Je suis là assise sur ce lit et je ne trouve rien d'autres à faire que de la regarder, espérant sans doute trouver des réponses juste en l'admirant de la sorte. Evidemment, aucune réponse. J'ai l'impression de ne plus reconnaître la femme qui dort à mes côtés, cette femme avec qui je vis, pourtant, depuis trois ans maintenant. Je me souviens de notre première rencontre comme si c'était hier. Madelyn m'avait séduite dés le premier regard. Je n'avais pourtant jamais été attirée vers les femmes mais avec elle, ça avait été tellement différent. J'aimais tout ce qu'elle représentait. Je crois surtout que c'est son côté mystérieux qui m'avais rendu totalement dingue au départ. Elle ne parlait pas beaucoup d'elle, se montrant parfois plutôt réservée alors que de mon côté, je faisais que de papoter. Néanmoins, je crois pouvoir dire que c'était une manière de vaincre l'attirance que j'avais pour elle. Notre, soit disant, "amitié" était totalement fausse. Et je crois que Madelyn le savait pertinemment. Seulement, elle était homosexuelle depuis longtemps, me concernant, je le découvrais seulement et je crois qu'au départ, j'étais plutôt effrayée à l'idée de l'assumer. Et puis finalement, il avait bien fallu que j'admette la réalité. J'étais totalement dingue de cette fille. C'est d'ailleurs sans doute la première fois que je ressentais des sentiments aussi forts pour quelqu'un. Des sentiments amoureux en tout cas. Quoi qu'il en soit, jamais une seule fois je n'avais regretté mon choix. J'aimais Madelyn et je n'imaginais pas une seule seconde, pas un seul instant ma vie sans elle. Cependant, ces derniers temps, tout était de plus en plus compliqué entre nous. Déjà qu'auparavant ce n'était pas toujours facile avec le travail de Madelyn. En effet, celle-ci était souvent obligé de partir à l'autre bout du monde pour son travail de femme d'affaire et alors je ne la voyais plus pendant plusieurs jours, parfois j'avais même très peu de nouvelles. Beaucoup de gens se demandaient comment j'arrivais à vivre comme ça mais c'était pourtant évident non ?! Bien entendue que ça ne me convenais pas, seulement je ne pouvais me résoudre de demander à Madelyn de changer de métier. Elle l'adorait comme j'adore mon boulot d'avocate, je n'avais pas le droit, de lui demander une chose aussi égotiste. Quoi qu'il en soit, depuis la mort de sa soeur remontant à quelques mois, Madelyn avait changé. Elle ne parlait presque plus, passait son temps à faire des cauchemars et même notre vie sexuelle en avait prit un coup. Je ne fais pas partie des gens qui pensent que c'est le plus important dans un couple, néanmoins, dans le notre il n'y avait plus rien du tout. J'essayais d'être patiente, d'être là pour elle, à son écoute, comme je savais si bien le faire depuis toujours. Un atout d'ailleurs dans mon métier d'avocate. Les victimes se confiaient à moi avec une très grande facilité. Mais pas Madelyn. Elle ne me parlait plus, ne me regardait même plus. Parfois j'en venais même à me demander si elle m'aimait encore. Je savais bien que la mort de sa soeur avait été un gros choc et je le comprenais terriblement. J'avais un grand frère que j'aimais plus que tout au monde et croyez moi si il venait à mourir, je ne sais pas comment je pourrais vivre aujourd'hui. Néanmoins, je suis pratiquement sûre d'une chose, je parlerai à Madelyn. Je chercherais sa présence au lieu de la rejeter. Madelyn avait toujours représenté cette force presque inébranlable et c'est quelque chose que j'aimais énormément chez elle. Elle était toujours là dés que j'avais un coup de mou. Se montrant parfois tellement plus terre à terre que je pouvais l'être. C'est vrai, que j'ai parfois tendance à dramatiser. Impulsive dans l'âme, ne supportant pas d'avoir tord surtout quand je suis certaine d'avoir raison, je m'emporte souvent que ce soit envers elle ou les autres d'ailleurs. Je suis têtue, orgueilleuse et Madelyn dit toujours que j'ai un caractère de merde. C'est vrai que j'en ai un d'ailleurs. Je déteste que quelqu'un me donne des ordres en fait. Je me veux indépendante alors qu'en réalité, je ne le suis pas tant que ça. Les gens peuvent penser que je suis quelqu'un d'assez hautaine alors qu'en vrai, je suis une âme sensible, possessive, entière qui a juste parfois besoin d'être remise à sa place. Madelyn le sait bien et elle est d'ailleurs la seule capable de me calmer lorsque je suis en colère. Elle n'a pas grand chose à dire ou à faire. Elle me connaît tellement par coeur, c'est comme si elle lisait en moi comme dans un livre ouvert.
