angela. comment trouver les mots justes pour parler d'elle ? je me souviens de notre rencontre comme ci c'était hier. c'était la rentrée, et cette année-là, je passais à l'école primaire. j'avais six ans. tandis que certains autres enfants étaient blottis contre leur mère ou père, j'eus préféré laisser ma génitrice plantée là, au milieu de la cour, afin d'aller faire connaissance avec certains de mes futurs camarades. c'est là que j'ai vu cette petite fille aux cheveux blonds dorés relevés en queue de cheval. celle-ci levait alors les yeux vers moi, m'adressant un faible sourire. « salut. moi c'est ezra. et toi ?» elle semblait tellement perdue, tellement fragile, que rien qu'en la regardant, même à mon jeune âge, j'eus envie de la prendre dans mes bras. « an-angela. » je répondis alors par un simple hochement de tête. avant que je n'ai le temps d'ajouter quoique ce soit, une grande dame rousse vint nous chercher. « eh, vous deux, allez avec les autres. » je dois dire que dès lors, je savais que cette femme ne serait pas une amie. loin de là. néanmoins, un sentiment de joie s'éprit de moi, tandis qu'angela eu saisit ma main et m'entraînait à présent vers les bancs disposés dans la cour de l'établissement.
« noooooooon ! ez... ezra, arrêêêêête ! » elle éclata de rire, tandis que nous avions entamés une course poursuite dans la villa. je parvins à l'attraper après maintes efforts. alors, je portais la blonde en direction du jardin avant que je n'ai d'ailleurs le temps de la jeter dans la piscine, mon traître de chien daigna me prendre par surprise, me sautant ainsi dans le dos. lâchant un cri, angela et moi-même tombions dans l'eau, tels des crétins. « kenzo ezra hartley, je vais te... » « faire crac crac boum boum ? » ma meilleure amie rit de nouveau. ma meilleure amie. seulement cela. j'aurais tellement voulu que cela soit plus que ça. que cela dépasse ce stade. mais nous avions dix-sept ans. elle était ma meilleure amie depuis que nous étions âgés de six ans. ça ne changerait pas du jour au lendemain. ou cela gâcherait tout.

º two years later º

« e-ezra ? » je levais les yeux de mon ordinateur portable, fixant angela. « oui, angie ? » elle prit place à mes côtés, alors que je patientais, des plus inquiets. « j-je... je suis... oh, ezra, je suis enceinte. » je restais silencieux, me levais. je la regardais. « mais c'est merveilleux ! » m'écriais-je, en la prenant contre moi. elle me sourit. « c'est vrai ? » je me contentais alors d'opiner, un grand sourire collé aux lèvres. j'allais être papa. ma vie allait changer.

quinze avril deux-mille-douze, minuit trente, liverpool.
fin de soirée. qui dit fin de soirée dit personnes bourrées, conducteurs bourrés. trop saoul pour prendre le volant, lonàn, mon meilleur ami, m'invita à rester chez lui pour la nuit, m'évitant ainsi une engueulade avec mes parents sur le pourquoi du comment. je proposais ensuite à angela de rester avec nous, laissant solveig à ma mère. la famille d'angela l'eut reniée après la naissance de notre fille. pourquoi ? because ils sont cons. pour eux, avoir un bébé à dix-neuf ans, c'est faire la plus grosse connerie de sa vie. mais solveig était loin d'être une erreur. certes, nous ne l'avions pas prévue au programme, au début, mais jamais nous ne nous serions permis de la qualifier d'erreur. le frère d'angela rappliqua, l'incitant à rentrer avec lui, à son appartement. ne m'y opposant pas, angela opta pour laisser finalement, après maintes discussions, solveig sous la surveillance de la mère de lonàn, jusqu'à que je sois sobre. pas de souci. la mère de mon meilleur ami s'occupait d'aller coucher le bébé, tandis que lonàn et moi tentions de, tant bien que mal, ranger certaines choses. une demie heure passa, avant que, alors que je m'étais endormi tel une loque sur le canapé du salon, mon téléphone portable ne me tire de ce profond sommeil. « allo.. ? angie ? hein ? ... un quoi ? un accident ?! je.. j'arrive. » je réveillais lonàn, qui grommela quelques insultes bien placées avant de se lever puis de me suivre. malgré nos taux d'alcoolémies élevés, il prit le volant, les kilomètres/heures défilant de plus bel. on s'en foutait. angela était à l'hôpital. ma angela avait eu accident et était sans nul doute blessée. lonàn se gara sur la première place de parking trouvée, dans le parking sombre et lugubre de l'établissement médical. sans plus attendre, et devançant mon meilleur ami, je me précipitais à l'intérieur, puis aux urgences. elle n'y était pas. une peur panique se fut alors éprise de moi-même, lonàn me rejoignant. apercevant une infirmière, je stoppais celle-ci vivement, lui demandant où trouver ma petite-amie. elle m'indique ensuite un médecin qui sort tout juste d'une salle. ainsi, j'accours à toute vitesse vers lui. « vous venez pour angela jenkins ? » questionna l'homme, d'une voix rauque. « o-oui. » l'homme à la blouse blanche baisse les yeux. cela ne signifie rien de bon. « comment va-t-elle ? » il relève son regard, me fixant d'un air désolé. « je suis navré, monsieur... elle nous a quitté. elle... elle est morte sur le coup. » cela eu l'effet d'une bombe sur moi. je tournais les talons, me mettant à courir le plus vite que je le pouvais, des larmes roulant sur mes joues. une fois dehors, je me laissais glisser le long de la voiture de lonàn, recroquevillé sur moi-même, mes jambes ramenées contre mon torse.

