La nuit avait été trop courte à son goût, bien trop courte. Même s'il ne dormait pas en général plus de quatre ou cinq heures chaque nuit, ce matin le réveil avait été horriblement douloureux pour le faussaire et ce n'était pas parce qu'il avait pu profiter de sa moitié ce qui ajoutait une note supplémentaire d'amertume. Non, il avait travaillé tard pour ne pas changer ces temps-ci et une réunion l'attendait ce matin à laquelle il ne pouvait avoir l'audace de se pointer en retard. Il lui fallut donc pas moins de deux bonnes tasses de café bien noir pour émerger de cet état de sommeil latent qui embuait son cerveau et accessoirement accéder à la plainte de son chat qui miaulait son mécontentement depuis au moins cinq minutes. La journée promettait d'être longue mais au moins ce soir, si tout allait bien et si aucune urgence ne se présentait entre temps, il aurait son week-end. Il avait d'ores et déjà prévu de sortir faire un tour au British Museum et de passer la soirée avec Perceval pour se revoir l'intégralité des films des Monty Python, mais ce soir, il pourrait enfin retrouver Josué chez lui et profiter -voir abuser- de lui car ces derniers temps, disons que les moments qu'ils pouvaient passer à deux se raréfiait un peu trop à son goût. Mais qu'importe. Ce n'était pas comme si de toute façon ils pouvaient s'afficher, pas vrai ? Il ne pouvait donc pas se montrer affecter par tout ça devant tout le monde, du coup le fait d'être considérablement accaparé par son boulot offrait une assez bonne distraction à son esprit mais pour combien de temps encore ? Là était la question.

Arrivé bien avant l'heure de la réunion, Arthemus prenait ses quartiers dans son bureau, comme chaque jour, allumant son ordinateur et mettant un peu d'ordre dans ses papiers qui avaient toujours la fâcheuse tendance à finir par recouvrir presque entièrement chaque centimètre carré de son bureau et des meubles environnants. Il se sentait d'ailleurs souvent mal de voir tant de papier finir sur son bureau, ça ne serait pas lui qui contribuerait à sauver la planète de la déforestation à cette allure... Mais bon, ça ne l'empêchait tout de même pas de continuer de faire ce qui devait être fait. Il finirait en enfer et puis voilà. En attendant, il avait mieux à faire, comme finir les derniers passeports réquisitionnés pour des agents. La perspective de cette réunion ne le dérangeait pas. Non, il avait l'habitude de tout ça, de ce que son poste impliquait dans de telles circonstances. Non, ce qui l'ennuyait aujourd'hui c'est qu'il savait bien qui il croiserait au cours de cette réunion. Cette folle qui s'était mis en tête de l'afficher à son tableau de chasse et qui revenait systématiquement à la charge après chaque refus de sa part. A ce titre là, elle était presque aussi butée que M, quand elle avait une idée, elle ne l'avait pas ailleurs. Arthy savait -grâce aux infos collectées dans les fichiers du personnel- que la demoiselle était du genre princesse capricieuse, a toujours avoir eut ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Oui mais manque de bol pour elle, Arthy ne comptait pas se laisser faire même si malgré tout, il devait préserver les apparences puisqu'en théorie, il était toujours célibataire. Il ne pouvait donc pas arguer être pris car à coup sûr, cette cinglée serait capable d'aller débusquer quiconque se mettrait entre elle et sa "proie". Oui, parfois c'était bien ainsi qu'il se sentait face à elle. Cette réunion ressemblait donc fortement pour lui à un aller simple, droit vers la gueule du loup...

