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 PERCY & 060 ∿ « cours particulier »

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Cora A. Vasilis

Cora A. Vasilis
« vous avez la fâcheuse habitude de survivre  »
« vous avez la fâcheuse habitude de survivre »

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MessageSujet: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyMer 27 Fév - 11:04



Sometimes paranoia's just having all the facts. - William S. Burroughs.



Cora n’était pas en mission. Elle n’avait pas grand chose à faire ce jour-là, et considérait cette sorte de jour de congé comme très embêtant. Elle détestait ne rien faire, surtout depuis qu’elle avait croisé la route d’un maniaque des bombes chargé de la faire basculer du côté de l’organisation. Elle passait son temps à se ressasser sa bêtise, espérant ne pas avoir à lutter de nouveau contre ses démons intérieurs. Afin de se distraire, donc, elle se rendit dans les locaux du Mi6 – là bas au moins, peu de chances de se faire pervertir. Et ce fut auprès des techniciens qu’elle décida de s’arrêter. Vêtue d’un tailleur noir agrémenté d’un chemisier cerise, perchée sur des escarpins vernis tout aussi fruit rouge, elle comptait bien aller embêter ce cher Perceval Rockwood.

Percy était un jeune homme fort étrange. Il bégayait beaucoup, mais surtout, il était très mal à l’aise face à une femme. Là dessus, Cora s’amusait. Elle avait plusieurs fois tenté de le décoincer, de lui montrer qu’une femme était une créature délicieuse qui ne mordait pas. Oui, sauf qu’étant ce qu’elle était, on se doutait qu’elle savait certainement mordre, et on savait qu’elle se montrait rarement sympathique. « 060 ? Que faites-vous là ? » Lui demanda-t-on lorsqu’elle traverse l’ultime couloir vers la division de recherche et développement. Politesse nécessaire, n’est-ce pas ? Sauf que la politesse, ça n’était pas l’humeur actuelle de l’agent qui aurait simplement aimé passer une journée normale, enfin presque. Une journée sans questions, sans obligations. Cela dit, se rendre dans ces lieux impliquait toujours des complications. « Je désespère ? » Lâche-t-elle ironiquement, passant la porte qui l’intéressait, sans une attention de plus à l’homme pourtant charmant.

Un silence de mort régnait au sein de cette pièce où tous les cerveaux étaient visiblement de sortis… sauf un. Perceval semblait si concentré qu’il ne remarqua pas l’entrée de Cora, le son régulier de ses pas n’atteignant visiblement pas les sens focalisés du génie de laboratoire. Sa main arriva cependant dans le champ de vision de Rockwood, se posant sur le bord de ce qui semblait être un plan de travail, sous un amoncellement d’objets dont elle ignorait l’utilité. « T’es bien solitaire… » Quelle perspicacité ! « Ils sont tous en vacances ou tu sais juste pas décrocher de ton job ? » C’était elle qui disait cela ? Elle qui n’avait aucune autre raison valable d’être présente outre sa paranoïa naissante, sa crainte d’une solitude qui pourrait la conduire à l’erreur.

Son nom devenait un sérieux handicap, une grande problématique, si Quartz la voulait, elle ne saurait pas résister à la tentation des années durant. C’était juste impensable. Elle savait pertinemment que dormait en son âme la volonté d’une liberté destructrice. Pour se détendre ne restait que la taquinerie envers Rockwood. « Tu bosses sur quoi ? »

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Perceval A. Rockwood

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« votre nouveau téléphone. parler ici, écouter là »
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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptySam 2 Mar - 12:31


you make me stu-stu-stutter


Il plissait légèrement des yeux derrière ses lunettes, afin de mieux se concentrer sur ce qui s'affichait sur son écran d'ordinateur dernier cri. Il était intensément concentré, dans un mélange de réflexion et de minutie, son cerveau refusant de laisser s'en aller quelconque erreur, quelconque information. Non, ça se devait d'être parfait – il ne souhaitait pas que tout lui explose à la figure au moment où il s'y attendrait le moins. Il avait toujours eu un esprit vaguement perfectionniste, le Percy. Enfin, non. Un esprit qui veut être le meilleur, qui veut être respecté et admiré. Et personne n'a jamais été le meilleur en laissant des erreurs s'échapper de ses codes ; personne n'a été respecté lorsqu’une machine refusait de fonctionner ; personne n'a été admiré quand un truc lui explosait à la gueule. Alors, même quand ses collègues arrivèrent une heure après lui le matin, même quand ils partirent manger à midi pile, même quand ils s'accordèrent une pause, même quand ils quittèrent le bureau un peu plus tôt que d'habitude, il n'a pas bronché. En fait, il ne s'en rendait même pas compte. Si bien que, quand la main entra dans son champ de vision, il tressaillit aussi fort que si on avait fait un mouvement pour le frapper. Tout tremblant, le cœur battant à cent à l'heure et son assurance de génie dans son élément fondant aussi vite que neige au soleil, il chercha d'un regard nerveux la personne qui venait perturber sa quiétude. Et cette personne n'était d'autre que Cora Vasilis, l'agent 060.

060 était une fille vraiment très bien, efficace, talentueuse et, d'après ce qu'il avait entendu, intelligente. Tout ce qu'on attendait d'un agent de terrain, en gros. Mais elle avait pris la sale manie d'embêter ce brave Percy, de le repousser dans ses retranchements, espérant peut-être changer la nature timide et hésitante du jeune homme. Elle avait un don incommensurable pour gêner le technicien, le faire bégayer encore plus que d'habitude et, surtout, pour lui faire raser les murs : il l'évitait, il fallait bien l'avouer. Mais 060 le retrouvait toujours et, surtout, 060 le piquait toujours là où ça fonctionnait bien, taquine et délicieusement maligne. « T’es bien solitaire… » Il lui adressa un regard vide, un peu angoissé – son cœur battait toujours à vive allure – mais aussi un peu incompréhensif – que foutait-elle là ? Elle n'avait pas une monde à sauver, une mission à accomplir, un ordre de mission à étudier ? « Ils sont tous en vacances ou tu sais juste pas décrocher de ton job ? » Il lui offrit une petite moue. « Un-un peu des deux. » avoua le chercheur. Percy se souvint que le week-end s'annonçait doux et éclairé sur le sud de l’Angleterre et que c'était peut-être pour cela que ses collègues s'étaient barrés plus tôt, pour partir en délicieux week-end...

Lui allait certainement le passer comme sa semaine : devant un ordi, à bricoler des trucs. « Et v-vous ? Il la vouvoyait toujours, ce qui était parfaitement ridicule, il fallait l'avouer. Vous cherchez des gadgets ? » supposa-t-il, la regardant d'en-dessous ses binocles. Elle ne semblait pas vouloir parler de ça. « Tu bosses sur quoi ? » Il fronça les sourcils. Ce n'était, normalement, pas trop de ça qu'il parlait avec les gens normaux (entendre par là, tout ceux extérieurs à la section Q du Mi6) mais si c'était ce qu'elle voulait... Il attira vers lui une chaise roulante de son voisin, pour qu'elle puisse s'asseoir à côté de lui. Il ferma le programme de code qu'il était en train de bidouiller et, toujours sans répondre, il glissa un œil dans le microscope en face de lui, arrangea quelque chose du bout d'une pince à épiler et retira enfin sa dernière invention : une mouche électronique.

