(+ loreï) my father is no different than any powerful man

Lorelyn + Wade

Wade avait été appelé tôt ce matin. Obligé de quitter le doux confort de son lit pour braver le froid qui, dehors, ne tarderait pas à mordre son visage fraîchement réveillé. Il ne pouvait pourtant refuser une mission qui s'offrait à lui, surtout pas lorsqu'elle était aussi cool et ne consistait qu'en de l'espionnage de bas étage. Depuis qu'il était revenu de sa mission au Portugal, on ne l'ennuyait plus avec des voyages qui pouvaient durer des jours, des semaines puis des mois, et on lui accordait enfin un break bien mérité qui lui faisait un bien fou. Il pouvait se reposer et reprendre goût à l'action sans en être dégouté par l'outrance à laquelle on le foutait dedans. Pourtant, ce matin-là, il se réveilla presque guilleret. Il savait que ce qui l'attendait n'avait rien de compliqué, mais surtout, il connaissait d'ores et déjà le nom de celle qui l'assisterait sur cette mission (ou du moins, qui l'accompagnerait, car entre eux ne résidait nul pouvoir de domination). Lorelyn serait sa chère collègue. Et rien que ce doux nom résonnait à ses oreilles comme une belle mélodie, et lui promettait une matinée radieuse.

Une bonne douche lui permit de se réveiller de la plus agréable des façons, alors qu'il veillait à ne pas rouvrir davantage la blessure qui ornait son genou. Celle-ci le faisait terriblement souffrir, mais il n'en soufflait mot à quiconque. Fierté mal placée ou orgueil démesuré, voir même un peu des deux, il refusait néanmoins de l'admettre et niait à quiconque le droit de le toucher ou de le soigner. Il se débrouillait tout seul, comme il l'avait toujours fait. Et ce même s'il devrait en perdre son genou. Attitude totalement puérile, j'en conviens, mais logique dès lors que l'on perçait à jour le caractère indomptable de ce charmant Wade Hawkins. Il s'habilla en vitesse, ne perdit pas de temps en petits déjeuners inutile, et c'est au volant de sa Mercedes, synonyme même de la discrétion la plus assurée, qu'il se rendit aux bureaux du Mi6. Il se gara sur le parking, envoya un petit SMS à sa future coéquipière, et attendit simplement qu'elle ne daigne se pointer pour le rejoindre dans cette nouvelle aventure qui promettait d'être passionnante. Certes, une surveillance ne l'était jamais vraiment, mais il avait confiance en Lorelyn. Il la connaissait assez pour la savoir capable de mettre de l'humour et de la bonne humeur dans tout ce qui l'impliquait, de près ou de loin.

Son joli visage toujours un peu enfantin ne tarda pas à se montrer à la fenêtre de la voiture. Sans réprimer le sourire qui se dessinait sur son visage à sa simple vue, Wade ouvrit la porte de l'intérieur pour lui permettre d'entrer et de s'installer à ses côtés. « 'lu petite. J'suis pas sure que t'ai l'âge de monter à l'avant.. Allez, boucle ta ceinture ! » Petite pique bien matinale, simple échauffement de dernière minute. Tout deux s'adoraient autant qu'ils aimaient se charrier et plaisanter sur divers sujets, s'offrant des surnoms tous plus ridicules et plus amusants les uns que les autres. Néanmoins, Wade devait l'admettre : il se comportait avec elle comme avec nul autre au sein du Mi6. Il adorait cette gamine -le mot était faible, encore-, et aurait, sans la moindre once d'hésitation, donné sa vie pour elle. Elle était bien la seule à savoir faire naître un sourire aussi radieux sur son visage, rien que par la chaleur de son regard. « On t'as briefé je suppose ? Aujourd'hui, on traque un trafiquant d'armes. La routine ! J'espère que t'as pas oublié ta poupée, on sait jamais, tu pourrais avoir peur. » lança-t-il sans réprimer le début d'un rire à la simple idée de Lorelyn tenant un nounours entre les mains. Nulle image n'aurait su se montrer plus inimaginable. Ainsi voguaient ses pensées, alors qu'il parcourait à une vitesse folle les kilomètres qui les séparaient de Tower Hamlets, là où il savait que sa cible se trouverait.