Et une fois la réunion terminée après une bonne heure et demi, il put enfin sortir et éviter de sentir en permanence un regard posé sur lui. S’éclipsant hors de la salle, il se surprit à espérer qu'elle ne le suive pas une fois de plus. Jetant un regard par dessus son épaule, il ne vit que le mur blanc derrière lui et poussa un soupir de soulagement. Aurait-elle enfin compris ? Qui sait. Il se dirigeait donc vers son bureau, envoyant un message à sa moitié pour lui dire qu'il avait hâte de le retrouver ce soir. Mais à peine son téléphone en poche, arrivant au bout du couloir menant à son antre, il l'aperçu. Accoudée au mur devant sa porte. Il aurait du s'en douter en même temps. Pourquoi subitement aurait-elle abandonner ses plans ? Mais il savait que rebrousser chemin ne servirait hélas plus à rien puisqu'elle l'avait vu. « On me fuit encore Eckhart ? » « Mais quelle idée, pourquoi donc devrais-je te fuir Rebecca ?» Le ton était courtois et l'on pourrait presque croire avoir à faire à deux personnes flirtant mais le visage qu'affichait le faussaire ne trompait personne. Ce dernier disait qu'il donnerait tout pour ne pas être là à cet instant très précis et très loin de cette femme. Mais il fallait rester diplomate malgré tout. Et lui dire non. Encore une fois. Lorsqu'il arriva à sa porte, elle se redressa, empêchant tout accès à la poignée, lui coupant tout retraite possible. « Tu as des projets pour ce soir dis-moi ? Pas que je doute qu'un mec comme toi ne croule pas sous les prétendantes mais j'espère bien avoir la priorité si par tout hasard tu avais ta soirée de libre. » S'entendait-elle parfois ? On aurait dit un véritable tombeur, le genre qui croit à ses propres conneries et à l'effet que ses mots peuvent avoir sur les autres. Mais pour le moment, il ne pouvait pas faire quoi que ce soit puisqu'elle lui bloquait l'accès à son bureau. Il était coincé. Alors autant pour une fois, entrer dans son jeu. « Si je dis oui, quel serait le programme au juste ? » Essayer de la distraire en la laissant parler de ce qu'elle prévoyait de faire avec lui lui semblait être une solution assez viable pour le moment, mais c'était sans compter sur le fait qu'ils seraient bientôt rejoints... Et pas par n'importe qui bien sûr.

Pour vivre heureux, vivons cachés dis l'adage. Mais comme bien souvent, ces maximes ont des limites et dans leurs cas, celles-ci ont tendances à devenir pesantes en ce moment. Pesantes parce qu'Arthemus sent que Josué à besoin de lui avec tout ce qu'il traverse ces derniers temps à cause de son boulot -une histoire de rififi entre ministères à ce qu'il avait compris- mais aussi parce qu'il s'était depuis trop longtemps accoutumé au fait d'avoir une présence à ses côtés la nuit et que ces temps-ci, son lit restait presque toujours désespérément trop grand pour lui et ce même si quand Josué était là, d'eux deux, le faussaire était sans doute le seul à parvenir à trouver le sommeil. Car oui, de ce côté là, son compagnon avait maintenu le silence sur ce qui semblait tant le ronger de l'intérieur. Pas qu'il était par le passé un gros dormeur mais il parvenait quand même à dormir quelques heures. Mais encore une fois, plutôt que de chercher volontairement la confrontation, Arthemus n'avait pas voulu forcer son homme à se livrer, sachant qu'il en avait horreur et qu'il devait en effet avoir besoin de mettre les choses au clair de son côté avant de lui en faire part. Ce n'était sans doute pas la bonne chose à faire, pour l'un comme pour l'autre et le jeune Eckhart le savait au fond, mais il n'avait pas la force de se heurter cette fois encore à la muraille qu'avait dressé Josué autour de lui sur certains points. Surtout que ces derniers temps, son humeur devenait changeante, pour ne pas dire carrément orageuse. Oh il ne craignait pas d'être frappé par ses foudres, ça non, lui était en quelque sorte immunisé de fait mais il craignait que tout ceci ne se répercute tôt ou tard sur les autres et à posteriori, sur eux, sur leur couple. Il ne voulait pas voir leur relation se finir pour si peu. Si peu n'était pas le mot bien sûr mais ignorant tout quant au fin mot de l'histoire -l'échec de son compagnon aux tests-, il espérait simplement que si jamais le problème venait de lui, Josué finirait par lui parler. Qu'il essaye d'arranger les choses si c'était faisable et le cas échéant, prendre les décisions qui s'imposent, aussi douloureuses soient-elles. Pessimiste ? Un peu peut-être mais Josué était la plus belle chose qui lui soit arrivé dans la vie alors il ne voulait pas non plus le perdre lui aussi. Il n'y survivrait pas.

