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 Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|

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Sarah B. Lancaster

Sarah B. Lancaster
« vous avez la fâcheuse habitude de survivre  »
« vous avez la fâcheuse habitude de survivre »

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Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| Empty
MessageSujet: Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|   Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| EmptyMar 26 Fév - 19:19

Et je demeurai seule et penaude au milieu de cette foule de collègues qui m’observent insidieusement du coin de l’œil. Quoi de plus naturel ? L’Homme est de foncièrement curieux et le désarroi qui se dessine sur un visage angélique n’a jamais laissé personne indifférent. Jamais. Même le plus sage des hommes se prendrait au jeu de l’espionnage devant le spectacle outrageusement déplacé de la dispute conjugale. Bien sûr, au comble de la discrétion, William s’est contenté de chuchoter sa colère quand il aurait pu me cracher sa frustration sans ménagement. Je ne peux donc pas lui en vouloir de m’avoir abandonné dans cette cafétéria avec pour seule alliée une tasse de thé. J’y plonge mes grands yeux pour éviter celui des autres. Bientôt, ils se désintéresseront de moi et je les envie un peu. J’aimerais, tout comme eux, faire semblant que toute cette histoire ne me touche pas. Je rassemblerais alors mes affaires avec sérénité, je saluerais mes quelques connaissances au cœur de l’organisation et je reprendrais le cours de mes enquêtes sans avoir peur d’être ou d’avoir été trahie. Je n’en suis pas capable. Les derniers mots de mon époux m’obsèdent. Et s’il avait raison ? Et si Aaron se jouait de moi ? S’il servait les desseins de l’organisation mafieuse que je traque ? Je le vivrais mal. Très mal. Mais pourquoi ? Serait-ce la déception ou l’orgueil qui me fera le plus souffrir ? La déception de m’être anormalement attachée à un menteur ou la douleur de mon amour-propre d’avoir à admettre que je me suis trompée ? Je n’en sais rien. Toutes ces questions restent entières et il me faut des réponses. Je dois dissiper le moindre doute. Aussi me suis-je finalement levée pour rejoindre mon bureau et réétudier deux dossiers : l’enquête en cours et celui de Standford.

***

« Salut Lancaster, je te dérange ? » m’interromps Finnigan. Dans ces mains, il détient le rapport concernant l’échec cuisant de notre dernière tentative d’espionnage. Tout notre matériel a été détruit. Absolument tout. Nous sommes à nouveau aveugles alors que cette dangereuse infiltration a bien failli coûter la vie à mon mari, l’ agent double vêtu de noir, jouant les hommes de main pour Roumanov,la tête pensante d’une organisation criminelle commercialisant une inédite drogue assassine. « Absolument pas. Alors ? Qu’as-tu à m’apprendre ? » l’interrogeais-je en déposant les papiers qui retenaient mon attention. « J’ai observé les dernières images en notre possession et ça ne fait aucun doute, nous avons été balancés. Sinon, je ne vois pas comment ils auraient pu remarquer les micros. Will a fait du super bon boulot. Ils étaient bien cachés. » Devant ces allégations lourdes de sens et de conséquences, je pousse un long soupir. Il trahit toute cette inquiétude qui se peint sur mon visage. « Ok. William était là ? » Il a hoché négativement de la tête, je l’ai invité à déposer le dossier sur mon bureau et il a finalement pris congé.

***

Vingt heures et nerveusement, je suis épuisée. J’ai passé des heures à recouper toutes les informations en ma possession et toutes les preuves convergent vers un seul homme : Aaron. Triste à admettre, mon mari avait raison et moi, je me sens vidée, éreintée par le poids pesant de mon erreur. Ce poids sur mes épaules qui me fait courber l’échine. Ce poids qui anime peu à peu ma colère. Comment ai-je pu me laisser abuser de la sorte ? Comment ? Je suis tellement fâchée contre moi d’avoir été aussi bête, fâchée contre William également. Je lui en veux d’avoir systématiquement raison. Et surtout, j’en veux à Aaron pour le coup de canif dans le contrat. Je maudis la terre entière et, gagnée par la rage, j’ai lancé vers la porte le premier objet qui m’est tombé sous la main. Mon agrafeuse n’a pas survécu au choc, quant à ma porte, elle est désormais stigmatisée.