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license to kill

Lorelyn avait passé une très mauvaise nuit. Pour commencer, elle s’était couchée super tard, empêtrée jusqu’au cou dans un enregistrement en Russe qu’elle ne parvenait pas à traduire. Ensuite, elle avait été réveillée à 4heures par le téléphone. Un autre agent en planque qui avait besoin d’un renseignement sur un indic. C’est le quotidien des agents : toujours disponibles, près à sauter dans leur fringues au milieu de la nuit ou a remballé leur transat’ en période vacances s’il le fallait. Lorelyn en était consciente, et bien que capricieuse et exaspérante, elle avait toujours accepté cet aspect du job. Mais quand son téléphone bipa et qu’elle lut le message de Wade, elle laissa échapper un juron

« Il plaisante ? Merde … »

Bien que la tentation d’enfouir sa tête sous l’oreiller était grande, elle avait déjà repoussé la couette d’un coup de genou énergique et sautait sur ses pieds. Un bref coup d’œil dans son miroir la fit gémir. Avec ses cheveux qui partaient dans tous les sens et son tee-shirt trois fois trop grand pour elle, on aurait dit une gamine de 15. Lorelyn s’adressa à elle même avec un sourire ironique.

« Ouaou sexy lady. Tu as 10 minutes pour être présentable »

Et sans plus attendre, elle fila sous la douche. Gelée. Tout en pensant au message de Wade, elle se frictionnait distraitement les cheveux. Elle rechignait à se l’avouer, mais en fait elle était heureuse qu’il l’ait appelée. Lorelyn adorait partir en mission avec lui. Que ce soit pour démanteler un réseau gigantesque ou juste pour une planque basique, on ne s’ennuyait jamais quand s’était avec Wade. Il était énervant, suffisant, sûr de lui… mais drôle et elle devait le reconnaître : incroyablement doué. La jeune fille avait soif d’apprendre, elle cherchait toujours à se perfectionner et elle était tombée sur la bonne personne pour ça.

Tout en s’enroulant dans une serviette éponge, elle attrapa sa brosse à dent. Attrapant son téléphone de l’autre main, elle jeta un rapide coup d’œil à l’heure. Il lui restait 7 minutes pour passer la porte de chez elle. Heureusement que son rituel du matin était plutôt sommaire quand il s’agissait du boulot. Lorelyn rassembla rapidement ses cheveux en un chignon serré qui lui durcissait les traits et s’appliqua un trait de noir sous les yeux. C’était ces deux petits gestes qu’elle n’oubliait jamais et qui la vieillissait un peu. La jeune fille n’avait que 18 ans, et elle en faisait facilement 16 si elle ne faisait pas attention, ce qui l’agaçait profondément. En moins d’une minute, elle enfilait un jeans et un haut noir, chaussa ses baskets, attrapa ses clefs et sortit sans se retourner. Ce n’est qu’une fois en bas de l’immeuble qu’elle s’exclama :

« Et merde ! Mon écharpe … »

Tant pis, elle serait en retard si elle faisait demi tour. Et elle voulait encore passer acheter du café. En fait, elle aurait très bien pu ne pas le faire : elle savait qu’alors, Wade s’arrêterais devant un Starsbuck et lui demanderai ce qu’elle voulait. Mais alors, elle devrait prendre un café, comme tous les agents, et elle détestait ça. Alors elle préférait prendre les devant et apporter la boisson.

5 minutes plus tard, elle claquait la portière de la voiture de son coéquipier. Tout en grommelant face à ça remarque perfide, elle lui tendit son café.

« Tu sais quoi ? C’est tellement bas que je ne vais même pas te répondre… »

Et elle s’enfonça dans son siège, un petit sourire aux lèvres alors qu’elle portait son thé au sirop d’érable à ses lèvres et en avalait une gorge. Dé-li-cieux. Ca valait bien une écharpe ^^. Elle jeta un rapide coup d’œil à son voisin, il semblait très content de lui. Lo’ se retint de lever les yeux au ciel : quel gamin ! Mais en fait, elle adorait qu’il la charrie comme cela. C’était cet aspect de leur relation qui la rendait moins formelle. La jeune fille savait qu’elle pouvait compter sur lui si elle en avait besoin, et bien qu’elle refuse d’admettre qu’elle avait besoin des autres, cette confiance la rassurait.

« On t'as briefé je suppose ? Aujourd'hui, on traque un trafiquant d'armes. La routine ! J'espère que t'as pas oublié ta poupée, on sait jamais, tu pourrais avoir peur. »

Alors qu’elle allait répliquer, Lo’ se sentit propulsée en avant. Wade venait de freiner un peu brusquement à un feu rouge, surement un peu distrait par leur conversation, et une giclé brulante de thé s’était écrasé sur le genou de la joli blonde.

