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 amants détraqués (ed)

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B. Charlie Gallagher

B. Charlie Gallagher
administratrice ⌂ j'me détraque à coups d'insomnies
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MessageSujet: amants détraqués (ed)   amants détraqués (ed) EmptyVen 31 Mai - 15:09






Ces scalpels sur nos âmes
Edgar et Charlie

Les cils battent deux yeux égarés, accrochés à un fantôme, embrassant un mirage. Une image tellement improbable qu’elle en devient abstraite, lointaine, brumeuse. Irréelle elle est brûlante. Inexistante elle déchire. C’est qu’elle est trop illusoire pour faire rêver, trop peu sincère pour sembler belle, et dans les pupilles qui la regardent, elle laisse d’une lame acérée une faille démesurée.
Des souvenirs s’en échappent, elle s’en constitue. On dirait un mémoire à deux pieds, une chimère du passé. Un passé dont le nom s’est effrité, dont le nom frappe à nouveau la blessée.

Edgar, Charlie souffle. Oui, Edgar. Regarde comme tu l’amoches, avec tes sourcils froncés et ton hirsute crinière. Ton visage qui pue l’incompréhension, parce que peut-être, tu t’attendais à ce qu’elle rentre demain. Peut-être parce que c’est un spectre que tu vois, toi aussi. Mais Charlie part en miettes en face de toi, Charlie n’est plus, Charlie s’enfuit. Si tu étais averti de sa présence ici, si c’est un tel aimant qui t’as fait revenir, elle n’en sait rien. Elle ne sait plus rien. Hier tu étais mort, aujourd’hui tu l’embrasses de tes yeux bruns.
Ce murmure qui s’enfuit, sans but, laisse entre ses lèvres l’amertume d’un prénom aussi vide de sens que plein d’importance. Les syllabes écorchent sa bouche, piquent sa langue, alors que la musique de son apostrophe improbable surprend ses tympans. Elle avait oublié.

Elle trébuche dans son âme, se rattrape à un hoquet, entend les larmes rouler derrière ses tempes. La première s’attarde au coin de son œil, timide, comme si elle n’osait pas sauter dans le vide, comme si elle attendait de savoir si vraiment, l’occasion est aux pleurs.
Puis finalement, Charlie dit que non, ce n’est pas le moment. Alors que l’adrénaline glacée se jette dans ses veines agitées, elle se souvient. Elle se souvient du temps qui les a séparés, qui l’a écrasée, toute seule sous sa blouse blanche. La colère se glisse sur la peur. Elle est trop proche. Docteur.

Les larmes aux yeux, le cœur dans la main, elle n’en reste pas moins stoïque. Charlie c’est la maitresse des apparences, la reine des faux semblants. Elle mentirait pour excuser une mèche mal placée, se cacherait pour ne pas avoir l’air déplacée. Elle se plierait en quatre pour ne pas que tu la vois, Edgar, pour pas que tu la saches brisée. Tu ne le mérites pas, n’est-ce-pas ?
Tu n’étais pas censé être… En mission ? Or something ? Tu n’étais pas supposé être là, avec elle, pour lui glisser - au moins - un au revoir protocolaire ? Elle ne peut contenir l’accusation, même si elle la masque, même si la phrase est bien tournée. On ressent le ton des mots, on ne s’attache pas qu’au paraitre. Et puis tu la connais un peu, Edgar. Elle sait en tout cas, que tu l’as un jour connue.

La porte des vestiaires se referme derrière elle, derrière vous. C’est comme le marteau du commissaire-priseur, et un instant on croit que c’est la fin. Mais c’est qu’elle vous enferme tous deux, qu’elle vous rapproche plus que ne vous sépare, qu’elle appelle le silence pour vous permettre de parler.
Doucement, le ventre de Charlie se réchauffe. Peut-être qu’elle est heureuse, après tout. Peut-être qu’elle devrait s’avouer vaincue, poser un genou par terre et te baiser les pieds. Peut-être qu’elle n’est bonne qu’à attendre, qu’à aimer, qu’à pleurer un lâche et faire l’amour aux messageries vocales. Bonne à être la vache dans le champ, le 250 d’une Twingo, un parasol à Londres, une ombre les bras tendus.
L’idée la répugne. Elle voudrait t'avoir manqué, aussi. Elle voudrait être capable de demander.