Voilà pourquoi il était heureux de pouvoir enfin l'avoir pour lui ce soir, de retrouver un semblant de normalité. Disons qu'au bout de ces bientôt quatre années ensemble, une certaine accoutumance à la présence de l'autre s'était installée et le peu de temps où ils avaient pu se voir cette semaine frisait à présent le ridicule, pour ne pas dire le néant. Quelques brefs regards appuyés au détour d'un couloir, une main frôlée dans un ascenseur, un sourire arraché parmi les collègues présents... Autant dire tout juste de quoi tenir sans craquer afin de maintenir les apparences. Il se demandait d'ailleurs comment cela se faisait que personne n'ait encore jamais rien remarqué depuis le temps. Oh certes, cela ne faisait pas longtemps que Josué travaillait aussi au MI-6 mais certains signes à ce qu'on dit ne trompent pas et pourtant, rien... Rêvait-il secrètement qu'ils soient découverts ? Peut-être, quelques fois quand véritablement il devenait impatient mais il savait que cela aurait forcément des répercutions, pour eux deux, alors il se ressaisissait et passait à autre chose. Mais en attendant, il devait toujours se faire passer pour un célibataire et c'est bien à cause de cela qu'il ne pouvait pas tout simplement rembarrer sa collègue en lui disant qu'il était déjà avec quelqu'un. Bien qu'à vrai dire il était quasi certain que cela n'aurait pas découragé cette dernière pour autant. Mais en attendant, mieux valait la jouer fine avec cette femme qui n'était pas du genre à prendre un simple "non" comme réponse. Il avait donc pris le parti de lui demander ce qu'elle prévoyait de faire au juste dans le cas où il finirait par accepter son invitation. Etait-il curieux de savoir ce qu'elle comptait lui réserver comme traitement ? Non, pas une seule seconde car il était bien trop épris de son homme pour ne serait-ce que penser faire ce genre de choses. Pas qu'il n'en aurait pas eut l'occasion mais non, il appartenait à un seul homme, corps et âme alors pourquoi aller voir ailleurs quand il avait déjà tout ce dont il avait besoin ?

Espérant donc s'offrir une diversion à court terme pour pouvoir se faufiler dans son bureau au plus vite afin d'échapper aux griffes de Rebecca, il semblait flirter vaguement avec cette dernière quand évidemment, Josué surgit au bout du couloir où ils se trouvaient. Il n'avait pas prévu ça, pas qu'il aurait agit autrement -encore une fois, en théorie, il était totalement libre, en théorie seulement- mais il savait d'avance ce qui allait se passer. Josué était jaloux de nature et combiné cette scène et son état de nerfs actuel, ça ferait forcément des étincelles. Il espérait simplement tout de même que son compagnon ne s'enflammerait pas. Il aurait voulu afficher un sourire fier en le voyant défendre son territoire face à cette femme qui le draguait -pour rester courtois, harcelait était plus correct- mais là encore, impossible de le faire pour des raisons évidentes. Restant donc dans son rôle de composition, il détourne le regard, faisant semblant de vouloir brouiller les pistes à présent qu'ils étaient "pris la main dans le sac" en quelque sorte, répondant du tac au tac un « Non non, pas du tout. » à la question de l'agent de liaison. En temps normal, il serait amusé de le voir agir ainsi, possessif pour ne pas dire agressif tout simplement, défendant ce qui lui appartenait mais il savait bien que cette fois-ci, ça n'augurait rien de bon. Car il savait que même son regard le plus noir et la phrase cinglante qu'il venait de lui envoyé au visage n'allait pas la faire se décourager aussi facilement. Sans cela, ils n'en seraient pas là encore aujourd'hui... « Décidément, tu sembles être indispensable à beaucoup de monde par ici Eckhart. » lança-t-elle à son attention, ignorant volontairement la menace de Josué. Que ne donnerait-il pas pour être partout ailleurs à cet instant plutôt qu'ici, dans cette situation. « Si cela concerne une mission, je vais devoir le suivre. Le travail avant tout le reste, pas vrai ? » répliqua-t-il alors, donnant toujours au mieux le change mais sa voix reflétant peut-être un léger cynisme puisqu'il était certain qu'il passait presque tout son temps ici, comme pas mal d'autres employés à vrai dire. Y compris son mâle justement... Qu'il pouvait presque sentir pressé contre lui sans pour autant pouvoir y trouver un quelconque réconfort pour le moment. Pourvu que cette bécasse finisse par comprendre qu'elle devait lâcher l'affaire, au moins temporairement, car sinon, ça finirait en bain de sang... Ou pas loin en tout cas.