« Bon sang, achète toi des lunettes papi ! C’est connu, la vue baisse avec l’âge ! »

Elle était furax, mouillée, et brûlée…

Lorelyn + Wade

Cette gamine était sans conteste celle que Wade préférait au Mi6. Alors qu'il n'était jamais d'un caractère aussi jovial, surtout de si bon matin, elle avait le don d'avoir un effet on ne peut plus bénéfique sur lui. Elle forçait son visage à se dérider, et amenait même de jolis sourires sur une bouche habituellement close et hermétique au moindre sentiment tel que la joie ou le contentement. Mais il suffisait que la douce et angélique blondeur de Lorelyn s'infiltre dans sa vie telle un serpent tapi dans l'ombre, et alors, il se découvrait un côté paternel qu'il n'avait jusqu'alors jamais ressenti. Il aimait cette fille tant pour ses incroyables capacités en tant qu'espionne et ce, malgré son jeune âge, que pour sa répartie phénoménale qui le faisait constamment rire aux éclats (et qui l'agaçait aussi, à de multiples reprises). Wade trouvait peu d'intérêt à l'espèce humaine en règle générale, mais l'étrangeté de cette jolie gamine et son côté rebelle comme exceptionnelle au sein d'une telle organisation d'espionnage avaient forcé son respect. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, et elle arpentait fièrement les couloirs avec la tête haute et la démarche assurée. Lorelyn était simplement une fille incroyable et unique en son genre. Assez, en tout cas, pour qu'il ne la prenne sous son aile et qu'il passe autant de temps en son agréable (et insupportable à la fois) compagnie.

A peine entrée dans la voiture, la jeune femme (fille ?) lui tendit un gobelet. Wade y apporta un regard désapprobateur, et le porta jusqu'à son nez pour humer l'odeur qui s'en échappait. Il fut mécontent de reconnaître celle, forte et désagréable, d'un café peu sucré. Il haïssait ce breuvage immonde qui était pourtant le lot quotidien de bon nombre d'espions pour parvenir à tenir toute une journée sans somnoler. Lui n'avait aucunement ce besoin là, et il vivait de thé ou d'eau fraiche. Le café, très peu pour lui. Aussi démarra-t-il la voiture et, sans attendre, renversa le contenu de son gobelet par la fenêtre. « C'est dégueulasse le café. C'est ta manière de te venger pour t'avoir éveillée à une heure si matinale, c'est ça ? » laissa-t-il échapper tout en lui jetant un regard qui se voulait agacé, mais qui, au final, se montrait plutôt paternel et fier qu'autre chose. En réalité, Wade souhaitait la charrier, l'agacer, la pousser jusqu'à ses ultimes retranchements, titiller son égo et mettre à mal son arrogance. Pourtant, il ne parvenait qu'à lui offrir le moyen de lui prouver encore et toujours que son sens de la répartie restait le meilleur en toute circonstance. Et le regard qu'il portait sur elle ne trompait pas : on ne pouvait y lire qu'une affection et un respect sans borne, une fierté indomptable.

Pris par la conversation et déconcentré par le fil de ses pensées, Wade ne vit qu'à l'ultime seconde que le feu venait de passer au rouge. Il hésita encore quelques centièmes de seconde entre passer malgré tout ou s'arrêter, mais il fit finalement le choix le plus raisonnable. Lorsqu'il était seul dans l'habitacle non sécurisé de la voiture, il pouvait laisser l'énergie de la vitesse le griser, et prendre des risques inconsidérés en ne se fiant qu'à sa conduite certaine et à son agilité au volant. Mais avec une tierce personne à ses côtés, surtout la belle gueule de Lorelyn, il ne pouvait décemment prendre le moindre risque. Aussi écrasa-t-il son pied sur le frein de toutes ses forces, admirant avec un amusement certain le manège de sa comparse, et la giclée de thé brûlant qui ne manqua pas d'atterrir sur ses jambes. « J'ai pas besoin de lunettes, c'était juste à mon tour de me venger. Si moi je ne peux pas avoir mon thé, alors toi non plus. » Lui faire croire que ce minuscule 'accident' était prémédité était un risque à prendre, surtout avec une femme aussi impulsive que Lorelyn. Wade connaissait bien ses crises légendaires de gamine pourrie-gâtée ayant toujours tout eu dans son existence, mais il savait tout aussi bien la remettre à sa place si le besoin s'en faisait sentir. Il usait pour cela de tout le respect qu'il attisait chez la demoiselle, l'âge et la notoriété aidant. Au Mi6, Wade ne passait décemment pas inaperçu, déjà connu pour ses bons résultats en missions, et son insubordination qui avait fait voir le jour au plus grosses crises d'énervement de M. de toute l'histoire de l'organisation. Rien que pour cela, il était réputé. Pour cela, et pour ses capacités d'agent hors pair, bien entendu. « Dépèche toi de te sécher, on est presque arrivés gamine, tu risques d'attraper froid. » Là, il poussait le bouchon sacrément loin, et toujours avec le sourire. Au feu vert, il redémarra la voiture, la faisant vrombir sur le bitume, toujours dans ce même soucis de discrétion qui l'animait chaque jour un peu plus...