***

Le chemin vers la liberté est visiblement long. Aucun trajet ne me parut aussi interminable. J’ai bien tenté de me concentrer sur le standard de jazz que diffuse la radio, mais je n’y parviens pas. J’entends à peine les paroles. Dans ma tête se répètent plutôt la vénéneuse et accusatrice tirade que je réserve à mon consultant. Dieu que j’ai hâte. J’ai hâte de le confronter à la réalité, hâte de souligner sa perfidie et surtout, le dégoût qu’il m’inspire. Alors oui, pour moi, la route n’en finit pas.

***

Et mon poing s’abat contre le bois de sa porte. Il n’a pas flanché. Il n’a pas faibli non plus, car je suis déterminée. Déterminée à le confondre dans ses mensonges puisque pour moi, ça ne fait pas un pli : Aaron est bel et bien coupable. «Standford. Je sais que tu es la. Ouvre immédiatement » vociférais-je. « Ouvre ou je défonce cette porte, tu m’entends ? » Menaces superflues, elles ont pour unique but de calmer mon impatience. Et là, je réalise. Je réalise que s’il l’avait mérité, je me serais montrée assez civilisée pour annoncer mon arrivée. J’aurais téléphoné et, à défaut de le joindre, j’aurais pu laisser un message. Or, je n’en ai rien fait et il n’est pas impossible, finalement, j’ai la porte de bois.



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Aaron Z. Standford

Aaron Z. Standford
« je ne vous avais pas reconnue toute habillée »
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MessageSujet: Re: Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|   Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| EmptyVen 1 Mar - 12:55



Sarah & Aaron


Aaron ignorait pourquoi ce matin là, son portable avait sonné pour lui informer qu'il n'était pas attendu au bureau. Une nouvelle étrange qui ne manqua pas de lui faire soulever un sourcil. Encore allongé dans son lit, les cheveux en bataille et l'oreille collée au portable, il questionna son interlocuteur. Bougon de n'avoir aucune réponse digne de ce nom et surtout ne pouvoir s'entendre l'information de la propre bouche de Sarah, il raccrocha non sans exprimer son mécontentement. Il n'était pas un pion que l'on décidait ou non de jouer sur l'échiquier. Il faisait partie de leur foutue équipe et ce n'était pas à la dernière seconde que l'on pouvait le mettre au jus de ses activités quotidiennes. En soi ... Un détail ! Nous en convenons tous. Le MI6 était loin de faire dans les horaires de bureaucratie ou de fonctionnaires. Aaron le savait. Disons qu'il profita juste d'une mauvaise nuit et d'une téléphoniste peu impliquée pour vociférer l'une ou l'autre réflexion sanglante. Un peu pour le plaisir. Il se laissa alors lourdement retomber. Allongé sur sa couette moelleuse et laissa un fin sourire venir se dessiner sur son visage. Un jour de congé ne se refusait pas.

Cette journée de pseudo liberté passa à une vitesse étrangement rapide. N'ayant pourtant pas été des plus actifs, il s'étonna de voir les aiguilles de son horloge de la cuisine afficher déjà passé 20h00. Il vérifia son iPhone une nouvelle fois. Toujours pas de nouvelles du bureau. Aucun message de Sarah. Ce n'était pas dans ses habitudes. Elle qui - généralement - semblait avoir pris en grippe son numéro de portable, se faisait soudainement aussi silencieuse qu'une tombe. Le changement lui semblait radical. De lui même Aaron tenta de se raisonner. Il ne s'agissait là que d'une seule et pauvre journée. Mais surtout ... qu'avait-il à soudainement espérer voir le contact de Lancaster s'afficher sur son écran ? Qu'avait-il à attendre de la sorte. Attendre et espérer. Cela semblait si improbable venant de celui même qui ne ratait pas une occasion de demander à Sarah de lui foutre la paix ... Contradiction de première. Aaron la voulait "off his back" mais clairement pas "off his life".

