VINGT-QUATRE ANS / ISTRES, SUD DE LA FRANCE / FRANÇAISE
PROSTITUÉE / THE FIRE AND THE RAIN / FREJA BEHA ERICHSEN

Madeleine, elle est née sous X, elle a vu des tas de familles d’accueils, eut des dizaines de pères, tout autant de mère, le double en frères et sœurs, le triple en déceptions. ∞ Elle est d'ici, de nul part, de famille toutes tellement différentes. Elle n'a pas de nom fixe, pas de passé consistant. Elle ne répond pas, quand on lui demande d'où elle vient. Elle est catholique, musulman, juive, protestante. Elle est un peu noir, très blanche. Elle a des origines chinoises, congolaises, un peu italienne aussi, sans doute mexicaine. Elle est fille de catin, fille de salaud. Fille unique. Fille de grande fratrie. Elle est l'enfant de tout le monde, la fille de chacun, la gamine de personne. ∞ Mad, elle rêvait de bonheur, de liberté, de solitude, de plénitude. Elle l'a cherché dans la dope, dans tout ce qui pouvait lui conférer un peu de bonheur. Elle a trouvé. Elle est accroc. ∞ Elle aime le feu, trop dans doute. Peut-être pyromane refoulée, la flamme de son briquet est une fascination. ∞ Enfant de la liberté, les ordres sont comme des affronts à son indépendance. ∞ Madeleine, elle a la rancune tenace, les souvenirs impérissables, tout du moins, depuis la fin de son adolescence, et le goût âpre de l'amertume qui la quitte rarement.

« Enola, jolie Nola

J’ai mis du temps, tu sais, à te retrouver. A croire que tu apprécies les cachettes. Celle-là est bien trouvée. Qu’est-ce que tu fous dans un trou paumé comme ça ? C’est toi qui avais dit que j’étais ta famille, comme ta sœur et tu te barres pour jouer les pute dans une capitale puante ? A moins que t’ai une bonne raison, comme la découverte d’un poisson à douze pattes qui sait parler le chinois, ça va pas le faire.

Ramène ton cul.
Sana. »

Mad, elle s'égare. Entre la dope et l'obsession. Un peu folle, peut-être maso. Elle court après l'inaccessible, comme un suicide à long terme. Elle se tue à la recherche de ce qu'elle n'atteindra jamais, rêve d'une vie meilleure tout en perdant toute dignité dans les draps d'hommes sales. Elle allume sa clope, dans un morne silence, le regard perdu dans l'horizon. Pourquoi t'es venue ici Madeleine ? Pourquoi t'a cru vivre une vie meilleure ? Le monde, qu'il soit à l'est ou à l'ouest demeure le même : cruel, destructeur et vicieux. Elle nie l'évidence, refuse de se dire que l'absence qu'elle ressent chaque jour depuis que son passé s'est enfuie n'est dû qu'à sa peur de l'avenir trop incertain. Mais dans le fond, la vérité s'impose. Madeleine est là pour rien. Elle reste pour elle. Cette personne. C'est une putain d'obsession, une porte close qu'on s'acharne à vouloir ouvrir. Un mur qu'on veut démolir.

« Sana.

Arrête de m'appeler Enola.
Je t’ai pas demandé de me retrouver, ni de comprendre. J’avais besoin de changer d’air, j’ai pas de raison précise. T’es comme ma sœur, mais on sait bien toutes les deux qu’une famille c’est dérisoire. Je reste dans ‘’cette capitale puant’’

Fait ta vie.
Mad. »

Madeleine ment. Madeleine frôle la folie. Madeleine embrasse son désespoir. Madeline se confond dans ses souvenirs sombes. Elle offre son corps pour payer le loyer. Griffe les plus entreprenant. Brise les plus malsains. Elle est un peu cruelle, un peu sadique. Puis Mad, elle déteste cet endroit. C'est pleins de gens stupides qui croient en l'avenir. Elle déteste ces personnes si crédules, qui murmurent aux coins des rues que le bonheur est à porté de main. Elle déteste l'expansion du bonheur qui ne vient jamais à elle. En fait, elle déteste l'ambiance de ce monde en déclin, alors, elle se joue des gens crédules, elle crache sur leurs dos, vide leur poche. En échange, elle souille son corps. Mais qu'importe, il n'a déjà été que trop baladé dans l'enfance.