Il la déposa sur le bureau, après l'avoir activée. « Matériel d'espionnage, comme vous pouvez vous en doutez. » Quand il parlait boulot, il hésitait et bégayait très rarement. Il semblait concentré, en ramenant vers lui un joystick qu'il avait acheté plus tôt dans la semaine. « Indétectable, caméra infrarouge et vidéo, contrôlable à longue distance, aisément transportable, bref, idéale pour les missions d'infiltration. » La mouche s'éleva lentement et se dirigea en fonction des mouvements qu'appliquait Percy sur le joystick. Sur l'écran de l'ordinateur, les images retransmises en direct depuis le petit engin. Puis, subitement, la mouche émit un petit grésillement et tomba parterre. Soupirant, Percy la ramassa et la reposa sur son plan de travail. « Mais elle surchauffe. » Il leva le regard vers 060, rougissant légèrement. « Cela ne... ne doit pas vo-vous être passionnant, j'imagine... »
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Cora A. Vasilis

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptySam 2 Mar - 13:38



Sometimes paranoia's just having all the facts. - William S. Burroughs.



Est-ce qu’être jolie signifiait fondamentalement être stupide ? Est-ce que Cora, parce qu’elle avait de grands yeux clairs, une bouche pulpeuse, une poitrine digne des pommes de l’Eden et une taille fine, se devait d’être totalement idiote ? C’était un peu comme cela qu’elle ressentit la dernière remarque de Perceval Rockwood. Elle s’était installée sur la chaise qu’il avait avancé pour elle, et s’était sagement mise à observer le scientifique, l’expert en elle-ne-savait-trop-quoi. Ce qu’elle faisait là ? Elle n’avait pas répondu. Ses billes bleutées s’étaient contentées de faire comprendre combien ça n’avait aucune sorte d’importance. « Vous cherchez des gadgets ? » avait-il ensuite demandé, comme pour cerner les raisons d’une présence telle que celle de l’agent 060 dans les locaux. Là encore, rien ne vint à ses oreilles. Un simple haussement d’épaules. Il savait qu’elle ne venait que rarement pour les gadgets. Aucun n’était jamais assez élégant à son goût. Jamais assez fondu dans les tenues. C’était une approche psychologique que les génies ne percutaient pas, du fond de leur univers pixellisé. « Matériel d'espionnage, comme vous pouvez vous en doutez. » Une mouche. Un joystick. Une légère grimace de la part de la criminologue. Décidément, il faudrait leur enseigner le goût, vraiment. « Indétectable, caméra infrarouge et vidéo, contrôlable à longue distance, aisément transportable, bref, idéale pour les missions d'infiltration. » Un grésillement désagréable et la mouche fuma légèrement en heurtant le sol. Sous le regard… absolument pas impressionné de la jeune femme. C’était vraiment… une mouche ? « Mais elle surchauffe. » Effectivement. « Cela ne... ne doit pas vo-vous être passionnant, j'imagine... » Pourquoi ne serait-elle pas passionnée ? Bon, d’accord, ça n’était pas une expérience extrêmement concluante, mais il fallait bien commencer quelque part. Sans noter verbalement le rougissement charmant de Perceval, Cora pris enfin la parole. « Mauvais choix d’insecte. Mon premier réflexe serait de lui faire rencontrer une tapette. Il faudrait quelque chose qui rampe ou qui court. Peut-être plus gros. Ca éviterait sûrement une surchauffe. » Franche. Un peu trop. Elle ignorait si l’homme, auquel elle ne savait donner d’âge tant son look était trompeur, serait du genre à facilement se vexer.

« J’aurais peut-être opté pour une araignée… articulation plus complexe et il faudrait trouver comment la rendre adhésive aux surface, mais beaucoup les craignent, d’autres ne les calculent même pas. Elles ne gênent pas particulièrement puisque sont souvent hors des champs de vision. » Tandis qu’elle tentait d’expliquer son point de vue sur l’insecte, en l’occurrence sa préférence pour l’arachnide, sa main se glissait sur la cuisse masculine et courrait lentement jusqu’à l’épaule, pour se loger au creux du coup. Une chatouille arachnéenne, c’était un peu cela, oui. « L’esthétique de la bestiole a autant d’importance que son contenu. » Ce qu’elle voulait vraiment lui faire intégrer ? Qu’il fallait voir plus grand. Tout simplement. Une mouche, c’était vulgaire. Avait-il envie que son travail ne soit qu’une vulgarité paumée dans les loupés de la section Q.

« Tu ne bégaies plus, quand tu parles inventions. C’est intriguant. » La main féminine l’avait libéré, se reposant sur la jambe croisée d’une Cora qui l’analysait avec attention. Ce gars là se noyait sous une tonne d’incertitudes doublée d’une couche de perfectionnisme obsessionnel. Elle doutait qu’il réalise lui-même son potentiel. Avec un peu de travail intérieur, et un joli ravalement de façade vestimentaire… mh, ça pouvait très bien le faire. « Tu devrais être plus sûr de toi. Ne pas considérer que ça ne puisse intéresser personne qui soit extérieur, par exemple. » Le pauvre. Sa séance de torture venait de commencer.

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Perceval A. Rockwood

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptySam 2 Mar - 14:29


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Il pensait qu'elle allait se moquer d'elle, aussi simplement que ça. Il fallait dire, aussi, que la chute de l'insecte avait été des plus pathétiques, il s'était affaissé comme une mauvaise actrice de théâtre, dans un petit bruit pitoyable d'électronique rendant l'âme. Son regard à 060 était méfiant, plein d'appréhension quant à ses futures remarques. Pourtant, il fut plus qu'étonné quand elle prit enfin la parole, le prenant de court : « Mauvais choix d’insecte. Mon premier réflexe serait de lui faire rencontrer une tapette. Il faudrait quelque chose qui rampe ou qui court. Peut-être plus gros. Ca éviterait sûrement une surchauffe. » Il pencha la tête sur le côté en la regardant dans les yeux. Cette fois, ses prunelles grises brillaient, un petit pétillement intéressé et curieux, très légèrement amusé aussi. Mais l'amusement, on aurait pu le percevoir qu'en le connaissant bien. Il regarda sa petite mouche pathétique, la ramassa du bout du doigt et la replaça sous l'oeil avisé du microscope, y glissant à nouveau sa prunelle pour inspecter des éventuels dommages. Percy se formalisait, généralement, quand on se permettait de lui faire de telles remarques (d'autant plus de la part de quelqu'un ne faisant pas partie du service) mais ça le cas de figure semblait différent, là. La remarque était franche mais pas mesquine ou sarcastique ; et, surtout, elle était juste. Il aurait bien aimé avoir des collègues comme ça même si, il s'en doutait, Cora pouvait autant s'avérer vive que venimeuse.