Les deux mains appuyées sur son large plan de travail, ses pensées vaguaient ci et là en terrain que plus d'un pote lui aurait décrit comme dangereux. Le jappement affamé d'Alex le ramena à la réalité. Il s'attela à lui servir une gamelle bien fournie et opta pour une énième livraison de nourriture Thaï afin de combler son propre estomac. Dans le salon, son écran géant diffusait la chaîne des infos en boucle. Sur la table basse, une bouteille de bière à moitié entamée et bientôt, son pull noir qui vint s'écraser sur l'accoudoir du sofa alors que notre homme prenait le chemin de la salle de bain.

Lorsque les premiers coups vinrent s'écraser sur sa porte d'entrée, il n'en distingua à peine que quelque vibrations, persuadé qu'il s'agissait là d'un reportage musclé du JT. Mais les aboiements d'Alex - soudainement nerveuse - le rappelèrent à l'ordre. Il ne s'agissait clairement pas du livreur ... Sur ses gardes, Aaron embarqua son flingue planqué dans un tiroir en s'approchant de la porte. Depuis qu'il était entré au MI6, notre homme portait double attention au moindre détail pouvant lui éviter une éventuelle balle en pleine tête. Alex aboyait de plus belle. Lorsqu'enfin la voix de Sarah traversa la lourdeur de l'acier, Aaron balança son flingue sous le premier coussin qu'il trouva et afficha une mine des plus interloquées en ouvrant enfin la dite porte. Wow wow ça va aller ?! Easy tiger !! On peut savoir quelle mouche t'as piquée ? Alex continuant d'aboyer avec force, Aaron se tourna vers l'animal et ponctua d'un fort : " Alex Silence ! Au panier ! " Instantanément l'animal obéit et s'éclipsa. Ca en fait une de calmée ... Que puis-je pour les nerfs de la deuxième ? Demanda-t-il d'un air un peu taquin, presque amusé, avant de rapidement comprendre que Sarah n'était clairement pas là pour blaguer !

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Sarah B. Lancaster

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« vous avez la fâcheuse habitude de survivre  »
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MessageSujet: Re: Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|   Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| EmptyDim 3 Mar - 0:40

Sincèrement, je ne me reconnais pas vraiment. Mon comportement de ce soir est à mille lieues de moi. Moi, à l’accoutumée si respectueuse, si calme, si pleine de sang-froid, je découvre aujourd’hui une facette dérangeante de ma personnalité. Je suis rageuse, irascible et surtout nerveuse. Et pourquoi ? Pour les dernières paroles de mon époux ? Pour ces heures où j’épluchai des dossiers sans parvenir à disculper mon protégé ? Est-ce la fatigue ? L’agacement ? Le besoin de confronter Aaron pour me rassurer sur mes choix professionnels ? Pour apprendre à le détester parce que c’est moins dangereux ? Car finalement, rien ne l’accable. Rien de concret, hormis la peur d’être déçue d’avoir été aussi crédule, désappointée de me révéler aussi fragile et frustrée de ne pouvoir nommer mes propres émotions. Alors, devant cette porte qui tarde à s’ouvrir, je puise dans mes forces pour recouvrer un peu de contenance. Mes mains, trop moites, glissent le long du denim de mon jeans. Mon front, trop froncé, se détend quelque peu. Et je pousse un profond soupir en quête de sérénité. Il m’en faudra, car cette visite n’est ni affable ni courtoise. Je viens les bras chargés de présomptions et de reproches.