Je pousse un soupire, venant du bout des doigts pousser une mèche de ses cheveux qui tombe sur sa joue. Je ne veux pas la quitter. Je ne supporterais pas de la perdre et pourtant je sais pertinemment que je ne peux pas continuer à vivre comme ça. Je ne suis pas heureuse, je ne le suis plus en tout cas. J'ai la sensation de perdre la seule personne qui est capable de vraiment me comprendre, hormis mon frère et surtout la seule personne avec qui je me sens réellement vivante, réellement moi même, sans avoir besoin de faire semblant, de jouer un rôle. Une sonnerie de téléphone portable se fait alors entendre. C'est le mien, posé sur la table de nuit. Je l'attrape rapidement pour le faire taire. Pour une fois que Madelyn a l'air de dormir paisiblement, je ne voudrais surtout pas la réveiller.
"La grosse, tu abuses, je te rappelle qu'on était censé boire un verre ! Qui peut bien être plus importante que ton super grand frère ?! Madelyn est une excuse que je n'accepte plus. J'espère que tu vas bien en tout cas. On se voit plus beaucoup ces derniers temps, tu me manques, je t'aime." Je souris tendrement devant ce texto débile provenant de mon cher grand frère. C'est vrai que je lui avais promis que je sortirais boire un verre avec lui ce soir et encore une fois j'avais décommander. C'était beaucoup le cas ces derniers temps. Il faut dire que depuis le décès de la soeur de Madelyn, celle-ci avait été en arrêt. Résultat, elle était plus souvent à la maison. Cela aurait d'ailleurs été une super nouvelle et une bonne chose si seulement elle allait bien mais ce n'était pas le cas alors je préférais rester auprès d'elle. Je ne voulais pas me résoudre à la laisser seule. Je n'avais pas l'habitude c'est vrai, en général c'est plutôt elle qui prenait soin de moi et non pas l'inverse. Je ne dis pas que je ne veux pas prendre soin d'elle, loin de là. Je l'aime et son bonheur m'importe. De plus, j'aime aussi l'idée de pouvoir être là pour elle comme elle peut l'être pour moi. Elle n'a pas toujours besoin d'être le Roc dans notre couple et ça elle ne le comprend pas. C'est peut être pour cette raison qu'elle n'arrive pas à me parler. En réalité j'ignore ce que sait. Bref, je réponds quelques mots à mon frère avant de finalement éteindre mon portable. Je crois que ça me ferais du bien de le voir. J'ai besoin de lui, besoin de lui parler de Madelyn même s'il ne l'a jamais vraiment porté dans son coeur, sans que je sache pourquoi d'ailleurs, il peut quand même être de bon conseil et surtout son avis m'importe beaucoup. Il faut dire que Keziah et moi avons toujours été proches. Bien plus que la plupart des frères et soeurs d'ailleurs. Cela s'explique sans doute par le fait que mes parents sont tous les deux morts dans un accident d'avion alors que j'avais trois ans et que mon frère en avait six. Nous avons du coup tous les deux été adoptés par une famille formidable et Keziah a toujours pris son rôle de grand frère très à coeur. Je ne pourrais définitivement pas vivre sans lui, même si parfois j'ai envie de le tuer, car il n'est pas toujours facile à supporter, je tiens terriblement à lui. N'allez pas croire qu'entre nous c'est toujours tout beau tout rose. Nous sommes très différents. Il passe son temps à se foutre de tout et de tout le monde. Je n'ai jamais trop su ce qu'il faisait de sa vie et je crois pouvoir dire que ce n'est pas toujours très légale mais malgré tout, avec moi, il reste le même. Je préfère donc ne pas en savoir trop sur ce qu'il peut bien faire de sa vie.
Portable éteint, j'embrasse délicatement la joue de ma petite amie, en faisant bien attention de ne pas la réveiller. Elle si paisible à cet instant précis. Je sens une légère larme couler de mon oeil et d'un geste rapide je l'a fais disparaitre. Je crois que Madelyn me manque vraiment. J'ai peur de ne plus jamais la retrouver. J'ai peur d'avoir perdu la femme que j'aime au plus profond de moi. Si seulement j'avais le pouvoir de faire revenir sa soeur...
"Je t'aime tellement." dis je en caressant doucement sa joue avant de me coucher à ses côtés.
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FONDAMENTALEMENT, TU ES PLUTÔT GENTIL OU MÉCHANT ? Je dirais que je suis plutôt gentille. Je déteste la niaiserie mais disons que je suis quelqu'un de bon. J'aime faire le bien autour de moi. Je ne supporte pas l'injustice, le mensonge, l'hypocrisie. Je n'ai pas toujours fais des choses bonnes dans ma vie mais j'ai de véritables valeurs et je m'y tiens en général.
