscurité est une bulle qui l'a toujours entouré et dont il n'a jamais réussi -l'a-t-il seulement voulu?- à sortir.
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DANS QUEL DOMAINE OPÈRES-TU ? nikólaos est l'avarice en personne. c'est donc tout naturellement qu'il s'est tourné vers le domaine des affaires, de l'argent et des chiffres. arnaqueur professionnel. il extorque des fonds à n'importe qui, raconte des salades à ces pauvres vieux sans défense, les pousse à placer leur fortune dont il s'empare pour ne jamais le leur rendre. véritable homme d'affaire en carton, il vend des produits factices à des prix exorbitants, fait signer des contrats bidons à ces individus d'une naïveté aberrante, les pille jusqu'à leur dernier centime, les enlise dans des montagnes de dettes puis disparaît comme un coup de vent. si on l'attaque, il sort, un large sourire aux lèvres, un contrat signé où, soulignées, sont stipulées les conditions qui écartent la thèse de l'escroquerie. et si on l'attrape, ce n'est pas grave, il achète le silence de ses victimes avec quelques billets. ce n'est pas grave, de toute façon, l'argent, il trouvera toujours un moyen d'en gagner, de recouvrir ses pertes. un renard, un vrai. il n'hésite pas non plus à trainer dans des trafics en tous genres et ne réfléchira pas à deux fois avant de tuer quelqu'un qui pourrait compromettre le moindre de ses plans.
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POURQUOI ES-TU UN SI BON MÉCHANT ? la plus grande qualité qui lui permet d'être un méchant, un vrai, c'est sûrement son insensibilité tant extérieure qu'intérieure, cette faculté qu'il a de ne pas s'encombrer de ces conneries que sont "les sentiments". il ne regrette jamais rien, il ne s'attache jamais vraiment, et il ne laisse jamais parler son cœur avant son cerveau dans la mesure du possible. son intelligence est en effet un sacré atout, lui permet d'élaborer des plans qui sont quasi-infaillibles, et les divers cadeaux que la nature lui a offert comme pour se faire pardonner de lui avoir donné une existence aussi minable ne sont pas négligeables. ensuite, son agilité, sa discrétion, sa capacité d'adaptation, sa ruse, la facilité qu'il a de se mettre n'importe quel individu dans la poche et de se tirer des mauvaises situations sont évidemment de gros avantages. en fait, rien n'a de réelle importance pour lui, alors il n'hésite pas à faire ce qu'il faut pour foutre la merde bien comme il faut et ce même en connaissant les risques. la mort ne l'effraie pas. se faire choper par la hiérarchie non plus. à son sens, la vie en elle même n'a pas de réelle valeur. tout n'est à sa yeux qu'une succession de parties d’échecs géantes dont il fait systématiquement tout, tout, TOUT ce qui est en son pouvoir afin de les remporter et de rafler la mise.
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ET QUELS SONT TES POINTS FAIBLES ? si vous lui posiez directement la question, il vous répondrait qu'il n'en a tout bonnement pas. en vérité, ses principales faiblesses sont là où il ne s'y attend pas, c'est à dire dans ce qu'il pense être ses forces. il préfère être seul que mal accompagné? c'est bien, mais la solitude l'engloutit sans même qu'il n'en s'en aperçoive. il n'accorde sa confiance ou son amitié qu'après de maints efforts? pourquoi pas, mais quand il se sent doucement couler vers ses travers, personne n'est réellement là pour l'aider. son ambition dévorante? elle le perd petit à petit. sa soif de puissance? elle l'obsède, l'aveugle. son amour pour le risque, sa passion pour les sensations fortes et sa témérité? tout cela va finir par le détruire. sa confiance en lui, aussi, est d'un excès tel qu'il ne mesure jamais concrètement la portée de ses actes, et c'est un miracle qu'il soit -jusqu'ici- toujours sorti indemne de ses histoires douteuses. cela dit, son pire talon d'achille, c'est lui même. nikólaos est capable de se glisser dans la peau de n'importe qui, de porter tous les maques possibles. en témoignent les différentes personnalités qu'il s'est créées toute sa vie durant et parmi lesquelles il se noie parfois. le seul personnage qui semble lui donner du fil à retordre? c'est tout simplement lui.
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PLUTÔT SADIQUE OU RUSÉ ? rusé, sans l'ombre d'un doute. tuer est pour lui une extrémité qu'il exécute certes avec un détachement déconcertant, mais le sang n'est pas quelque chose qui l'excite ou quoi qu'est-ce. non, lui, ce qui le fait jubiler, c'est de voir les autres mettre un pied dans ses piège pour que finalement ces derniers se referment sur eux, puis de voir après coup leur visages décomposés comme des malheureuses bêtes en direction des abattoirs. ce qui l'amuse, c'est de plumer ces gens qui se disent hommes d'affaires, de se jouer des autres, d'avoir la sensation de les maitriser comme de vulgaires pantins. adopter le rôle du caméléon, user de ses mots pour semer la zizanie sur son passage sans que jamais on ne se doute de ses mauvaises intentions.. c'est ça, qui est cool. la ruse est sa meilleure amie.