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license to kill

Lorelyn gardait les yeux fixés sur le feu couleur écarlate. Elle se mordait furieusement le bord de la joue pour ne pas éclater de rire, ce qui aurait totalement foutue en l’air sa tentative pour paraître fâchée. C’était vraiment agaçant cette envie qu’elle avait de sourire quand elle était avec Wade. Autant avec les autres, elle pouvait se montrer exécrable, mais toujours froide et hautaine. Autant avec lui, elle se laissait volontiers aller à sourire sincèrement. Cette réaction, qu’elle ne comprenait pas toujours, lui donnait l’impression de perdre un peu le contrôle d’elle même et ça l’effrayait. Il n’y avait qu’une personne au monde que Lore avait laissé entrer dans sa vie et découvrir sa gentillesse et sa chaleur : s’était son père adoptif. Mais avec lui, elle l’avait prémédité. Elle lui avait offert son bon coté après plusieurs années de vie commune, de travail partagé, de confiance, de respect et d’amour. Avec Wade, c’était différent. Lorelyn n’avait pas choisit de lui dévoiler cette partie d’elle même qu’elle lui laissait parfois apercevoir par le biais d’un sourire, d’un regard, ou d’un petit geste. Non. Ces habitudes s’étaient sournoisement insinuées en elle, perturbant son quotidien sans qu’elle s’en rende compte (jusqu’à très récemment) et puisse rien faire pour l’empêcher. Charmée par son intelligence et son talent. Obsédée par l’envie de toujours mieux faire et de lui montrer qu’elle méritait sa place, elle avait baissé sa garde.

Lorelyn secoua légèrement la tête, pour revenir à la réalité. Ce n’était pas du tout le moment de se laisser distraire. C’est alors qu’elle percuta ce qu’il venait de dire. Comment diable était-il au courant qu’elle buvait du thé ? Son esprit d’une logique implacable l’informa que maintenant qu’elle avait renversé la moitié de sa boisson sur ses genoux, ça embaumait à l’intérieur de l’habitacle. Il aurait fallut avoir les deux narines bouchées pour ne pas se rendre compte que c’était tout sauf du café qu’elle buvait.

« Moi j’te rendais JUSTE service. J’avais peur que tu t’endormes au volant. Je sais qu’à ton âge, c’est beaucoup plus dur de faire des petites nuits, tu sais on récupères moins vite et tout… Et toi, pour me remercier, tu manques de me tuer en me brisant les cervicales ? Sacré notion de la reconnaissance Pffff »

Lorelyn leva les yeux au ciel, et soupira exagérément, comme elle l’aurait fait avec un gosse capricieux. La vérité, c’était que Wade était partit pas mal de temps, et que vois son visage dans les couloirs du MI6 lui avait manqué. Le seul avantage qu’elle avait trouvé à son absence, s’était l’attitude une once plus cordiale de M. qui était toujours de meilleure humeur quand le mouton noir et elle ne se côtoyaient pas quotidiennement. Mais de toute manière, qu’elle soit de bonne ou de mauvaise humeur, M. était toujours fidèle à elle même : glaciale, exigeante, et hautaine. Lore ne l’appréciait pas particulièrement, et s’était réciproque : M. devait avoir un problème avec les agent qui ne lui témoignaient pas le respect qu’elle jugeait mériter. Mais la jeune fille s’en foutait comme de sa première chemise tant qu’on la laissait faire son boulot. De toute façon, plus tard, elle aurait sa place. Si si, elle en était persuadée. Sauf si elle mourait avant bien sur ^^ mais s’était fort peu probable. Et quand elle serait à la place de M., elle commencerait pas donner un bureau beaucoup plus petit à Wade pour se venger…

« Et j’me sèche avec quoi ? Je souffle dessus ? Je passe les jambes par la fenêtre ? Ou tu as un sèche cheveux dans le coffre ? »

Avec un sourire machiavélique, elle approchait dangereusement le mug de thé des jambes de Wade. Comme elle était pas encore devin, elle n’avait aucune idée de l’état de son genou.