C’est plutôt drôle, finalement, qu’en ayant voulu finir ses vacances improvisées un soir trop tôt, elle t’aie croisé ici. Pour marquer la terre de son poing impérialiste, le ciel lâche – pisse, même – des trombes d’eau sur le crâne de Londres, et c’est trempée jusqu’aux os que Charlie a poussé la porte des vestiaires, à l’étage médical. Elle n’aurait pas dû être là, elle le sait, on ne s’est pas gêné pour le lui rappeler lorsqu’elle a croisé le chemin de ses collègues dans l’ascenseur. Mais l’ignoble mauvais temps l’avait lassée, et elle s’était décidée à venir faire une garde ce soir. Comme ça. Comme si.
Comme si il y avait un gros bonhomme jovial dans le ciel et qu’elle était destinée à rencontrer Edgar Carruthers ici, maintenant, à moitié habillé devant son casier, en retard d’une année.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart
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Edgar F. Carruthers

Edgar F. Carruthers
« je ne vous avais pas reconnue toute habillée »
« je ne vous avais pas reconnue toute habillée »

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MessageSujet: Re: amants détraqués (ed)   amants détraqués (ed) EmptyVen 31 Mai - 17:31

don't you ever give up on us
This fragile game It's like a train that's headed nowhere, It never stops And I can't see the exit sign, We're headed North, I see the cliff, We're getting closer, So don't say that you just want to run away, Replay all the things that I tried to say, I'm thirty-eight, So you're getting off, I'm coming over
« Si tout va bien comme vous le dites si bien, vous feriez mieux d'aller vous habiller et de vous occuper de nos précieux agents. » « Oui madame. Tout de suite. » Il s'était composé son visage le plus sérieux et normal afin de convaincre M de le laisser reprendre du service. Comme tout homme revenant de mission, il avait dû aller de la paperasse, des interrogatoires, des tests de compétence et tout le reste. Il s'en était plutôt bien sorti pour les tests et la paperasse mais les interrogatoires, ça avait été une autre histoire. Après tout, il était certainement le pire menteur que cette planète ait jamais porté. Au final, quelques mots glissés à M pour lui annoncer solennellement (et sur l'honneur) qu'il n'était pas passé à l'ennemi, des sourires pour rassurer et leur annoncer à tous qu'il n'était pas un névrosé souffrant de stress post-traumatique et il était de retour dans le circuit. Enfin à la maison.

Il dévala les escaliers sans demander son reste. Il avait décrété qu'il n'utiliserait plus jamais d’ascenseur depuis le funeste jour où il y était resté un peu trop longtemps à son goût, perché à quelques dizaines de mètre du sol, coincé. Il n'aimait pas perdre le contrôle et, surtout, devoir la vie sauve à quelques câbles au diamètre bien trop peu élevé. Il finit à son étage, l'étage médical, un concerto de chemises blanches, de grognement de piqûres et de tapotements d'ordinateur. Il aimait cela. Il aimait entendre tout cela. Il ne put s'empêcher de saluer les rares gens présents, les studieux, ceux qui se pointaient un peu trop tôt le lundi matin. Ils semblaient surpris, touchés, heureux de le revoir – à moins que ce ne soit qu'une impression. Il se sentait complètement Edgar, là, à serrer les mains, donner des tapes dans les dos et des coups de poings dans les épaules. Il était enfin Edgar. Pas Eddie. Pas Twist. Edgar. Doctor C. Tout ce qu'il n'était plus depuis un an maintenant.