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TON OBJET FÉTICHE ? concrètement, il n'en a pas vraiment. son principe de "je ne m'attache pas" s'applique aux hommes comme aux objets. toutefois il doit bien reconnaitre que son portefeuille où demeure une photo de sa mère lui est cher, et que son revolver smith&wasson ne le quitte jamais. après, il y a bien ses lucky strike et ses chewing-gum, mais ça..
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PARLE MOI DE TES PENCHANTS AMOUREUX ET DE TA SITUATION ACTUELLE ? nikólaos aime les femmes. leurs courbes, leur parfum, leur chair, surtout. charmeur et séducteur dans l'âme, il arnaque décidément sur tous les plans de sa vie. c'est le jeu, qui lui plaît, le jeu qui s'opère quand la donzelle n'est pas encore sienne. il escroque leur cœur, leur fait rêver de monts et merveilles puis disparait au petit matin, ou les jette comme des mouchoirs usés, qu'importent leurs sentiments ou suppliques. dès lors qu'il a eu ce qu'il voulait, la belle ne l'intéresse plus. les femmes ne sont rien d'autre pour lui qu'un moyen de divertissement, un moyen de passer le temps et d'assouvir ses pulsions primaires. comme son père, il a très peu d'estime pour elles, et au fond, il les considère peut-être toutes comme des prostituées, puisque aucune d'elle n'a pour l'instant réussi à s'approprier son cœur. l'amour est quelque chose de très abstrait pour lui.
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ET TON PIRE CAUCHEMAR ? à ses yeux, pire que la mort, il y a l’échec. pire que l'échec, il y a de trouver meilleur que lui. et pire que trouver meilleur que lui, il y a se faire prendre par cet individu. le pire cauchemar du garçon vasilis est d'être surpassé dans son propre domaine, de ne plus être le numéro un de l'arnaque, ou de se faire dépouiller comme il le fait subir aux autres par plus compétent que lui. l'humiliation est quelque chose qu'il ne supporte pas, et qu'il se fasse naïvement avoir par quelqu'un serait vraiment insupportable pour son ego.
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QUE DIRE DU NOM QUI TE DÉFINIT ? ses deux sobriquets ne sont pas vraiment très compliqués, ni tirés par les cheveux. il y a d'abord
foxcrook, tout simplement parce que le renard, rusé et fourbe est l'animal qui lui correspond le plus, mais aussi parce qu'il est un escroc en herbe. puis il y a
bluffmaster, parce qu'il est le maître du mensonge, du bluff, de l'hypocrisie et du faux. ses compatriotes choisissent en fonction de leurs affinités et de leur préférence. quelqu'un qui lui est proche aura plus tendance à le surnommer foxcrook, quelqu'un qui le connait de réputation optera en général pour bluffmaster.
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QUEL A ÉTÉ TON MAUVAIS COUP LE PLUS RÉUSSI ? s'il y a bien un sale coup qu'il retiendra toute sa vie, c'est la fois où il a démonté un réseau de drogue et plumé le patron pour tout se mettre dans les poches. cette magouille là, il s'était imaginé à la tête de l'affaire vasilis. plus précisément, il s'était présenté comme le fils et bras droit de son père. il avait prétendu vouloir échanger des filles contre quelques liasses de billets et quelques paquets de drogue. ces filles, il lui avait dit qu'il pourrait les revendre cent fois plus cher qu'il ne les lui vendait et que le "convoi" arriverait dans la semaine. le chef lui avait demandé une garantie. nikó lui en avait aussi demandée une. le premier avait sorti sa carte bleue pour procéder à un virement bancaire via son ordinateur. le second avait préféré le cash. nikólaos prit soin de retenir les chiffres de la carte de son interlocuteur lorsqu'il la posa sur la table. mis en confiance, le parrain signa quelques papiers sans y porter trop d'attention. c'en était fini pour lui. quelques jours plus tard, niko eut ce qu'il voulait. la thunes en liquide et la came. il donna rendez-vous au gang à son hôtel pour lui remettre les soit-disant filles. ceci en omettant de dire que des flics les attendraient là et qu'il aurait déjà viré absolument tout l'argent dont disposait le compte du magnat -dont sa caution que le malheureux avait encaissé- avant de prendre la poudre d'escampette.
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ET TA PLUS GROSSE DÉFAITE ? aucune. ça, c'est ce qu'il dit. intimement, il considère que ses plus grosses défaites ne concernent pas son job, mais sa vie privée, principalement par rapport à ses parents. son père n'a jamais tenté de le retrouver et ne l'a pas reconnu. alors il prend cela comme un échec. peut-être n'était-il pas à la hauteur du nom vasilis? quant à sa mère, il s'en veut d'avoir été odieux avec elle, orgueil oblige, quand elle faisait tout pour l'aider, et il s'en veut encore plus d'être parti du foyer comme un voleur, la laissant seule avec sa tristesse et avec une piètre lettre de pardon.
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TA PIRE ADDICTION ? la clope. le risque. le pouvoir. en fait, tous ses vices sont malheureusement ses pires addictions.