« Tu sais que si tu tiens vraiment à mon thé, j’peux arranger ça ? »

Lorelyn + Wade

En réalité, Wade pensait souvent qu'ils étaient tous deux des membres d'exception au sein du Mi6. Déjà parce qu'ils avaient acquis, au fil du temps et grâce à leur compétence, leur matricule de 00, mais quelque chose les liait plus encore. Tous les deux avaient été, d'une manière ou d'une autre, élevés dans l'unique but de devenir des machines à tuer pour l'organisation Londonienne. Ils n'avaient jamais eu d'autres choix, et finalement, leur destin était tout tracé devant eux : ils n'avaient pu poursuivre une autre voix. Ils auraient peut-être pu, en vérité, mais ils ne savaient rien faire d'autre. Alors ils avaient poursuivi avec leur cours de tir et autres tests de culture générale propre aux espions qui se devaient d'exceller dans tous les domaines. Orphelin dès ses quatorze ans, Wade avait achevé son éducation au sein même du Mi6, sans véritables parents mais entouré de personnes compréhensives, personnel amical et autres espions intrigués par sa présence et son intelligence. Il devait tout au Mi6, c'étaient eux qui l'avait recueilli alors qu'il était dans un gouffre sans fin duquel il ne voyait sortir nulle lumière au bout du tunnel. Aussi, c'était peut-être pour ça que M. le haïssait tant (une haine totalement réciproque, par ailleurs). Elle devait estimer, à juste titre, qu'il ne leur accordait pas une reconnaissance suffisante pour tout ce qu'ils avaient fait pour lui. Pourtant, Wade ne parvenait à ressentir aucune culpabilité : il leur devait beaucoup, mais c'était aussi eux qui avaient fait de lui une machine à tuer. L'aurait-il voulu, s'il n'avait pas eu le choix ? Surement pas..

Ramené à la réalité par la douce voix de Lorelyn subitement agacé, Wade lui jeta un regard à moitié courroucé à l'entente de sa tirade dévastatrice. Vieux ? L'était-il vraiment, en tant qu'espion ? Devait-il commencer à songer à la fin de sa carrière, raccrocher son Colt remastérisé pour lui par les pros en gadgets du Mi6 ? Peut-être, peut-être pas. Il se sentait toujours aussi doué et réactif, et tant que son corps lui obéissait avec autant de courtoisie et sans réellement se faire prier, alors il continuerait sa quête. Tout simplement parce que la retraite n'était même pas une option. « Je récupère bien plus vite que toi, en tout cas, j'ai moins de cernes. Et puis, j'ai dormi beaucoup moins, et j'ai quand même réussi à m'arrêter au feu rouge. Alors respecte tes ainés, gamine ! » Il la fixa encore quelques secondes, avant de reporter son regard sur le feu, toujours stagné au rouge. « Tu te débrouilles, fais un peu preuve d'inventivité. » lâcha-t-il sans cesser de lui offrir ce sourire gentleman qui n'habitait que trop rarement son visage froid. Néanmoins, lorsqu'elle approcha sa main tenant le mug et ce qu'il restait de son thé près de son genou, toute mimique agréable déserta son visage. Ce n'était vraiment pas une bonne idée. Certes amusante, mais très mauvaise. Il souffrait déjà le martyr à cause de son genou blessé, rien que conduire était une épreuve de chaque instant, et voilà qu'elle voulait l'ébouillanter en plus. Pourtant, par fierté, il ne pouvait admettre sa douleur véritable mais qu'il n'aurait pas du ressentir, selon lui. Aussi profita-t-il du feu soudainement passé au vert, et des autres conducteurs klaxonnant derrière, à attendre qu'il ne daigne passer. C'était mieux que d'avoir à dire la vérité. « Lâche-moi, gâche pas ce qu'il reste de ton thé et laisse moi conduire. Tu risques de te faire agresser par un de ses conducteurs énervés. Je te rappelle que les Londoniens sont terrifiants quand il s'agit de voiture. » La simple idée de l'imaginer confrontée à un homme agacé par la lenteur de la circulation était en soi assez coquasse. A vrai dire, il avait peur pour lui...

Dans un nouveau sourire amusé, il démarra la voiture, poursuivant sa route jusqu'au quartier d'affaire du Tower Hamlets de la même manière qu'il avait commencé : fou furieux, inconscient devant la vitesse mais la main assurée sur son volant. Il conduisait aussi bien qu'il savait viser. Autant dire...