Il a un petit sourire ému en essuyant du pouce la poussière sur l'étiquette de son casier. Docteur Edgar F. Carruthers, qu'il y a marqué en Courrier New taille 17. Il soupire d'une aise non dissimulée en retirant sa chemise blanche. Il n'est pas à l'aise avec les chemises, Edgar, c'est bien connu. Il a toujours un ou deux t-shirts dans son casier, avec une belle blouse évidemment. Juste de quoi avoir l'air sérieux et... et doctoral. Il est en train de s'attaquer au deux derniers boutons de la chemise quand la porte des vestiaires s'ouvre. Il tourne machinalement les yeux sur sa droite, pour voir qui va là. Un autre collègue, très certainement, ou un agent qui s'est déplacé spécialement à l'annonce de son retour. Quelqu'un qu'il connaît, en tout cas.

Et comment qu'il la connait, cette personne.

« Edgar » et son ton, et sa voix le perd. Avec ses prunelles chocolat si similaires aux siens, et ses beaux cheveux blonds bien coiffés si différents des siens. Et ses lèvres pulpeuses, et les siennes fines. Et son cœur qui se bat, puis qui se brise. « Charlie. » Sa voix est pourtant égale. Elle est indifférente, et très vite, ses lèvres se tordent. Elles se tordent douloureusement d'un sourire, parce que cette situation est absurde, toute à fait nulle. Edgar. Charlie. On se croirait dans un mauvais polar, ou une comédie romantique à deux sous. Voilà ce qu'est leur histoire. Une comédie romantique à deux sous. Si seulement le mot romantique avait pu y être accolé.

Il lui fait la grâce de ne pas lui répondre un Infirmière à son « Docteur » mais son sourire s'agrandit, comme il sait si bien le faire. C'est le sourire qui baigne son visage de soleil, qui le rajeunit d'un million d'années d'au moins. Il a envie de la serrer dans ses bras, contre son cœur, trop content qu'il est de la revoir. Mais il n'ose pas. Il n'ose pas assez avec Charlie, Edgar. Il a trop peur qu'elle le repousse ou que, au contraire, elle le serre trop fort. Elle serait bien foutue de lui briser le cœur en serrant le poing, sans faire attention. « Tu n’étais pas censé être… En mission ? Or something ? » La porte se ferme comme un glas. Il se passe une main dans les cheveux, gêné, apparemment à mille kilomètres de la chemise blanche ouverte sur son ventre plat. Maigre. Une année peu fructueuse à ce niveau-là. « Et toi en vacances ? » réplique-t-il au bout d'un moment, dans un murmure lâché du bout des lèvres. Oui, il avoue. Il a demandé à Molly où était Charlie. Et Molly était la première personne qu'il avait croisé. Et sa demande, sa première parole. Où est Charlie ? Le Mi6 est vide sans elle. La vie d'Edgar aussi.

Il se détourne vers casier, préfère adopter un air plutôt nonchalant. Indifférent. Chaque regard qu'il lui adresse est un coup au cœur si douloureux qu'il ne veut pas se tenter à lui jeter un coup d'oeil. Elle est jolie aujourd'hui, avec ses cheveux un peu mouillés et sa frimousse un peu rose. Ca lui suffit. Ca lui fait un coup au cœur en même temps qu'étrangement chaud, comme si il avait déposé son système cardiaque auprès d'un bon feu de cheminée, de ceux qui vous réparent l'âme. « Je suis content de voir que tu es toujours ici. Ils t'ont pas encore virée pour port indécent de blouse seule ? » Il sourit en coin à son reflet, dans le miroir de la porte du casier. Il achève de retirer la chemise et la troque par un t-shirt à l'effigie de superman. Après avoir attrapé et enfilé sa blouse, il ferme la porte du casier et tourne à nouveau le regard vers elle. Boom. Un coup au cœur, ça fait plutôt mal. Il fait comme si de rien n'était en se laissant tomber sur la rangée de casiers, les bras croisés. « Je t'ai pas trop manquée, j'espère ? » fit-il avec un sourire goguenard du plus grand artisanat.
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B. Charlie Gallagher