« J’aurais peut-être opté pour une araignée… articulation plus complexe et il faudrait trouver comment la rendre adhésive aux surface, mais beaucoup les craignent, d’autres ne les calculent même pas. Elles ne gênent pas particulièrement puisque sont souvent hors des champs de vision. » Il ouvrit la bouche pour répondre, sourcils froncés, quand il sentit la main de l'agent spécial sur sa cuisse. Il sursauta comme un fou, se cognant le genou contre le plan de travail qui tangua dangereusement. Il bredouilla quelque chose, rougissant énormément cette fois, en tenant de se soustraire à son emprise légère mais ô combien dérangeante. Le bout des doigts finit dans le cou, après les multiples frissons de Perceval qui n'osait pas bouger, de peur que l'autre décide de... de faire un truc d'agent secret genre le tuer sur place pour l'avoir contrariée (il était du genre à se faire des scénarios loufoques de chez loufoques, ce Perceval).

« L’esthétique de la bestiole a autant d’importance que son contenu. » Il n'osait toujours pas parler. Sa main lui semblait brûlante sur sa peau froide et, surtout, omniprésente. Ce n'était pas le genre de contacts auxquels Percy aurait pu s'habituer, même avec le temps. Qui semblait d'ailleurs s'alanguir, s'alanguir, s'alanguir... enfin la main quitta son corps et, imperceptiblement, Percy se détendit, relâcha la tension de ses épaules. « Tu ne bégaies plus, quand tu parles inventions. C’est intriguant. » Il arqua un sourcil, tandis que la couleur rougeâtre ne quittait pas ses pommettes, témoins de sa gêne. « Tu devrais être plus sûr de toi. Ne pas considérer que ça ne puisse intéresser personne qui soit extérieur, par exemple. » Bon, donc, il se décida à changer de sujet précipitamment parce que la séance de torture commençait et que dieu, Percy détestait cela. « Sauf que si ça rampe, galope ou court, ça ne vole pas et c'est moins pratique. J'admets toutefois que vous avez raison, l'araignée me semble... ingénieuse. » Il fit mine de se passionner pour son écran d'ordinateur, lançant une recherche Google sur des images d'araignées, pour un modèle. Il choisit d’ignorer ses deux dernières remarques, tout simplement. « L'esthétique, il est vrai, est très importante. Mais c'est la dernière chose à penser, le dernier détail à peaufiner. Les efforts doivent se concentrer d'abord sur le fond, plutôt que sur la forme. C'est une méthode, vous savez. Mais vous avez raison, une fois encore : c'est tout aussi important. » finit-il par consentir du bout des lèvres.
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Cora A. Vasilis

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptySam 2 Mar - 15:57



Sometimes paranoia's just having all the facts. - William S. Burroughs.



« Sauf que si ça rampe, galope ou court, ça ne vole pas et c'est moins pratique. J'admets toutefois que vous avez raison, l'araignée me semble... ingénieuse. » Il avait sursauté. Vraiment. Un peu comme un enfant sous l’influence d’un adulte. Comme un gosse totalement flippé face à un méchant de dessin animé. Et la méchante de dessin animé, c’était elle. Elle était Maléfique emprisonnant le Prince Philippe entre les ronces du château endormi. Elle était le danger imminent qui courrait sur sa peau. Pauvre chose à sa merci. Il fuyait son regard dés qu’elle le libérait de ses doigts. Il se concentrait sur cet écran comme si sa vie en dépendait. Un contact semblait le faire basculer dans la panique. Freud lui aurait diagnostiqué un problème avec sa mère. « L'esthétique, il est vrai, est très importante. Mais c'est la dernière chose à penser, le dernier détail à peaufiner. Les efforts doivent se concentrer d'abord sur le fond, plutôt que sur la forme. C'est une méthode, vous savez. » Elle hausse un sourcil, sans commenter plus que nécessaire. Elle s’interroge. Se rendait-il compte qu’elle ne parlait pas vraiment ni de la mouche, ni de l’araignée ? Percutait-il que chaque mot pouvait se rapporter à lui ? Percutait-il qu’il avait une existence propre en dehors de son génie ? Génie qui le privait d’une certaine faculté sociale, visiblement. Une méthode. Tout était-il méthode avec le jeune homme ? « Est-ce une méthode, de se dénigrer ? » La question vint flotter jusqu’aux oreilles de Perceval. Elle l’avait soufflé comme le vent vous soufflerait la mélodie de ses idées, avec ce naturel doux et cristallin contrastant avec la morsure du froid. Les mots de Cora étaient tels la morsure du froid. Trop vrais, trop doux, trop vifs, trop pénétrants. A peine prononcés, ils formaient comme un impact de balle dans la bulle de science qui les entouraient. Elle n’était pas l’agent 060, elle était la criminologue. A elle, de ramener sa science, sa forme personnelle de génie. « Mais vous avez raison, une fois encore : c'est tout aussi important. »

Le visage féminin se pencha imperceptiblement, cherchant à croiser le regard de Rockwood. Il était en fuite permanente sans bouger pourtant de sa chaise. « Applique tes préceptes. » Du bout des lèvres. Tout se faisait du bout des lèvres. Le pousser dans ses retranchements était tout aussi fascinant que de l’observer dans son élément. Les deux mêlés seraient l’idéal. « Tu es déjà peaufiné. Ton cerveau n’a pas d’améliorations à subir. Occupes-toi de l’extérieur. » De là, le parfum fruité, le parfum de pêche pouvait se frayer un passage jusqu’à l’odorat du chercheur. Le bout des lèvres. Oserait-elle ? Parfaitement. Elle frôlait le lobe de l’oreille, en ajoutant dans un murmure. « Tu pourrais être aussi élégant que les agents. Pourquoi te cacher derrière les écrans… ? »

Il ne supporterait pas bien longtemps une proximité pareille. Cora le testait. Elle allait et venait, de distance raisonnable à intimité subite. Elle se redressait, reprenant sa position initiale sur la chaise, droite, attentive à des objets dont elle n’avait pas besoin. Tout un tas de trucs étaient étalés dans cette division. La caverne d’Ali Baba pour le Mi6. Lentement, la grecque se leva, ses talons résonnant de nouveau. Mélodie régulière rompant le silence d’un lieu respirant le mutisme. Sa main vint frôler les diverses surfaces, jouer entre les divers matériaux disponibles. Une menace pour l’ordre. Elle demeurait pourtant prudente, même si cela ne se devinait en rien. Elle semblait pouvoir détruire d’un coup d’index les merveilles de technologie alentours, sans gêne. Ca n’était pas le but de la manœuvre. Non. Elle voulait simplement voir ses réactions. L’étudier, le comprendre. Le dévoiler. Le libérer. Le surprendre.