« ez.. j'suis désolé. » je soupire. je lève les yeux vers lui. croit-il qu'un "je suis désolé" peut tout changer ? non. il l'a fait. c'est impardonnable. « vraiment ? et t'étais pas désolé au moment de t'le taper ! » lui balançais-je, avant de m'éclipser, prenant solveig dans mes bras. je le regarde se lever, il prend sa veste, l'enfile. il sort en claquant brusquement la porte. je sentis solveig faire un petit bond, surprise par le bruit. je baissais les yeux sur elle. la baby-sitter arrivait quelques instants après. étant donné que je travaillais, j'avais été contraint d'embaucher une baby-sitter pour garder ma princesse pendant que je faisais mon service. ce fut d'ailleurs lors d'un jour où je bossais que j'eus fait la connaissance de samuel. aussitôt, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai ressenti le besoin de le connaître, connaître des personnes nouvelles. et lorsque j'avais découvert sa profession, très sincèrement, je flippais. c'est ainsi que je suis devenu, en quelques sortes, son apprenti. un apprenti tueur à gage. comment ais-je pu en arriver ici ? je n'en sais rien.

+ FONDAMENTALEMENT, TU ES PLUTÔT GENTIL OU MÉCHANT ? honnêtement, je suis un peu des deux. mais néanmoins plus gentil que méchant. j'aime rendre les gens que j'aime heureux, comme ma fille par exemple, ou encore mon meilleur ami, lonàn. mais il peut arriver que, sous le coup de l'impulsivité, je commette des choses un peu déplacées ou même dangereuses pour protéger ceux qui me tiennent à coeur.
+ ES-TU HEUREUX DANS TON MÉTIER ? eh bien, même si serveur n'est pas l'un des meilleurs métiers au monde, il me permet de nous faire survivre, solveig et moi, alors je n'ai pas trop le choix. c'est un peu mélangé.
+ POURQUOI ES-TU UNE PERSONNE AGRÉABLE ? si j'en crois lonàn, je suis immature et écervelé. j'aime rire et faire des vannes à tout bout de champs. je suis aussi du genre à faire passer le bien-être des autres avant le mien, ce que l'on me reproche parfois.
+ ET QUELS SONT TES POINTS FAIBLES ? j'avoue que j'ai beaucoup de points faibles, mais pour n'en citer que quelques uns : trop sensible, impulsif, possessif.
+ PLUTÔT OPTIMISTE OU PESSIMISTE ? j'suis optimiste, cousiiiin .
+ TON OBJET FÉTICHE ? LA CUILLÈRE, parce que lonàn en a peur. j'suis sadique, les coupins.
+ PARLE MOI DE TES PENCHANTS AMOUREUX ET DE TA SITUATION ACTUELLE ? bisexuel et je ne me l'avoue pas. j'vais pas mentir, j'ai du mal à me remettre de la mort d'angela, mais il faut avouer que j'aime énormément mon meilleur ami et que je ne sais d'ailleurs plus où j'en suis avec lui. sinon, libre comme l'air.
+ ET TON PLUS GRAND RÊVE ? sauter en parachute.
+ ES-TU UN BON CITOYEN DE LONDRES ? ça dépend en quoi.
+ QUEL A ÉTÉ TON CHOIX DE VIE LE PLUS RÉUSSI ? ... aller vers angela quand j'avais six ans ? euh... nan. garder solveig !
+ ET TA PLUS GROSSE DÉFAITE ? ... aucune idée. quand j'ai perdu un match de football, en neuvième année ?
+ TA PIRE ADDICTION ? MON PORTAAAAAAAAAAAAAABLE .