Durant nos longues et laborieuses heures de travail, lui et moi avons appris à nous connaître. Nous nous sommes mutuellement apprivoisés pour insidieusement former une équipe zélée et efficace. Et pourtant, tandis que s’ouvre la porte de son loft et que je découvre ma victime dans son intimité, je réalise que jamais je ne l'avais dérangé autrement que par téléphone. Jamais je n’étais venue chez lui et j'ai alors l’impression de percer des mystères qui m'étaient interdits. Je me sens soudainement mal à l’aise. C’est fou comme plus tôt, ce qui m’apparaissait être une nécessité – à savoir rétablir la vérité – frise à présent le ridicule. J’ai presque touché du doigt l'envie de fuir. Peut-être même l’aurais-je fait si je n’avais pas manifesté ma présence avec tant de vigueur. Sans doute aurais-je tourné les talons si le désir brûlant de tout comprendre n’était pas si grand, si pesant, si empressé et si borné. Légèrement décontenancée par mes considérations et par l’attitude d’Aaron, je m’invente une altière allure en ignorant sa douteuse comparaison. « Apprends-moi » répliquais-je donc avec humeur « Non, mais parce que je suis curieuse Standford. Apprends-moi à mentir, à tricher et à berner les gens qui te font confiance. »

Malgré mes tentatives pour gagner en sang-froid, la malice de ses grands yeux et le timbre taquin de sa voix ont tristement relancé la machine infernale. Ma colère se réveille. Elle s’écrase dans ma poitrine et j’en serre les poings. Il m’est impossible de respirer profondément. Impossible. Ainsi elle s’ajoute à mon discours et mon ton est empreint d’une couleur sombre et obscure. Je ne joue pas. Je ne plaisante pas non plus. J’ai besoin d’explications et je suis bien décidée à les obtenir coûte que coûte. « Comment est-ce que tu as pu me faire ça ?» ajoutais-je alors « As-tu seulement idée de la bataille que j’ai dû mener pour que tu puisses rejoindre l’équipe ? Tout le monde était contre. Personne ne croyait qu’un mec comme toi pouvait s’investir dans nos affaires sans nous vendre. J’étais la seule à te soutenir et j’ai fait des pieds et des mains pour que tu travailles avec moi.» précisais-je fermement sans hausser la voix. Ma détermination se suffit à elle-même. Et puis, je me suis déjà assez affichée. « Et s’il te plait, ne me dis pas que tu ne m’as rien demandé » anticipais-je par la suite. « Parce que si tu es un minimum de bonne foi, tu admettras que ça arrangeait bien tes petites affaires aussi. Plus de casiers. Plus rien. Envolé ton passé... Alors, je t’écoute Aaron. Dis-moi tout. Je te l'ai dit, je suis curieuse » insistais-je avec sincérité « Comment on fait pour être aussi peu digne de confiance et pour bluffer comme tu le fais ?» Là réside mon véritable intérêt : comprendre comment il avait pu me trahir quand tout doucement, je lui concédais un peu de confiance. Peut-être même plus que je ne le souhaitais : « Non, mais, tu me dois bien ça, histoire que je puisse reconnaître un sale type quand j’en vois un dorénavant. Ça m’évitera de me faire passer pour rien devant mes collègues plus scrupuleux. »

Je l'admets, il aurait sans doute été plus délicat de mener une telle conversation ailleurs que sur un palier. Toutefois, je serais incapable de passer la porte sans y être invitée. À ma colère est une limite : le respect.
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Aaron Z. Standford

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MessageSujet: Re: Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|   Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| EmptyMer 6 Mar - 18:32



Sarah & Aaron


Lui qui avait secrètement espéré et attendu un signe de la part de Sarah toute cette sainte journée, s'en voulait presque à présent d'avoir pu - d'une quelconque manière - forcé le destin. Ces pensées et souhaits se faisaient-ils si forts que la vie avait décidé de lui rendre la monnaie de sa pièce avec humour noir ? Aussi saugrenue soit cette possibilité vaguement envisagée l'espace d'un instant, elle n'en restait pas moins plus attrayante que la dure réalité, d'une Sarah, le regard noir, planté devant sa porte, bel et bien décidée à lui cracher une bombe sur le visage. Elle arborait la rudesse des mauvais jours. Sur son front se dessinait l'une de ses petites rides de contrariété, qu'elle semblait aujourd'hui vouloir graver sur sa peau. Ses pupilles, probablement dilatées de colère, rendait une étrange profondeur sombre à son regard. Un détail que jamais Aaron n'aurait imaginé pouvoir détecter à sa propre encontre.