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Perceval A. Rockwood

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyDim 3 Mar - 22:01


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« Est-ce une méthode, de se dénigrer ? » Il fronça les sourcils, pencha la tête sur le côté sans comprendre. Puis, comme une révélation, il sembla piger qu'elle parlait non pas de la merveille de technologie qu'il comptait construire, mais bien de lui. Il rougit, se maudissant intérieurement de ne pas avoir capté tout de suite, mais ne rétorqua pas. Et si ce qu'il disait là s'appliquait aussi pour lui ? Il pouvait voir son reflet dans l'écran de son ordinateur, légèrement. Eh bien quoi ? D'accord, il aurait mieux valu raser ces légers poils épars qui égayaient sa mâchoire ; et il avait aussi besoin d'une nouvelle coupe. Mais c'était son visage autrement, il ne pouvait rien faire d'autre pour le changer. Elle se penche, il lève le regard vers elle, sachant pertinemment qu'elle n'abandonnera pas de sitôt, c'est pas son genre et pas que parce qu'elle est une agent spéciale. Il soutient ses yeux pendant une seconde avant de les baisser nerveusement : il n'aime pas voir ces deux énormes globes clairs le regarder d'aussi près, s'enfouir au fond de lui et, surtout, le sonder. Il aime pas être sondé. « Applique tes préceptes. »

Il rougit légèrement, elle ne le lâchait pas du regard, il le sentait glisser sur sa peau, laisser sa marque brûlante sur son passage. C'était très désagréable mais, à la fois, grisant. Il se rendit compte qu'il s'était fait avoir, tout simplement en disant son avis sur la question, sa méthode, ignorant qu'il parlait autant de lui que la satanée bestiole. « Tu es déjà peaufiné. Ton cerveau n’a pas d’améliorations à subir. Occupes-toi de l’extérieur. » Une fois encore, son regard sur l'écran de l’ordinateur se dirigea vers une zone sombre, où le curieux tableau que formaient les deux membres du Mi6 se reflétaient. L'un, l'air morne et malgré le manque quasi-total de couleur sur l'écran, dont on percevait le rougissement ; et l'autre, penchée vers lui, sulfureuse et tentatrice à souhait mais qui, pourtant, ne suscitait aucune des réactions attendues.

Ses yeux glissèrent plus bas que son visage, sur sa chemise rayée finement et un peu froissée, sa cravate noire desserrée, ses épaisses lunettes qu'il avait retiré en voyant s'approcher la jeune femme, glissées dans sa poche pectorale. L'extérieur. Est-ce que ça avait une quelconque forme d'importance, si on ne comptait pas aller espionner industries et magnats des affaires ? Devait-il évaluer l'extérieur et l'intérieur pour lui-même de la même manière que pour les merveilles de technologie qu'il montait, programmait, construisait ? Une senteur lui agressa les narines tout d'abord, quelque chose de fruité. Le parfum de la mademoiselle, pas si désagréable en fait. Au tour des lèvres de l'agresser, frôlant doucement son oreille qui prit la même couleur que ses joues : un beau rouge écarlate et équivoque. « Tu pourrais être aussi élégant que les agents. Pourquoi te cacher derrière les écrans… ? » Il ne bougeait pas, restait parfaitement immobile, comme une proie se sachant parfaitement entre les griffes d'un prédateur et faisant le mort, en dernier recours.

Il bredouilla quelque chose à mi-voix lorsqu'elle s'écarta enfin. Son regard s'ancra aussitôt sur elle, distant et méfiant maintenant. « Fai-faites attention tout de même » lui dit-il en la regardant tripoter un peu et n'important, plus pour la forme tout de même. Il fronça légèrement les sourcils en la regardant, l'air soucieux, prenant tout son courage à deux mains. « Pour-pourquoi vous vous sentez obligée de faire ça ? De me... de me dire tout ça je veux dire. » Il se gratta le crâne, gêné. « Et puis, euh, l'extérieur ? Je... je pense que je vous suis pas, je peux pas non plus me réinventer un visage hein... » murmura-t-il, gêné, ne se sentant ni canon de beauté comme 060, ni spécialement attirant niveau charme. Il était juste... lui. Le portrait du parfait petit geek.


Dernière édition par Perceval A. Rockwood le Lun 4 Mar - 21:46, édité 1 fois
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Cora A. Vasilis

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyLun 4 Mar - 15:55



Sometimes paranoia's just having all the facts. - William S. Burroughs.



Permanent contrôle de soi. Cora savait ô combien toute une attitude pouvait influencer un regard. Le regard de l’autre. N’était-elle pas l’image de l’assurance froide, de la fatale demoiselle aux crocs venimeux ? N’était-elle pas désirable ? Au fond, tout n’était que façade. La belle n’était qu’une gosse paumée. Elle avait simplement appris à se parer d’atouts permettant de ne rien laisser paraître de ses fêlures. Elle n’était après tout que braises sous la cendre. Sa flamme s’était éteinte, comme exposée à la neige glaciale de la main de son père sur sa peau, violence primale, puis de toutes ces autres mains qui avaient suivit. Ses prunelles claires promenant sur le matériel s’étaient focalisées sur le vide entre chaque objet, ramené bien longtemps en arrière. « Fai-faites attention tout de même » Son geste machinal se stoppa sans qu’elle ne relève le visage vers lui, une longue mèche de sa chevelure brune venant barrer ses traits d’une ombre. « Pour-pourquoi vous vous sentez obligée de faire ça ? De me... de me dire tout ça je veux dire. » Un léger sourire en coin peint ses lèvres alors qu’elle souffle de façon à peine audible, comme si tout était parfaitement logique, comme s’il se bornait à être tout aussi aveugle que les autres. Un génie aveugle, un de plus. Le silence avait plus d’importance que les mots ; mots qu’elle ne prononça pas. Quel intérêt ? Qu’il écoute l’absence. Cet air glacé, cette atmosphère lourde qu’elle laissait planer. « Et puis, euh, l'extérieur ? Je... je pense que je vous suis pas, je peux pas non plus me réinventer un visage hein... » Cette fois-ci, son attention se reporte entièrement sur le jeune homme à la chemise froissée, scrutant la tenue pour remonter jusqu’aux joues rougies.