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license to kill

Lorelyn ne connaissait pas grand chose du passé de Wane. Elle ne lui avait jamais posé la question. De un, parce que s’était une chose courant chez les agents de ne pas en divulguer trop sur eux mêmes. Ils étaient formés pour être méfiants, même envers leurs plus proches amis. On ne savait jamais où se cachait la taupe avant qu’elle vous explose au visage, et la sécurité d’un pays entier en dépendait. De deux parce qu’elle comprenait parfaitement qu’on ne veuille pas remuer les souvenirs. Elle même se confiait très rarement aux autres. Et si son nom de famille était suffisant pour faire comprendre à beaucoup qui était son père (après tout le MI6 n’était pas si grand que ça, et Will avait servit son pays durant de longues années), peu nombreux était ceux qui avait connaissances de l’adoption. La jeune fille ne parlait jamais de « l’avant Will ». Elle savait que c’était sa faiblesse : si un jour, quelqu’un décidait d’exploiter ce filon, elle avait du mal à prédire comment elle réagirait. Elle préférait de toute manière qu’on ne parle pas d’elle dans son dos comme de « la pauvre gamine adoptée ». Franchement elle avait assez de soucis comme ça, et pas suffisamment de temps pour penser à un passé bien enterré.

Si Lorelyn était parfois bornée et centrée sur sa petite personne, elle était tout sauf idiote. L’entrainement intensif qu’elle avait suivit lui avait appris à saisir la moindre nuance dans le changement d’humeur d’un interlocuteur. OK, Wade était doué pour fausser son image, peut être même plus qu’elle… Mais elle le connaissait un peu trop bien. Quand elle avait menacé de lui renverser du thé sur les genoux, il avait réagit un peu trop vivement à son gout. Rien de bien concret, juste une impression, mais elle sentait qu’il valait mieux ne pas insister dans cette voie. La jeune fille haussa les épaules et se recalla dans son siège et bu une autre gorgée de thé :

« Dé-li-cieux. Et pour ton information je dois avoir dormit deux heures cette nuit et pas du tout celle d’avant. Alors mes cernes t’emmerdent. »

Et elle n’ajouta rien, se laissant bercer pas la conduite Oh combien douce et délicate de Wade Wink

Le simple fait de repenser à sa nuit écourtée par ce maudit enregistrement lui donnait un début de migraine. Lore pinça les lèvres, soudain de fort moins bonne humeur : elle détestait bloquer sur quelques chose, elle n’était pas programmée pour échouer dans quoi que se soit et ça remettait son égo surdimensionné en question. Décidant de ne pas laisser son problème gâcher sa matinée de terrain (partie de son job qu’elle préférait), elle chassa la disquette de ses pensées et partit en quête d’information sur la mission qui les attendait sans manquer de relever son allusion douteuse sur la conduise londonienne.

« C’est l’hôpital qui se fou de la charité ma parole. S’est une chance que tu n’es encore écrasé personne. Remarque, peut être que tu as déjà écrasé quelqu’un ? Ca sert d’avoir des amis hauts placés non ? »

Tout en parlant, elle tapotait tranquillement sa cuisse du bout des doigts. En vérité, elle savait que Wade maitrisait parfaitement son véhicule pour avoir déjà été sa coéquipière lors de séances de conduite un peu plus musclées. Si elle avait du choisir un chauffeur pour traquer un malfrat sur l’autoroute, aucun doute qu’elle n’aurait pas hésité une seconde.

« Et où est ce qu’on va au fait ? Qui a besoin que lui botte les fesses aujourd’hui ? »

Si seulement il pouvait y avoir un peu d’action aujourd’hui. Lo’ n’avait pas utilisé son Beretta hors de la salle de tire depuis bien trop longtemps à son gout. Et la dernière fois qu’elle avait sortit son canif de sa poche, c’était pour vérifier que son crayon noir n’avait pas coulé en se regardant dedans. Elle était coincée sur plusieurs affaires qui n’étaient pas encore assez avancée pour lancer un opération d’attaque et seuls ses infiltrés avaient la chance de bouger leurs fesses de leur bureau ces derniers temps. Bref : elle était en manque. Alors rien que le fait forcer une serrure aurait pu la faire danser toute nue sous la pluie (façon de parler bien sur XD).