+ FONDAMENTALEMENT, TU ES PLUTÔT GENTIL OU MÉCHANT ? Gentille, méchante, ou se pose la limite ? A quel moment définit-on cet attrait d'une personne ? Madeleine, on ne la dit pas méchante, on la dit mauvaise. On la dit vicieuse. On la dit machiavélique. Parce que Madeleine, la désillusionnée, elle se bat avec avec ses démons, essayant de les diriger vers des gens innocents. Elle dépose toute sa douleur sur les autres, mesquine et sans gène.
+ ES-TU HEUREUX DANS CE QUE TU FAIS DE TA VIE ? Le terme de bonheur est trop abstrait pour que Mad puisse un jour songer qu'elle l'a atteint. Heureuse ? Non. Malheureuse ? Non plus. Et là est toute la subtilité de la chose. Le but d'une vie dans ce monde incendié, ce n'est pas d'être heureux, mais de ne pas être malheureux.
+ POURQUOI ES-TU UNE PERSONNE AGRÉABLE ? Mad, elle est franche sur la forme, pas sur le fond. Elle sourit beaucoup, cachant son intelligence derrière son apparence fragile. Parce que Mad, elle est forte, observatrice, méticuleuse.
+ ET QUELS SONT TES POINTS FAIBLES ? Le mensonge est une trame de fond que Madeleine manipule avec brio, son pessimisme est un handicap dans ce monde qu'on tente de redressé, elle est vicieuse, souvent malsaine, un peu paumée, sans doute tarée.
+ PLUTÔT AMI OU ENNEMI DE LA LOI ? Ni l'un, ni l'autre. Elle flirte avec l'interdit, appréciant de marcher sur le fil du rasoir, sans toutefois être placé dans les ennemis publics. Son métier est une honte, alors elle s'en cache. Et si nul n'en a écho, est-elle vraiment ennemi de la loi ?
+ TON OBJET FÉTICHE ? Le couteau suisse plaqué or qu'elle a piqué à un client il y a quelques années. Le seul pour qui elle avait vraiment ressenti quelque chose, lointain, ressemblant vaguement à des sentiments forts.
+ PARLE MOI DE TES PENCHANTS AMOUREUX ET DE TA SITUATION ACTUELLE ? Madeleine, elle aime seulement ceux qui paient, peu importe qui ils sont, hommes ou femmes, quelle importance ? l'important est de ce remplir les poches. une célibataire avide d'argent.
+ ET TON PLUS GRAND RÊVE ? Se souvenir. Elle rêve de retrouver la mémoire perdue d'autrefois.
+ ES-TU UN BON CITOYEN DE LONDRES ? Participer activement au développement des orgasmes masculins, ça compte pour être bonne citoyenne ?
+ QUEL A ÉTÉ TON CHOIX DE VIE LE PLUS RÉUSSI ? Aucun, sans doute. Ou peut-être un lointain choix qu'elle a oublié. Mais dans ses ultimes souvenirs, il ne demeure aucun choix qui en vaille la peine.
+ ET TA PLUS GROSSE DÉFAITE ? L'oubli. Le passé qui s'est enfui, qui n'est jamais revenu, l'adolescence oubliée, qui lui fait perdre son identité.
+ TA PIRE ADDICTION ? Le sexe, sans doute. Addiction à son arme de prédilection, les hommes deviennent faibles lorsqu'ils sont soumis au plaisir.

PRÉNOM/PSEUDO Asselya / .hopeless glow ÂGE Dix-neuf ans le 8 mars qui vient. PRÉSENCE comme que j'peux /ceci n'est pas français/. IL EST COMMENT NOTRE FORUM ? incroyablement moche, j'm'y plais tient ! /haha/ MOT DE LA FIN Et pas, rien ? PV ou PI personnage inventé