En temps normal, quand une situation comparable se posait à lui -ce qui n'arrivait fort heureusement pas aussi souvent que ça-, il était facile pour lui de se débarrasser des gens. Il avait toujours eut plus ou moins de facilité avec les mots, pour parvenir à repousser les gens sans pour autant les froisser. Il n'aimait guère faire ça car admettons-le, se faire jeter était toujours un peu douloureux et difficile, mais bien qu'en théorie il était célibataire, il ne pouvait tout simplement pas se forcer à faire semblant, ne serait-ce qu'un moment, pour qu'on arrête de vouloir le caser à tout prix. Heureusement pour lui, ceux qui tentaient de faire ça ne se comptait que sur les doigts d'une main, sans cela, à n'en pas douter, il y aurait longtemps qu'il serait devenu dingue à force de devoir mentir à tout le monde. Et qui sait, peut-être même qu'à la longue, il aurait fini par gaffer et alors, dieu seul sait ce qui aurait pu se passer. Mais le problème avec Rebecca était tout autre. Il avait beau clairement lui faire comprendre qu'il n'était pas intéressé, elle finissait toujours par revenir à la charge peu de temps après. Ce qu'il ne comprenait pas en réalité, c'était pourquoi elle semblait tant tenir au fait de pouvoir le mettre dans son lit -et accessoirement à son tableau de chasse au sein de l'agence-. Pas qu'il ne pense pas être digne d'intérêt, non, mais il ne comprenait pas pourquoi elle semblait si tenace avec lui. Parce qu'il lui résistait ? Sans doute oui, ça devait être ça. Elle s'était fait un pari de parvenir à ses fins avec lui parce qu'il était bien le seul à jamais avoir dit non à ses avances. Mais même s'il rêvait de pouvoir se débarrasser de cette sangsue le plus tôt possible, la perspective de devoir lui céder -voir pire- le révulsait affreusement. Pas qu'elle ne soit pas séduisante -elle l'était, objectivement elle était une très belle femme- mais tout simplement parce qu'elle était une femme. Certes, il avait eut quelques histoires avec des femmes par le passé mais à vrai dire, les hommes l'avaient toujours bien plus attirés. Il en avait eut la confirmation absolue lorsqu'il avait croisé le regard de son homme sur ce toit à l'époque. Il était donc presque soulagé de le voir arrivé pour lui offrir une porte de sortie face à elle même s'il savait déjà que tout ça tournerait vite à un vive échange de "politesses" qui n'en seraient pas.