(pardon pour l'attente, avec mes soucis d'internet )

Lorelyn + Wade

Wade n'avait jamais été vraiment convaincu de la nécessitée de laisser entrer une gamine en sein du cercle très fermé des agents 00. Il était difficile de pouvoir monter en grade à ce point là, et souvent, les missions devenaient brutales et se finissaient en combat sanglant auquel il fallait survivre malgré les coups bas de l'ennemi qui se serait fait une joie de ne pas vous laisser la moindre chance. Wade était certes l'agent le moins bien placé pour se permettre ce genre de stéréotype, puisque lui même n'était pas le plus sportif. Il pouvait même se dire clairement faignant, et il haïssait dès lors qu'il devenait nécessaire d'avoir recours aux poings. Aussi cachait-il toujours une arme sur lui, quel qu’elle soit, et ce dans n'importe quelle circonstance. Il devait l'admettre franchement, il s'était fermement opposé à l'arrivée de Lorelyn dans le service. Aussi, tout le monde avait été surpris par cette forme de paternalisme qu'il lui vouait, lui, le grand mister Hawkins, qui n'offrait son intérêt qu'à une poignée de gens dans tout le quartier général. Pour avoir du respect à ses yeux, il fallait être un demi-dieu ou lui avoir sauvé la vie. Et encore.. La jeune blondinette ne correspondait à aucun de ses critères, certes, mais elle était assez exceptionnelle pour que le regard de Wade ne s'illumine à sa vue. Elle n'avait rien d'une gamine banale, écervelée et capricieuse. Elle n'était que capricieuse. Un défaut largement compensé par ses incroyables capacités d'espionne et, aussi surprenant que cela puisse paraitre, par sa force physique qui contrebalançait largement celle de certains espions. Frêle et angélique d'apparence, elle devenait folle furieuse dès lors qu'on lui mettait une arme blanche entre les mains.

Il écouta sa répartie sans se formaliser de l'insulte. Entre eux, il n'était aucunement question de censure, et ils utilisaient autant de gros mots que nécessaires. Wade avait beau être protecteur avec cette jeune femme, elle avait atteint l'âge de pouvoir dire ce qu'elle voulait sans être sans cesse réprimandée. D'autant qu'il n'avait aucun droit sur elle. « Si tu ne profites pas de tes nuits, j'y suis pour rien moi. Qu'est-ce que t'as fais d'abord ? Un homme un peu trop désirable, peut-être ? » lâcha-t-il avec un sourire, comme s'il était normal de parler de ce genre de chose avec une fille de dix-huit ans. Non, vraiment, Wade se comportait avec elle comme si elle était en âge de tout savoir de la vie. Mais soyons sincères.. Même si elle n'avait pas l'âge requis, elle en savait sans doute bien plus que bon nombre de gens sur la véritable valeur de l'existence et sur les coups durs qu'elle réservait. A son commentaire sur sa conduite, l'agent 002 se contenta de sourire, en lui adressant un clin d'oeil complice. Il n'avait renversé personne jusqu'à nouvel ordre, mais il devait admettre que cela manquait de peu, parfois. Notamment lorsqu'il pourchassait un ennemi, et qu'il était plus concentré sur sa cible que sur les personnes alentours. Heureusement, la plupart de ses courses-poursuites éreintantes avaient lieu dans des endroits peu fréquentés par la populace habituel, près des entrepôts par exemple, ou du côté des quais ou les petits malfrats s'imaginaient à l'abri.

Soudainement concentré à nouveau dans sa mission comme si celle-ci n'avait jamais quitté ses pensées, il pila brusquement pour tourner à droite. « On va dans le quartier d'affaire de Tower Hamlets. Aujourd'hui c'est plutôt tranquille, on se contente d'une petite surveillance ennuyeuse. Mais bon, c'est pas de ma faute si les méchants semblent prendre des vacances ! » Il savait que même si cette nouvelle l'enchantait, lui qui devenait peu à peu fatigué par l'action et les semaines loin de sa Londres natale et tant chérie, elle déprimerait sans aucun doute Lorelyn qui ne devait plus rêver que d'action et de dégainer son arme. Pourtant, à priori, ce n'était pas dans l'ordre du jour. Mais ils n'étaient jamais à l'abri d'un coup du sort qui les forceraient à se montrer plus prudents, et à la fois plus dangereux. « Un trafiquant d'armes dénommé Silver Gun. On a enfin localisé l'entrepôt où il planque ses stocks. Il faut donc surveiller et, dès que la voie sera libre, y rentrer pour trouver les preuves de ses larcins. Si tu as de la chance, on pourra même en interroger un vivant. »

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license to kill

Ce qui était sympa avec Wade, c’était qu’il était presque comme un père pour elle, mais sans les problèmes qu’une affection paternelle trop poussée pouvait engendrer. C’est à dire qu’elle pouvait lui parler d’à peu près tout sans avoir droit à « Lorelyn, ton langage ». Et c’était tellement rafraichissant de pouvoir se laisser aller avec quelqu’un qu’on connaissait bien parfois. La jeune fille voyait presque le haussement de sourcil indigné qu’aurait pu faire Will s’il l’avait entendu répondre à l’allusion de monsieur 002 sur la manière dont elle occupait ses nuits.