Ignorant sa veine tentative - non dénuée d'une certaine lourdeur - de faire de l'humour, Sarah laissa déborder le trop plein de paroles et de questionnements lui rongeant visiblement l'être. Elle ne criait pas mais son ton résonnait d'une sévérité qu'elle portait étrangement naturellement dans la voix. Un peu à l'image d'une femme ayant eu cette horrible habitude de tomber de haut, d'être déçue par le monde. Elle avançait dans les eaux troubles le pas vif et décidé. C'est cette vision et ce premier ressenti qu'Aaron capta et sur lequel il "tiqua" avant tout chose.

Mais rapidement, notre homme pencha légèrement la tête sous l'avalanche d'accusations énigmatiques venant le recouvrir. Il fit un pas vers l'extérieur, jeta un rapide coup d'oeil à sa gauche et à sa droite avant de reculer, non sans poser sa main sur l'avant bras de sa coéquipière, l'invitant de la sorte et sans dire un mot à rentrer chez lui. Il claqua la porte derrière elle, enfila d'un geste expert le tee-shirt sur son épaule et se retourna vers elle, paumes ouvertes en sa direction : Bon sang ! Je peux savoir de quoi tu parles ??? Plus Sarah parlait et plus il sentait le mauvais coup. Il n'était à présent mué que par ce désir de s'emparer de sa silhouette et de la secouer avec vigueur. Oui, la secouer. Pour qu'elle arrête. Qu'elle se taise. Pour qu'elle reprenne ses idées. Pour qu'elle se confonde en excuses. Pour qu'elle ... oui qu'elle arrête, tout simplement ! Les secondes s'écoulaient tout autant que les mots et Aaron ne pouvait les supporter. Ces insinuations, ce ton, ce regard. Non ! Pas maintenant. Pas venant d'elle. Surtout pas d'elle.

Le schéma aurait pu lui être familier. Une personne X, un deal en or, une trahison, des accusations et aucune preuve. Le scénario était presque trop bien rôdé pour qu'il en ait encore quoi que ce soit à faire. Il en connaissait chacune des étapes. Par coeur. Les phrases étaient souvent les même. Et pourtant ... Ce soir elles semblaient prendre tout leur sens de par cet étrange et terriblement désagréable ressenti. Il entendait enfin les formules si souvent répétées et en accusait enfin le coup. D'une voix forte et posée, il reprit : Je ne sais pas ce qui a changé entre hier soir et cet instant, ni ce qu'on a pu te raconter pour te mettre dans un état pareil mais sache que je n'ai rien à me reprocher ! Non, Aaron n'avait rien fait. Certes loin d'être élu "ange de l'année", depuis la signature de ce foutu contrat, il n'avait pas encore vraiment fait de pas de travers. Rien de ... trop énorme dirons nous. Son garde fou ? Elle ... et elle seule. Pauvre petite ignorante ... Si seulement elle savait. Savait qu'elle représentait la mince frontière le tenant encore et fébrilement de l'autre côté de l'ombre.