B. Charlie Gallagher
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MessageSujet: Re: amants détraqués (ed)   amants détraqués (ed) EmptySam 1 Juin - 17:32






All the soldiers say it'll be alright
we may make it through the war if we make it through the night

Alors que le silence s’installe, que tu réfléchis surement à une excuse, une raison, la lucidité se réapproprie doucement le cerveau de Charlie, l’enserre de ses doigts, la frappe de son poing. Ce n’est pas tant qu’elle réalise ce qu’il se passe. Elle a su dès qu’elle a poussé la porte, dès que le fracas du destin s’est emparé de la poignée et a scellé sa journée.
Puis le son si familier de cette voix oubliée est à nouveau la marque d’un crime qu’elle ne s’autorise pas à enjamber, le témoin d’une erreur impardonnable, un rappel affectueux de l’orage que tu as déclenché. Plus que son nom que tu as murmuré, ta question, si légère, si naturelle, l’emporte douze mois en arrière. Elle se souvient, sans effort, des conneries que vous vous échangiez, d’une ère un peu spéciale. Du vous.

Et toi en vacances ? Ta chemise est ouverte sur ton corps, Edgar. Ton corps est ouvert sur ton âme, tes yeux crient ce que tu penses, c’en est indécent, tellement malavisé que tu te retournes. Tu lui montres ton dos, caché derrière ton casier, comme si finalement, tu te sentais pudique, mis à nu par ce silence que tu n’as pas su combler.
Tu la distrais. Tes paroles s’évanouissent entre tes lèvres, elle ne les reçoit qu’à moitié. Un instant, elle pense qu’il faudrait réagir, rebondir. Si tu es au courant, Edgar, si tu sais ce qu’il était des vacances de Charlie Gallagher, alors c’est que tu as demandé, n’est-ce pas ? Elle chasse l’idée en collant une mèche de cheveux derrière son oreille. Son regard agité évite prudemment la déchirure créée par ta chemise.
Charlie voudrait répondre, expliquer, remplir, s’enfuir. Elle n’aime pas laisser les gens dans l’embarras lorsque, soudainement, son cerveau se rend muet. Mais l’instant l’oblige à se taire, l’ouragan dans sa tête balaie ses idées, la laisse bouche-bée.
Ensuite tu découvres un peu plus ta peau claire, et c’est le naufrage.

Elle en oublie qu’il faut parler, et puisque personne ne la surveille, puisque tu t’es retourné, elle ne retient pas ses yeux ; discrets mais intéressés, sages mais curieux. Inconsciente, elle en ferait presque un pas en avant, poussée par cette chose étrange qui lui chatouille le ventre et s’empare de ses joues. Elle est rouge, mouillée, claire, perdue, infinie, pleine. Barbouillée d’émotions, tiraillée entre surprise et désir, colère et sourire, elle observe. Elle grignote, même, chaque parcelle de toi que tu lui offres, que la porte du casier lui cède, bouton par bouton, côte par côte.
Finalement gênée de te déshabiller ainsi, elle referme les yeux sur son méfait, persuadée qu’en s’égarant dans l’ombre de ses paupières, elle pourra retrouver une objectivité correcte.

Je suis content de voir que tu es toujours ici. Ils t’ont pas encore virée pour port indécent de blouse seule ? Tu lui arraches un rire, finalement. C’est ainsi qu’elle sent se briser une brique du mur qui vous sépare. Crac dans son cœur. Boum sur le casier. Explosion dans vos prunelles, aussi, lorsque vos regards se rattrapent, s’enlacent timidement, se mettent à danser. Votre histoire est un rock’n’roll : jetés l’un contre l’autre, tous détraqués, c’est en vous aimant que vous vous percutez pour disparaitre chacun de votre côté. Viens on arrête de courir, elle voudrait te dire. Viens on se retrouve, viens on s’embrasse, viens on en vit. Au lieu de ça, seul ce petit hoquet amusé, idiot, mignon, lui échappe. Elle s’en veut. Elle aurait voulu t’engueuler, et que ce soit théâtral. Que ce soit joli, romantique, magique.
Ses cheveux dégoulinent dans son dos, elle se sent misérable. C’est bête, parce que Charlie, elle est belle comme la pluie.