« Considèrerais-tu qu’un physique se résume à un visage, Perceval ? » Une simple interrogation, pourtant pleine de sous-entendus. Mais venant de celle qui semble tout avoir, était-ce pertinent ? Etait-ce seulement logique ? On ne considérait pas vraiment qu’elle ait eut des problèmes, avec ses airs de petite bourgeoise. Certains agents savaient, mais les anciens collègues, les autres employés du Mi6, en dehors du psychiatre, ignoraient son enfance. Ils ignoraient qu’elle ait pu être autre chose que « jolie ». On ne la nommait pas « poupée » pour rien, par ailleurs. « Honnêtement, qu’est-ce que tu vois quand tu me regardes ? » Pas d’agressivité. Elle recule, cesse sa prise d’otage au dessus des diverses inventions et fait quelques pas dans la pièce avant de le rejoindre, revenant s’installer sur la chaise qu’il lui avait avancé, Cora recroisa sa jambe gauche sur l’autre, calmement. « Ca n’est pas tes traits qu’il faut changer mais ta manière de bouger. Tu manques cruellement d’assurances. Tu t’écrases quand je t’approche ; un baiser semble être pour toi une agression. Tout contact, à dire vrai. » Une pause fut marquée. Ses billes bleues scrutent celles de l’inventeur, en silence. Le sonder ? Oui, c’était ça. Quand bien même il n’aime pas.

« Et tu ne te défends jamais. » Jamais. Il ne s’énervait pas, ne criait pas, ne frappait pas ; il faisait le mort, oui, c’était ça, bégayant ou se taisant. « Le Mi6 ne devrait pas te servir de protection contre le monde. Ca n’est pas une prison. » En effet. Il ne trouverait pas de femme, pas de la sorte, et il ne fonderait ni famille ni vie dont les mémoires se souviendraient s’il n’avait pour amie que sa technologie, et qu’il ne prenne pas assez confiance pour s’imposer. Se pourrait-il qu’un peu de travail le change en playboy ? Elle n’en était pas certaine mais ça valait le coup d’essayer… bien qu’elle n’ait pas expliqué sa volonté à l’aider sur ces quelques points. Raisons personnelles.

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Perceval A. Rockwood

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyLun 4 Mar - 22:12


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« Considèrerais-tu qu’un physique se résume à un visage, Perceval ? » Il haussa les épaules, rosissant légèrement (elle avait ce don, en faisant cette remarque, de le faire passer pour un idiot) (ce qui, soyez-en sûrs, n'était pas une chose si aisée). Il réfléchit posément à la question. Pour lui, ce qu'il y a sur le menton... on s'en fiche un peu. Il est plus du genre à tomber amoureux des cerveaux et des ambiances plutôt que des corps et des paysages. C'est sans doute pour ça qu'il ne cherche jamais à bien repasser ses chemises ou à prendre un particulier soin de ses vêtements. Il ne fait pas de sport – ah ça non, plutôt crever –, ça se voit un peu. Plus par le fait qu'il soit sec, véritable sac d'os et de nerfs, mais on devine des bras un peu mollassons, un ventre qui tendrait vers la forme arrondie si il mangeait un peu plus. Il s'en tire pas trop mal, pour un gars qui passe les trois quarts de son temps assis devant un écran d'ordinateur. Et pourtant, malgré son petit sourire mièvre adorable, sa paire d'yeux gris-verts clairs et pétillants et son énorme cœur d'or sur la main, jamais une autre paire de lèvres n'a effleuré les siennes, jamais un regard ne s'est attardé sur lui plus que nécessaire.

« Honnêtement, qu’est-ce que tu vois quand tu me regardes ? » Aussitôt son regard se baisse, il la détaille, presque professionnel dans la démarche : il remonte le long de ses jambes interminables, s'attarde à peine sur ses vêtements, pourtant d'un goût et d'une beauté rares (alors que tout homme se serait certainement rincé l'oeil : si il fallait bien lui concéder quelque chose, c'était que Cora était une très belle femme, avec ce qu'il fallait là où il fallait, un regard à se damner et des lèvres absolument... bref.) et finit par s'ancrer dans les yeux bleus comme les eaux de sa vis-à-vis. « U-une belle femme. » fit-il en rougissant (ça équivaut à peu près à lui dire qu'elle est bonne, dans le langage timide du jeune Perceval, c'est tout aussi vulgaire après lui). Il ne voit toujours pas où elle veut en venir, ses sourcils se froncent de plus en plus de seconde en seconde.

« Ca n’est pas tes traits qu’il faut changer mais ta manière de bouger. Tu manques cruellement d’assurances. Tu t’écrases quand je t’approche ; un baiser semble être pour toi une agression. Tout contact, à dire vrai. » Il baisse les yeux, marmonne quelque chose dans sa barbe, les relève presque aussitôt pour guetter sa réaction. Les orbes lumineuses de la jeune femme le torpillent, il gigote un peu sur son siège, mal à l'aise. « Et tu ne te défends jamais. » Ca c'est vrai. Même, parfois, avec un état de nerfs et de fureur très avancés, il le garde pour lui, intériorise, n'en parle à personne. Et alors ? « Le Mi6 ne devrait pas te servir de protection contre le monde. Ca n’est pas une prison. » Il hausse les épaules, ne parlant plus, pensif et à la fois un peu vexé. Après un ou deux minutes de silence, qu'il a passé un cliquer fiévreusement sur son ordinateur, cherchant l'araignée parfaite à travers les diverses images, son choix s'arrêtant sur une style celle de spiderman, des mêmes couleurs mais sans le motif.

Il attire son carnet de croquis vers lui, ses feutres avec, après avoir agrandi l'image. « Et vous, vous voyez quoi de moi ? » Il attaque au feutre la feuille, y applique rapidement et d'un geste sûr ses traits, ses ombres, ses détails. Premier dessin, une reproduction de l'araignée, qu'il soigne particulièrement. Articulée, effectivement, ça va être compliqué... mais il va le faire. Et si elle n'est pas acceptée par ses supérieurs, il la donnera à Cora, ça lui fera une jambe tiens. « Et vous savez... c'est juste qui je suis. Je peux pas changer qui je suis... enfin... je crois. » Il se fait pensif, la pointe de son feutre à quelques millimètres de la feuille, cherchant du sien le regard de 060. Il ne rougit pas, cette fois, et ne bégaye pas non plus, est atrocement sérieux en disant : « vous ne m'avez pas répondu pourquoi vous faisiez ça. Ca surélève votre ego, vous occupe quand vous vous ennuyez, vous permet de bien rigoler en y repensant plus tard dans la soirée ? » Il plissa légèrement des yeux, par avance blessé de sa réponse. Mais il avait toujours la terrible et glorieuse envie de savoir. Tout.
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Cora A. Vasilis