« Jaloux ? Tu veux peut être que je te garde la place ? »

Elle lui adressa un clin d’œil espiègle. Bien sûr, elle plaisantait. Olala, le simple fait de s’imaginer ça concrètement aurait suffit à lui retourner l’estomac. Déjà, elle n’avait pas l’habitude de coucher avec quelqu’un qui avait le double de son âge. Ensuite, elle aurait eut l’impression de coucher avec son père. Beurk. Impensable.

« Non, en en fait je suis toujours coincée avec ce foutu enregistrement que j’ai récupéré dans les ordures l’autre jour. Le hasard veut qu’il soit dans un des rares langues que je ne parle pas et ça me casse les pieds… »

La jeune fille haussa les épaules, fataliste. A vrai dire, elle n’avait très envie de parler de cette mission pour le moment. Elle était encore jeune, et au contraire de Wade, elle ne se lassait pas encore de faire 70 heures par semaine au lieu de 35. Mais elle devait bien avouer qu’après les mois sans vacances qu’elle venait de passer, elle était un peu fatiguée et elle n’aurait pas craché sur une grasse matinée. Enfin, avouer, c’était un bien grand mot : plutôt se couper la langue que prononcer cette phrase à haute voix en fait ^^.

A présent qu’elle était vide, Lore jouait inconsciemment avec le couvercle de la cup de thé. Elle ne cessait de l’ouvrir et de la refermer, ce qui ponctuait les rares moments de silence dans l’habitacle de « clic » et de « clac » selon un tempo irrégulier. Tout en faisant joujou, la jeune fille écoutait attentivement les explications de Wade sur la mission. Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel quand il parlait de la surveillance, mais elle se retint pour le laisser continuer.

« Silver Gun hein ? Connaîs pas … C’est toi qui t’occupes du dossier normalement ou alors M. t’as juste refilé cette mission pour éviter de te laisser faire trop de bêtises au bureau ? »

Ce n’était un secret pour personne que Wade avait la réputation d’être un peu flemmard. Un flemmard redoutablement efficace quand on le poussait un peu certes, mais quand même … Lee problèmes, c’est que quand il n’avait rien à faire, il arrivait aussi à distraire d’autres agents qui eux, ne parvenaient pas à concilier « croiser les pieds sur son bureau » et « accomplir la mission demandée avec efficacité »… Et généralement, M. affrontait tout ça en faisant en sorte que l’agent 002 soit assez souvent hors des bureaux pour ne pas corrompre d’autres personnes ^^. En parlant d’autres personnes… c’est à ce moment que Lorelyn percuta le sens de la dernière phrase de son interlocuteur. Elle se redressa sur son siège, coinça vivement son gobelet vide entre ses genoux et battit des mains telle une gamine de 4 ans qui vient de voir une barbe à papa. Ces yeux étaient soudain un peu plus brillants et un petit air sadique se dessinait sur ses traits réguliers.

« Tu veux dire que s’il y a quelqu’un, on ne se contente pas de le prendre en photo sans se montrer ? »

Enfin un peu d’action comme elle l’avait voulue ! Lorelyn en venait presque à espérer que ladite personne essaierait de s’enfuir, juste pour le plaisir d’une petite course poursuite. Elle savait bien que contre une seule personne, elle ne courait pas de réel danger et que Wade la laisserait courir ^^ pour son plus grand plaisir à elle. La petite blonde reporta son attention sur la route : finalement, elle n’allait peut être pas perdre sa matinée comme elle l’avait cru en entendant le mot « surveillance ». Lore, croisa le main sur ses genoux, puis les décroisa. Comme elle détestait rester inactive ! Finalement, elle reprit le gobelet en plastique et recommença à jouer avec, pour s’occuper.

« On est bientôt arrivés ? »

C’était la phrase préférée des gamins après un long voyage en voiture. Manifestement, elle n’était pas encore tout à fait sortie de cette période de sa vie… Ou alors elle en avait juste gardé les plus mauvais cotés : ceux qui la rendait impatiente, un peu trop intrépide, et imbue de sa personne parfois. Mais personne ne lui avait jamais dit qu’elle était comme ça. Enfin, peut être que quelques personnes s’étaient déjà plaintes de son comportement (son proviseur au lycée, une ou deux de ses copines de classes, quelques agents aussi)… Mais ce n’était pas des personnes dont l’opinion lui important beaucoup. Traduction : elle s’en fichait, elle vivait très bien comme ça, et elle n’était pas prête de changer.

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(+ loreï) my father is no different than any powerful man

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