Ta blouse parfait le déguisement, la tenue d’époque, le mensonge sur lequel on s’est accordé. C’est comme avant sauf que c’est différent. C’est aujourd’hui mais on se croirait hier. Et puis cette nonchalance à qui elle fait face, ce fabuleux ensemble fantaisiste qui lui brise le cou. Une fois. Deux fois. Mille fois. Je t'ai pas trop manqué, j'espère ? Le sourire se tord sur ses lèvres. Elle encaisse le coup, bravement, comme un chien à qui on aurait écrasé la patte, sans trop faire exprès, surtout, sans faire exprès de s’excuser du tout. Tour à tour, les boutons sont pressés dans son être. Les larmes, les joues, les sourcils, la moue. Elle n’en pleure pas, pas encore. La colère est une barrière au chagrin, un étendard fier et droit, une branche pour s’accrocher, un peu d’espoir, finalement, dans ce monde misérable où il pleut des cœurs.

Et puis, improbable, toute petite, là, dans sa robe rouge et ses boucles dorées, elle prend son courage à deux mains et se lance. C’est surtout son sac, qu’elle serre entre ses doigts, sur son épaule. Il est son ancre alors qu’elle avance, glisse, sur le sol froid, la lèvre sous les dents. Elle déborde.
Elle voudrait se libérer dans l’ordre, doucement, esthétiquement. Que ses paroles soient des sermons, ses yeux des fusils. C’est toi qui l’assassine avec tes yeux, avec ton sourire, ton bonheur épatant qu’elle ne saurait saisir. Elle s’arrête au bord de la piscine, au bord du gouffre, au bord du vous. Ce vous auquel elle ne croit qu’un peu, qui est trop désuet pour être réel, qui pliera ou se cassera.
Elle plonge.

Tu n’as pas dit au revoir. J’aurais pensé que… Elle ramène nerveusement ses cheveux sur le haut de son crâne, pas aussi naturellement que tu sais le faire. Sa salive est brûlante sous sa langue. L’abandon est une issue facile, lumineuse, douce et tiède. Elle a bien commencé mais le mal être la démange. Elle voudrait disparaitre. C’est ce qu’elle fait, en secouant la tête, masquant son visage rose de sa crinière, haussant les épaules. Toute bête. Enfin peu importe. Bon retour ici. Un sourire fade accompagne sa révérence alors qu’elle s’empresse de se faufiler dans la rangée de son casier, aussi silencieuse que la lune.
Sous son armure d’épiderme, son cœur bat la chamade et espère. Edgar, Edgar. Viens la chercher.

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Edgar F. Carruthers

Edgar F. Carruthers
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MessageSujet: Re: amants détraqués (ed)   amants détraqués (ed) EmptyJeu 6 Juin - 20:13