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ES-TU HEUREUX DANS TON MÉTIER ? Plus que tout. Je viens en aide aux victimes grâce à mon métier d'avocate et seulement aux victimes. J'ai la sensation de faire quelque chose de juste. Pour rien au monde je ne changerai de métier, ça me rend réellement heureuse.
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POURQUOI ES-TU UNE PERSONNE AGRÉABLE ? Je suis agréable car je suis intelligente, attentionnée, à l'écoute limite empathique, dotée d'un certain sens de l'humour. Je peux aussi me montrer très souriante, sociable et aimante envers les gens qui me paraissent en valoir la peine.
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ET QUELS SONT TES POINTS FAIBLES ? Mes points faibles sont tous mes défauts réunis. J'ai un caractère de merde, c'est mon principal point faible. Je suis orgueilleuse, têtu, caractérielle, sarcastique et peu même parfois paraître hautaine. Totalement impulsive et rancunière, si on me fait du mal, j'ai beaucoup de difficulté à pardonner. Il ne vaut mieux pas me trahir quand j'ai accordé ma confiance ou alors,je peux rapidement devenir quelqu'un de terriblement détestable.
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PLUTÔT OPTIMISTE OU PESSIMISTE ? Optimiste ! Je crois en la beauté de la vie. J'ai foi en l'être humain. Au fond, je suis peut être naïve...
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TON OBJET FÉTICHE ? Un collier que je porte toujours autour du cou. Il s'agit d'un collier que Madelyn m'a offert lors de notre premier Noël ensemble. C'est sans doute stupide mais je ne le quitte plus. J'ai l'impression que depuis que j'ai autour du cou, la vie me sourit. Du moins, jusqu'à maintenant...
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PARLE MOI DE TES PENCHANTS AMOUREUX ET DE TA SITUATION ACTUELLE ? Jusqu'à il y a trois ans, j'étais totalement hétérosexuelle. Du moins, c'est ce que je croyais. N'ayant jusque là jamais été attirée vers les femmes. Seulement, depuis l'arrivée de Madelyn dans ma vie, c'est totalement différent. Je ne sais plus si je suis homosexuelle ou hétérosexuelle, tout ce que je sais c'est que je suis totalement amoureuse de la femme avec qui je vis depuis trois ans. Je l'aime sincèrement et même si les choses sont parfois difficiles entre nous, je suis prête à me battre pour sauver notre couple. En amour, je pense qu'il ne faut pas baisser les bras trop vite. C'est une grande bataille et pour la gagner, il ne faut jamais laisser tomber.
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ET TON PLUS GRAND RÊVE ? C'est assez basique en réalité mais je crois que mon plus grand rêve c'est de fonder une famille avec Madelyn. Qu'elle soit moins absente qu'elle peut l'être, qu'elle aille mieux qu'en ce moment et que nous puissions un jour avec des enfants. Je veux être quelqu'un d'ordinaire en fait.
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ES-TU UN BON CITOYEN DE LONDRES ? Je crois que oui. Je vote, m'intéresse à la politique de la ville et ne critique pas tellement notre majesté. Sauf quand je suis vraiment en colère contre tout et tout le monde, c'est mon côté impulsive ça...
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QUEL A ÉTÉ TON CHOIX DE VIE LE PLUS RÉUSSI ? Je crois que ça été de choisir Madelyn. D'assumer mon homosexualité pour être heureuse avec elle. Je crois que c'est de ne pas écouter tous ces gens qui se demandent pourquoi je reste alors qu'elle est parfois absente. Ils ne se rendent pas compte à quel point elle a pu me rendre heureuse et à quel point je crois en l'idée qu'elle continuera de me rendre toute aussi heureuse.
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ET TA PLUS GROSSE DÉFAITE ? Je l'ignore. Je regrette très peu de mes choix. En fait j'assume tout ce que je fais. C'est le meilleur moyen de ne pas être déçu et aussi de garder le contrôle. Ne pas se sentir mal face à un échec. Ma plus grosse défaite serait de perdre Madelyn mais j'espère que ça n'arrivera jamais !
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TA PIRE ADDICTION ? Sans aucun doute le shopping ! J'en suis totalement fan. Je ne peux pas me passer de faire les magasins. D'ailleurs dés que ça ne va pas, je vais m'acheter des fringues. Je ne suis pas superficielle rassurez vous, disons plutôt que ça me détends de dépenser de l'argent dans des vêtements, allez savoir ! C'est d'ailleurs quelque chose que Madelyn n'a jamais compris mais que voulez vous, je suis obligée de savoir que mon armoire est pleine à craquer même si je ne porte jamais la moitié des affaires se trouvant dans celle-ci.