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyMar 5 Mar - 21:03



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« U-une belle femme. » Un soupir s’échappe d’entre ses lèvres. Une belle femme. Super. Assise sur cette chaise, elle semble se renfrogner. Silence. Elle n’a plus rien à dire. Que pourrait-elle dire ? La colère monte sans qu’elle ne laisse rien paraître. « Et vous, vous voyez quoi de moi ? » Les araignées défilent sur l’écran d’ordinateur. Le motif de spiderman semble vous être venu d’une façon identique, comme si Mi6 rimait avec héros costauds. Et elle ne dit absolument rien. « Et vous savez... c'est juste qui je suis. Je peux pas changer qui je suis... enfin... je crois. » Agacement. Il ne comprend décidément rien à rien ! Ca n’était pas une question de changer qui on est mais de se déployer, d’être bien. Elle ne pouvait pas concevoir qu’il soit satisfait de cette solitude. Elle ne le pouvait pas parce que la solitude avait été son enfance. Une solitude souillée, mais présente. Le manque d’amour n’aidait personne à vivre. On ne pouvait pas même survivre ainsi. « vous ne m'avez pas répondu pourquoi vous faisiez ça. Ca surélève votre ego, vous occupe quand vous vous ennuyez, vous permet de bien rigoler en y repensant plus tard dans la soirée ? » La gifle est partie seule. Le main a fendu l’air et heurté la joue du jeune homme dans le réflexe le plus féminin qui soit, comme s’il s’agissait là de l’arme fatale du sexe dit faible. Cora s’est levée brusquement et s’est éloignée vers la sortie. Être jolie voulait dire qu’elle était aussi stupide que méchante envers autrui ?! Elle sent la lave monter. Danger. D’autant que tout un tas de trucs qui s’enflamment étaient présents dans cette pièce. Finalement, alors qu’elle passait la porte, elle fit demi-tour.

« D’une, je ne suis pas qu’une belle femme ! Il n’y a qu’un homme pour répondre une telle absurdité ! T’es un génie Perceval, c’est pas ce genre de réponses qui le prouvent ! » Plantée devant le bureau, face à lui, séparée de lui seulement par l’ordinateur, elle fulminait. « Tu crois qu’en étant la gosse d’un proxénète, d’un type qui a fait de sa fille une de ses marchandises, ça permet d’avoir un égo surdimensionné ? Tu crois sincèrement que j’me marre comme une baleine en pensant au pauvre gars seul dans le fond de la section recherche ?! » Ses mots dépassent peut-être sa pensée. Ses mots dépassent peut-être sa réflexion, et elle ne réalise peut-être pas qu’elle lui balance de but en blanc ses secrets les plus noirs, les plus enfouis. Les rumeurs n’étaient plus des rumeurs. Et la gifle était une belle marque rouge sur la peau du jeune homme. « J’avais de bonnes intentions Rockwood. Avant d’être agent, j’étais criminologue, et avant d’être criminologue, j’ai une formation en psychologie. Le principe, c’est aider les gens. Mais si personne dans le Mi6 n’entend rien à rien, je peux aussi faire mon asociale. » Outch. Le petit génie avait tapé dans les points sensibles de la jeune femme. Rien d’autre qu’une femme blessée.

« On peut tenter de nouer des liens, mais parler à des murs, revient à une conversation de sourds profondément inutile. Sans langue des signes, évidemment. » Oui, parce qu’à ce moment là, il y avait toujours une alternative. Mais ces derniers jours, elle se sentait vraiment prisonnière de l’antarctique. Ou de l’iceberg du Titanic. « J’aurais été ravie d’apprendre quelque chose de toi, pourtant. » Parce qu’elle était curieuse, malgré tout. Qu’elle aimait beaucoup découvrir de nouvelles disciplines. Et que si elle avait mauvais fond, elle gardait une part de bon cœur. Mais dire à Cora qu’elle était belle, lui sous-entendre qu’elle ne pouvait pas simplement aider, c’était lui donner des envies d’incendie. Lui donner envie de se tirer pour se faire oublier.

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Perceval A. Rockwood

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« votre nouveau téléphone. parler ici, écouter là »
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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyMar 5 Mar - 22:39


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Il ne perçut même pas la main voler avant qu'elle n'atteigne sa joue. Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu l'arrêter. Elle est vive, forte, vindicative. Donc la paume s'éclate contre sa joue, sa mâchoire, sa pommette, dans un bruit sec comme un coup de fouet. Sa tête tourne sur le côté, il ferme les yeux à se les fendre, surpris et contenant à grand mal la douleur qui le lance déjà. Dès que la peau de la jeune femme a quitté la sienne, ses propres mains viennent s'apposer sur la surface enflammée et douloureuse, la presser en espérant que la douleur se calme. En vain. Il ferme toujours les yeux hermétiquement, comme pour se couper du monde extérieur, tenant sa main avec nervosité et terreur, de peur que des coups suivent, qu'une pluie de coups commence. Rien n'arrive. Il perçoit ses talons qui claquent sur le sol, qui s'éloignent puis reviennent. Il n'a pas bougé, courbé en deux sur son plan de travail, comme s'il avait voulu reprendre une position foetale instinctive et défensive. Sa joue s'enflamme toujours, les flammes de la douleur semblent lui déchirer la chair. Il a mal. Si mal. Mais pire que tout, c'est ses souvenirs qui défilent, sa putain de mémoire d'hyperthymésique qui associe aussi sec tous les sujets en rapport : le harcèlement des garçons par delà les écoles et les villes, leur méchanceté, leurs coups parfois, leurs mots qui faisaient mille fois plus mal. Il repense à tout ça. Les flammes deviennent feu de joie sur sa joue

Alors qu'il imaginait être complètement coupé du monde, les mots de Cora résonnent, le torturent et coupent comme des mots de rasoir. Qu'elle lui ficherait d'autres gifles que cela lui ferait moins mal. Les mots s'impriment en lui un à un, il ne les oubliera pas. Percy ne pensait pas du tout à mal en l'appelant une belle femme, au contraire. Il s'était efforcé de dire ce qu'il pensait car oui, Cora était très belle, très jolie, adorable, mignonne, bref. En revanche, songe-t-il, sa dernière remarque, il aurait sans doute dû la ravaler, il comprend mieux 060 sur ce point. Mais le reste lui échappe, file entre ses doigts, disparaît. Il entend tout ce qu'elle dit, il imprime. Mais pour l'instant, il ne prend pas encore le temps de trier, de ranger, d'assimiler. Pauvre gars seul dans le fond de la section recherche. Au moins elle a répondu à la question de comment elle le percevait lui. Ce bilan est un peu pessimiste, un peu exagéré aussi peut-être. Dans la bouche de la jeune femme, il sonne terriblement négatif. Pourtant, Percy a l'impression de s'en tirer à bon compte. Quand il était encore entouré de cons, lorsqu'il était plus gens, c'était la petite tapette ou le monstre voire même l'intello bizarre qui blessaient vraiment Perceval. Pauvre gars seul dans le fond de la section recherche ça a l'air pas si mal d'un coup.

« On peut tenter de nouer des liens, mais parler à des murs, revient à une conversation de sourds profondément inutile. Sans langue des signes, évidemment. » Il a finit par bouger, lentement se mouvoir, difficilement. Il a eu besoin de se forcer au calme. Non pas qu'il soit sur le point de s'énerver – à mesure qu'elle parle, il comprend pourquoi elle a fait ça, il ne lui en veut pas – mais plutôt sur le point de fondre en larmes, de ranger ses affaires et de partir en courant, oui, un peu. Il a relevé un regard douloureusement triste vers elle, sincèrement blessé par le geste, attentif aux paroles pour le moins. Il a la joue rouge lorsqu'il retire sa main, la mine déconfite, le regard brillant et un peu mouillé.