Habituellement, son compagnon n'était pas en effet celui à qui on pensait immédiatement lorsqu'on évoquait un collègue apprécié de tous pour son comportement. Arthemus le défendait là-dessus tant bien que mal en arguant que tout le monde avait des a priori sur lui parce qu'il bossait pour le gouvernement auparavant, ce qui par ici était mal vu. Mais dernièrement tout prenait des proportions encore plus grandes depuis que Josué refusait de lui parler de ce qui se tramait en lui. Il ne fut donc pas surpris de le voir agir ainsi avec la jeune femme, se montrant plus tranchant qu'une lame de rasoir et à peu près autant aimable qu'une porte de prison. Et en d'autres circonstances, ça l'aurait même rendu légèrement excité, de le voir agir ainsi, défendant ce qui lui appartenait mais là, il sentait bien qu'il pensait chacun de ses mots et que ce n'était pas simplement un jeu d'esprit pour se débarrasser de sa présence devenue plus que gênante. Et plus il l'écoute, plus il sait que son humeur ne va cesser de s'assombrir puisqu'il semblait déjà avoir atteint son seuil de patience pour la journée. Humeur massacrante. Oui, cette expression prenait là tout son sens aux vues du comportement qu'avait Josué envers la jeune femme et celle-ci paraissait tout aussi prête que lui à lui sauter à la gorge dès qu'il aurait le dos tourné. Ça aurait pu être flatteur, de voir deux personnes se disputer ainsi pour ses faveurs mais là, ça devenait tout simplement vraiment irritant. Alors pour couper court à tout ça avant que cela n'empire encore -et il savait bien que cela pouvait se faire, il connaissait le côté opiniâtre de ces deux là-, il lança un regard désolé à la jeune femme, lui faisant comprendre qu'elle ferait mieux d'y aller, tout en sachant qu'elle finirait par revenir à la charge tôt ou tard. « Mais c'est qu'il pourrait mordre dis donc. Méfies-toi Arthy, si ça se trouve, il a la rage. » Pourquoi avait-il fallu qu'elle jette encore un peu plus d'huile sur le feu ? Il baissa le regard un instant et la vit alors s'éloigner, fière d'elle et de son jeu de mots cinglant, lui adressant un petit signe de la main mais avant qu'il ne puisse faire ou dire quoi que ce soit d'autre, Josué le pousse dans le bureau qui se trouvait juste à côté. Qui heureusement pour eux, était vide.

Notre faussaire a toujours été conciliant. Certains diraient même peut-être effacé mais c'était bien mal le connaître que de penser ça de lui. Il savait qu'il ne payait pas de mine la plupart du temps, mais ne dit-on pas qu'il faut toujours se méfier de l'eau qui dort ? Il pouvait comprendre que sa moitié ait eut une mauvaise journée mais quand même, il y avait certaines limites à ne pas franchir malgré tout et de le voir ainsi, faire preuve de méchanceté gratuite, il n'aimait pas ça. « Je peux le comprendre mais ça n'était pas pour autant la peine d'être si mauvais avec elle. Elle n'en vaut pas la peine et tu le sais aussi bien que moi. » répondit-il tout simplement, le dévisageant avec insistance. Il s'était d'ores et déjà apaisé, il pouvait le voir mais tout de même, quelque chose le dérangeait dans le comportement de son mâle et il n'allait pas le laisser s'en sortir cette fois, il se le jurait. « C'est parce qu'elle continue de me tourner autour que tu es comme ça ou parce que tu crois que je pourrais finir par céder un jour ou l'autre ? » Il savait que ce qu'il venait de dire le ferait réagir, oh ça oui il le savait. Mais à croire que l'humeur massacrante de Josué était communicative car à présent lui aussi se sentait devenir irascible. S'il finirait par céder à ses avances ? Ça n'arriverait jamais et Arthemus espérait bien que Josué le savait, car dans le cas contraire, il en serait fortement blessé. Car cela voudrait dire que malgré toutes ces années passées ensemble, un doute subsistait toujours dans l'esprit de son compagnon sur son compte alors qu'il avait toujours été absolument fidèle et totalement épris de lui. Arthy avait une patience immense, une capacité à tolérer la plupart des angoisses de son mâle et à les apaiser mais peut-être qu'à force de les pousser sans le vouloir, celles-ci atteindraient enfin leurs limites. Et qui sait alors ce qui pourrait arriver si Josué venait à franchir l'une d'entre elles...