don't you ever give up on us
tell my love to wreck it all, Cut out all the ropes and let me fall, Right in the moment this order's tall, I told you to be patient, I told you to be fine, I told you to be balanced, I told you to be kind In the morning I'll be with you But it will be a different kind, I'll be holding all the tickets And you'll be owning all the fines
Il a envie de la prendre dans ses bras, à la voir perturbée comme ça. Il devine les larmes derrière ses yeux, la morsure sur sa lèvre, la fêlure sous tout son être. Elle a l'air d'une petite poupée presque brisée, Charlie, surtout avec lui. Parfois (ou plutôt, autrefois), il ne peut s'empêcher de la regarder du coin de l'oeil, quand elle pense qu'il ne le fait pas. Il ne peut s'empêcher de regarder d'un œil rond la femme fatale, celle avec du répondant – même si elle en avait pas mal avec lui –, la Charlie qui lui semble tellement fausse et... et pas elle. Lui l'a toujours vue faite de verre, de cristal, de quelque chose de fragile, toujours sur le point de se briser. Il a envie de la prendre dans ses bras mais il n'a pas envie de serrer trop fort, de la peur de la briser, qu'elle éclate en trois mille morceaux irrécupérables. Il a tellement envie de l'aimer le matin, le midi, le soir, à haute voix, dans un murmure rauque, à trois heures, à l'heure du thé, tout le temps, jamais, partout, nulle part. Il a tellement peur de l'aimer et de la briser qu'il se contente de son sourire stupide, un peu canaille, qui lui seyait bien mieux lorsqu'il avait vingt ans. « Tu n’as pas dit au revoir. J’aurais pensé que… » Il serre les mâchoires mais se retient de détourner le regard. Sois pas lâche, pour une fois, pense-t-il presque amèrement. Il sait que cette méthode d'auto-persuasion n'a jamais fonctionné pour lui. Mais il n'abandonne pas. Il espère que... pour cette fois. Juste cette fois. Il va lui falloir un peu de courage, pour affronter un peu plus longtemps le regard de Charlie. Beaucoup plus, même. Son visage n'en montre pourtant rien, il a toujours son petit sourire aux lèvres, un semblant d'étincelle dans l'oeil. Le comédie parfait. Il n'a jamais su mentir. Jamais. Mais jouer, oui. Surtout pour elle. Son amour est une représentation exprès pour elle, il pense, cynique. Elle a trop d'actes, trop de scènes, les rimes sont tout sauf embrassées et les vers, trop longs. Un an. Une putain d’année. « Désolé, tout c'est un peu enchaîné. » Mais ça n'excuse rien. Il marque une pause puis penche la tête, avant de retourner à la contemplation de son reflet sur le miroir de la porte de son casier, qu'il a rouvert. « Tu m'as manqué, à moi. » finit-il par avouer du bout des lèvres puis il fait mine de chercher un truc pour ne pas perdre la face. « Enfin peu importe. Bon retour ici. » « Merci. Ca fait du bien d'être de retour au bercail. » répond-t-il machinalement, comme à chaque fois. Il dit toujours ça. Merci. Ca fait du bien d'être de retour au bercail. Sa voix est monotone, fade, on voit que les mots l'ont déjà écorchée à plusieurs reprises. Il entend les talons de Charlie claquer quand elle s'éloigne un peu et il déglutit difficilement. Il finit par fermer définitivement le casier, comme on ferme la porte à une opportunité ou comme on tourne la page du livre de la vie. Quand elle a disparu de son champ de vision, il appuie son front contre le froid du casier, dans l'espoir de calmer la cavalcade effrénée de son cœur dans sa poitrine. C'est idiot. Il a l'impression d'avoir sauté dans les baskets du gamin qu'il était à treize ans, celui qui tombait amoureux trois fois par jour de trois personnes différentes. Mais il ne peut rien y faire. Il sent son cœur qui remonte dans sa poitrine, il sent ses joues qui le brûlent, tout son être qui crie, s'étire, va vers Charlie d'une manière ou d'une autre. Il déglutit à nouveau et se passe une main dans les cheveux pour les ébouriffer comme il faut avant d'enfoncer ses poings fermés dans ses poches. Il contourne quelques casiers, s'arrête devant la rangée où Charlie est. Il est accoudé à la rangée de casiers la plus proche, les mains toujours dans les poches. « Ca a pas l'air d'aller, Charlie. » fait-il d'un air inquiet. Elle est toute jolie, avec ses cheveux qui bouclent discrètement et ses grands yeux de biches et tout sa beauté qui semble, à lui-même, lui échapper. « T'as fait quoi, cette année ? Enfin la bague au doigt ? » Il a un petit sourire en coin malicieux, confident ; son ton semble intime, complice, comme le bon vieil ami qu'il est. Dont elle a besoin. L'ami. Pourtant c'est de la jalousie qu'il ressent à l'égard de ce possible fiancé, et non une envie irrépressible de protéger Charlie (enfin... pas que. La jalousie prime). Il n'en montre rien. Rien.
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