« J’aurais été ravie d’apprendre quelque chose de toi, pourtant. » Elle dit, ses yeux s'agrandissent. De peur, un peu. Sentiment vertigineux, quelqu'un s'intéresse à lui. C'est déjà arrivé par le passé, pas souvent mais c'est déjà arrivé. Pourtant, facilement mené par les préjugés et les laisser-paraîtres, il n'aurait pas pensé que quelqu'un comme Cora Vasilis puisse lui trouver le moindre intérêt, la moindre curiosité. De surprise aussi. Il n'a rien d'intéressant à dévoiler, après tout. Il la regarde dans les yeux, longuement avant de dire, du bout des lèvres, la voix tremblante : « je...je suis désolé. » la voix se brise, meure dans sa gorge. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose d'autre puis la ferme lentement, en baissant les yeux en même temps. Ses doigts se promènent toujours à l'aveuglette sur la marque rouge, tentent d'en étouffer la douleur. Finalement, la mort dans l'âme, pensant qu'elle veut faire son asociale et se barrer aussi sec, il se lève en rangeant ses affaires dans son sac d'un mouvement ample, après avoir fermé son ordinateur sans prendre la peine de l'éteindre. Il sait parfaitement quand il va se montrer contre-productif, à quel moment il faut arrêter le boulot. Et là est le meilleur moment. Elle est encore là. « Je suis désolé. » il murmure à nouveau, un peu plus fort, après s'être raclé la gorge mais en gardant toujours les yeux résolument fixés au sol. « Je ne voulais pas être... être absurde et idiot et méchant. Désolé... » fit-il, penaud, en mettant son sac sur son épaule après avoir enfilé sa veste.
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Cora A. Vasilis

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyMer 6 Mar - 10:48



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Elle se calme en constatant le repli du jeune homme. Elle se calme en comprenant qu’elle y a été trop fort. Qu’elle n’a pas maîtrisé sa force. On finissait par ne plus tenir compte de la douceur physique d’un homme, avec un passé comme le sien. Le regard douloureux qu’il relève lui fend le cœur. Elle ne sait plus quoi dire et reste figée sur place. Elle a la sensation d’être un loup monstrueux face à l’innocent agneau. « je...je suis désolé. » Cora le voit bien, qu’il est désolé. Ses yeux mouillés le prouvent. Mais elle ne trouve rien à dire. Sa mémoire n’arrive pas à associer cette expression à quoi que ce soit. Jamais personne n’avait fait preuve d’une telle attitude, jamais personne n’avait été au bord des larmes pour un quelconque geste de sa part. Elle n’avait peut-être tout simplement connu que des pourris. Ou des agents un peu trop entraînés. Qu’était une gifle pour elle ? Pas grand chose. « Je suis désolé. » Son cerveau cherche à répondre, mais les données sont difficiles à trouver. Quelle était la meilleure façon d’agir ? La brune remontait dans les notions qu’elle avait étudiées. C’était une base pourtant simple. Mais l’énervement qu’elle avait éprouvé lui compliquait grandement la tâche réflexive. Il range ses affaires, ferme l’ordinateur, enfile sa veste. Elle n’a pas esquissé le moindre geste. « Je ne voulais pas être... être absurde et idiot et méchant. Désolé... » La grecque fronce les sourcils. Méchant ? Non. Perceval ne correspondait pas à la définition même de méchant. Il était simplement maladroit. Un soupir s’échappe d’entre ses lèvres.

« Non. » déclara-t-elle. Et au premier abord, cela pouvait ressembler à un refus de l’écouter. Mais elle se rapproche de lui, calmement, se plaçant face à la silhouette masculine. « C’est à moi de te faire des excuses. » Oh. Son ton s’était fait plus doux. Sincère. Ses doigts viennent remonter son menton avec prudence, afin que les prunelles se rencontrent, détachant ainsi son attention du sol qu’il semble fixer avec passion. « Je me suis emportée. Tu ne méritais pas cette gifle mais… il y a des mots que je supporte mal. » C’était un bel euphémisme. Avec prudence, elle vient déposer un baiser tendre sur la joue rouge, montrant par chaque mouvement qu’elle ne veut pas l’agresser, qu’elle n’est pas une espèce de veuve noire apte à le mordre à tout moment. Sa peau se détacha de la sienne, lui laissant la liberté de respirer, de retrouver ses esprits. Elle le savait peu habitué à ce genre de choses.

« Tu es un homme intéressant, Perceval… seulement tu t’écrases trop. Tu mérites mieux qu’être un souffre douleur ou que sais-je encore. J’ai longtemps vécu dans le noir, et t’y laisser serait injuste. » Elle esquisse un sourire en coin, léger. Sa colère retombée, elle paraît plus… disons différente. La glace s’est défaite de la poupée du Mi6, réputée pour sa distance et sa froideur. Comment se murer dans le marbre quand on est face à un gars comme lui ? Ce sont ses yeux. Ou… sa bonté innée. Il semble fait pour être simplement bon. Mais sa naïveté le perdrait tôt ou tard. « Et je crains que l’absurdité ne fasse pas partie de toi. Tu réfléchis juste un peu trop. » Un clin d’œil lui est adressé avant qu’elle ne s’écarte encore, jugeant la proximité toujours trop grande pour qu’il se sente à l’aise. « Apprends donc à profiter de la vie. Tu verras, tout ira mieux. » Mh. Peut-être devrait-elle dans ce cas suivre ses propres conseils, elle qui ne profitait que trop peu, réprimant sa nature profonde pour lui préférer le masque fatal et dangereux de l’agent 060.

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Perceval A. Rockwood

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MessageSujet: Re: PERCY & 060 ∿ « cours particulier »   PERCY & 060 ∿ « cours particulier » EmptyVen 8 Mar - 21:18


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« Non. » Il tressaille. Le mot est clair, net, précis. Il sonne comme une sentence, comme un hachoir que l'on abat soudainement. Non. Non quoi ? Il ne tente pas de comprendre, se trouve une fascination étrange pour le motif léger mais perceptible du dallage du sol. Il pense qu'elle dit juste ça comme ça, pas méchamment mais pas gentiment non plus. Il fait un pas sur le côté, pour la contourner soigneusement en gardant les yeux fixés au sol, la dépasser et la laisser derrière elle en silence. Pas méchamment. Il n'a jamais été méchant, ne le sera sans doute jamais. Juste... une indifférence certaine. Une indifférence teintée de tristesse, celle qui vous replie sur vous-même comme quand on vient de prendre une gifle et celle qui vous fait pincer les lèvres, à défaut de dégueuler partout son mal-être. « C’est à moi de te faire des excuses. » Il tente en vain de se souvenir de la dernière fois qu'on lui a fait des excuses. C'est le genre de garçon à s'excuser d'avoir été bousculé, à vouloir se faire pardonner de simplement respirer à côté de vous. Il ne peut pas s'en empêcher. Il évite toutes les confrontations, même si ça veut dire courber le dos, baisser les yeux, ravaler ses phrases. Il fronce les sourcils, sans relever la tête ou prononcer le moindre mot, jusqu'à tressaillir à nouveau quand elle touche lentement son menton. Il s'attend à une autre gifle, un autre acte de violence. Mais non. Juste une certaine douceur, il lève finalement le regard, incertain et craintif. « Je me suis emportée. Tu ne méritais pas cette gifle mais… il y a des mots que je supporte mal. » Il la regarde longuement dans les yeux, semble peser le pour et le contre, cherchant dans son regard un mensonge moqueur, une fourberie mesquine. De la douceur inopportune, encore.