L'entendre le traiter de sale type remua en lui plus de sentiments qu'il n'aurait aimé avoir. Sa mâchoire crispée traduisait de l'inconfort de la situation. Ses mains, ayant retrouvé place le long de son corps, se refermèrent en poings serrés. Il l'entendait. Elle. Charlie. Elle Sarah. Elles blondes. Les insultes. Non fondées. Il refusait ... refusait d'entendre, de revivre. Il détourna le regard de Sarah de peur qu'elle ne puisse y apercevoir l'un ou l'autre démon l'habitant. Il s'éloigna, dos à elle. Direction le bar. Il sorti une bouteille de whisky de sous ce dernier et rempli deux fonds de verres dont il avala le premier cul sec. Je pense que c'est à toi de m'expliquer. Maintenant et assez rapidement. Je n'apprécie pas des masses me faire insulter de la sorte, chez moi et sans raison. A bout de main tendue, le deuxième verre, qu'Aaron dirigea en direction de son interlocutrice.

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Sarah B. Lancaster

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MessageSujet: Re: Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|   Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| EmptySam 9 Mar - 0:31

Durant l’interminable chemin qui m’amena jusqu’ici, j’ai ruminé ma contrariété, préparant un monologue mêlant un zeste de cynisme et une pincée de mystère. J’ai réfléchi chaque mot pour coudre de fil blanc mes arguments. J’ai même prêté à l’accusé différentes réactions allant de la surprise de m’apercevoir sur le pas de sa porte en passant par l’aveu et le repentir. Or, le jeune homme est plein de ressources.

Il se permet l’humour et il me déstabilise autant que mes considérations sur le respect et la politesse. Habituellement, je m’y tiens comme on s’impose une astreinte. Je m’y tiens par réflexe, par nécessité et par besoin. Ma quête vers la perfection l’exige et ne tolère aucune défaillance. Pour moi, la route est définitivement bien longue encore. Car j’échoue et sous la colère, honteux péché capital, j’oublie les manœuvres fomentées un peu plus tôt par mon imagination. Le discours est disparate, dénué de sens et si bien dépourvu d’éloquence que le regard interloqué d'Aaron à ma bouche ne trouve qu’une question laconique : comment a-t-il pu me faire ça ? Ce « ça » dont il semble tout ignorer.

Si je serre les poings pour m’afficher avec plus d’aplomb, Aaron le fait sans doute pour supporter mon intrusion dans ses habitudes. Car j’ai bien compris que je le dérange. Inutile de parler. Inutile de le souligner. Il s’est présenté à moi torse nu et comme je ne suis ni sainte ni aveugle, je m’y suis évidemment attardée un instant. Juste le temps d’estimer le tableau et d’éprouver un malaise grandissant. Un brin de culpabilité. De surprise également, mais je ne me laisse pas démonter. Je pourrais, mais il n’en est rien. Je me concentre sur le véritable sujet qui nous occupe et, toujours sur le palier, je lui décoche un nouveau regard noir. Lui, il m’attrape par le bras et m’attire à l’intérieur non sans une certaine détermination. Le geste, à défaut d’être amical, était juste et précis.

Perdue dans l’espace de son univers, je ne me sens pas vraiment à ma place. Sans doute est-ce parce que je viens littéralement de l’insulter et de le comparer au sale type que toutes les femmes finissent par rencontrer un jour ou l’autre. « Oh arrête Aaron. On vaut mieux que ça tu ne crois pas ? Je n’ai pas envie de t’expliquer ce que tu sais déjà.» lui ai-je répondu trop empressée. Ses mains tendues vers moi dénotaient d’une véritable volonté d’aplanir la situation. Elle démontrait son désir de comprendre ce qui lui arrive, ce qui m’arrive, mais je ne veux rien entendre. «Ne perdons pas de temps. Dis-moi juste pourquoi ... c’est tout. » ai-je surenchéri alors qu’Aaron manifeste son indifférence en détournant son regard. Pourquoi ? Pourquoi faut-il qu’aucun homme n’assume leurs faits et gestes. Ils nous blessent toujours, sans jamais un mot d’excuse, sans jamais se remettre en question. Jamais. Aaron, a-t-il des émotions ? Sait-il ce que veulent dire les mots : « honnêteté » ou « culpabilité » ?