Elle s'approche, il tressaille à nouveau. Ses yeux suivent nerveusement les siens qui se rapprochent, il cesse de respirer, tout son être se tend sans pour autant tenter de se défendre. Les lèvres se posent lentement sur sa joue, qui a viré cramoisie avec sa voisine, tandis que les yeux de Percy semblent exprimer un mélange de doute, de surprise et d'incompréhension. Un baiser. Sur la joue, certes, mais un baiser tout de même. Cela lui semble durer une éternité mais, pourtant, quand elle se détache, on eut dit que ça a duré une fraction de secondes. Il l'ignore, à vrai dire : ça aurait pu être une heure comme un siècle comme vingt ans. L'empreinte de sa bouche chatouille la joue de Perceval, il la regarde d'un air choqué et hébété quand elle est à nouveau en face de lui. Il voit pour la première fois les lèvres pulpeuses et roses, tentatrices. Elle a été douce ; pourtant, il est convaincu que cette bouche peut aussi torturer et mordre.

Elle a un tout petit sourire qui flotte sur ladite bouche en parlant, comme amusée de son propos : « Tu es un homme intéressant, Perceval… seulement tu t’écrases trop. Tu mérites mieux qu’être un souffre douleur ou que sais-je encore. J’ai longtemps vécu dans le noir, et t’y laisser serait injuste. » Il la regarde dans les yeux. Pas le regard triste, pas le regard amusé, pas le regard incertain, pas le regard méfiant. Juste un regard indifférent, presque intense, alors que lui à son tour semble la sonder. Il n'en revient pas. Lui, un homme intéressant ? On avait l'impression qu'elle parlait de quelqu'un d'autre, songea-t-il. Il se demande comment quelqu'un de si beau, de si solaire, de si rayonnant et crève-l'oeil que 060 ait pu vivre dans l'ombre. Il réfléchit en une seconde à ce qu'elle a dit avant. Proxénétisme. Marchandise. Criminologie. Psychologie. Il y associe aussitôt tous les mots qui lui passent par la tête, la moitié du dictionnaire y passe. Il cherche aussi dans ses yeux une fêlure, une blessure secrète. Il n'ignore pas que beaucoup d'agents 00 ont un lourd passé, quelque chose qui les poursuit, et que le Mi6 est soit leur rédemption, soit leur porte de sortie. Il n'aurait pas imaginé cela de 060. Il la voyait... sans histoire. Pour lui, le monde était sans histoire ; jusqu'à ce que, peu à peu, il rentre dans leurs vies, difficilement certes, mais un peu. Il ne se souciait jamais des autres – une honte pour un être aussi généreux et gentil que Percy. Il avait appris à ses dépens de s'occuper de ses propres oignons.

Il aime l'idée qu'elle ne veuille pas le laisser dans le noir. Qu'elle ait compris que quelque chose chez lui cloche. Qu'elle pense qu'il soit un homme intéressant. Il aime bien l'idée d'avoir piqué sa curiosité ; et peut-être se met en place la raison pour laquelle elle semble faire fixette sur le mal-être du jeune homme. Finalement, un peu d'attention, ça ne fait pas que du mal. « Et je crains que l’absurdité ne fasse pas partie de toi. Tu réfléchis juste un peu trop. » Oui, ça, c'est vrai, on lui a dit. Trop de neurones, pas assez de sentiments, les commentaires sont toujours allés bon train de ce côté-là. C'est si simple de se moquer de Percy. Qu'on le traiterait de tous les noms, qu'il penserait à toutes les répliques possibles et inimaginables sans jamais les prononcer, de peur de trop vexer. Ceci dit, il est content de ne pas être absurde. A force de ne pas trop en recevoir, il recueille chaque compliment comme un cristal, un petit diamant à conserver ; et il s'en souviendra toute sa vie, sourira à ce petit mot durant toutes ces années. Il se demande si elle se rend compte de la valeur de ce qu'elle lui dit.

« Apprends donc à profiter de la vie. Tu verras, tout ira mieux. » fit-elle finalement et, à nouveau, il lui offre son regard de sondeur/psychologue de boulevards. Il a les yeux légèrement plissés, les joues un peu rouge à la fois à cause du baiser et de la gifle, la moue pensive qui lui coule sur la lèvre. Il ne répond pas tout d'abord, puis finit par dire, lentement, s'appliquant pour ne pas hésiter ou bégayer, sur le chemin de vaincre une timidité de tous les instants : « et c'est vous qui venez sur votre lieu de travail, un jour de congé j'imagine... » Il parle avec douceur, lenteur, d'un ton neutre et gentil. Il se sent un peu plus à l'aise avec elle, comme quoi, une gifle arrange tout. Certainement à cause de tout ce qu'elle a dit de gentil à son propos. Il la regarde longuement. Ils sont à nouveau un peu proche, si bien qu'il tousse dans sa main en rougissant, reculant d'un pas gêné. « Je suis désolé mais je pars. Vous devriez en faire autant et... et profiter de la vie. » Il prend un air solennel, ses yeux se perdent un moment puis il finit par dire, dans un petit sourire timide, après avoir posé le doigt et la langue sur une phrase : « la vie ressemble à un conte ; ce qui importe, ce n'est pas sa longueur mais sa valeur. » Il a un peu un ton professoral, un air pompeux, philosophique. Mais il y a un sourire, notamment rare en présence d'autres que Arthemus ou Leo, sur ses lèvres. Un petit sourire qu'il garde, en rajustant son sac sur son épaule, le col de sa chemise et, baissant la tête après avoir enfilé ses lunettes, la contournant. Qu'il eut un peu de courage, il lui aurait proposer de profiter de la vie ensemble. Qu'il eut un minimum de témérité, il l'aurait invitée boire un café. Mais non. Il est juste content d'avoir recyclé Sénèque, de ne pas avoir bégayé, de s'être fait gifler mais aussi complimenter. Alors peut-être que sa vie dans le noir n'est pas si mal.

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