Peu à peu, ma déception se mue en tristesse. J’aurais tant aimé qu’il se montre plus coopératif. Mais non, au lieu de ça, il s’obstine au mutisme pour finalement me tourner le dos, préférant nous servir un verre de Whisky. Il en finit un et il me tend l’autre avec dans le geste la même rudesse exprimée par sa voix. Moi, avant de m’en saisir, j’hésitai un instant pour finalement accepter de me détendre quelque peu. Je l’ai donc remercié et, retrouvant doucement mon calme, j’ai bu une gorgée de l’alcool fort. « Tu ne vois vraiment pas où je veux en venir ? » répliquais-je effarée, cherchant tout de même à lui cacher les doutes que son attitude m’inspire.

En m’invitant à entrer, il n’agit pas comme le coupable, mais comme l’accusé idéal. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Il faut bien l’admettre, Aaron devrait s’énerver et hurler. Il devrait m’ordonner de partir en prétextant la calomnie, car il saurait sans entendre. Il saurait sans mes explications. Il saurait et donc, il me mentirait. Mais non. Il a véritablement l’air d’ignorer ce qui me tracasse.« Roumanov. Il savait qu’on l’espionnait. Il a noyé le matos et on n’a plus rien pour le coincer. » J’ai marqué une pause, l’observant les sourcils froncés. « En dehors de toi, William et moi, personne ne savait pour les micros et les caméras. Si ce n’est pas mon mari et si ce n’est pas moi... » Roumanov aurait tout simplement pu le remarquer pour une raison ou pour une autre. Il existait des tas d’autres possibilités et l’’histoire me semble moins rodée, moins évidente à présent qu’elle est racontée. Je me sentirais presque ridicule. Alors, je réalise le véritable but de ma manœuvre. Il me faut des excuses. Des excuses pour reporter ma contrariété vers Aaron. Des excuses pour lui en vouloir et être fâchée après lui... Des excuses pour ne rien ressentir de nouveau, d’inédit ou d’immoral... Des excuses pour faire de mon époux le seul et unique responsable de la déchéance de notre union. « Alors, je sais que j’aurais pu attendre demain pour t’en parler mais... je sais pas... J’avais besoin que tu m’expliques pourquoi de vive voix. Alors, je t’écoute maintenant. »

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Aaron Z. Standford

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MessageSujet: Re: Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron|   Certaines supportent mieux l'absence ou la mort que le doute ou la trahison. |Aaron| EmptyVen 22 Mar - 14:07



Sarah & Aaron


Il sentait encore la chaleur de l'alcool qu'il venait d'avaler d'une traite, réchauffer son palais et son oesophage. Mélange de températures bouillonnantes entre celle du liquide jaunâtre et celle ses propres entrailles. Il releva le regard vers Sarah lorsqu'elle s'approcha pour se saisir du verre lui étant tendu. Pas de trop. Comme un animal sauvage à peine apprivoisé. Aaron la regarde toujours. Il la trouve belle. Si belle. Même lorsqu'elle est furieuse. Même lorsque sa voix traduit toute la colère qu'elle aimerait lui cracher au visage . Elle se retient quelque peu. Il peut le sentir. Et étrangement, il aimerait qu'elle craque. Qu'elle hurle. Que son petit poing serré se soulève. Oui, elle était si belle, si simple et si vraie. Une fois encore, Aaron y voit presque Charlie. A la fois si angélique et retenant en elle un démon dévorant. Mais Sarah n'était pas Charlie. Elle n'était pas malade et surtout n'était pas sienne. Il avait beau vouloir la voir se déchaîner juste pour la serrer contre lui, il savait qu'il ne faisait que mélanger. Sarah n'avait nul besoin d'en arriver à la folie. Il n'aurait pas à endurer ses crises. Pas besoin de la serrer si fort contre lui pour la calmer. Pas besoin de jouer les héros. Pas besoin ...

Sarah était une, dans toute son entièreté. Seine et les pieds bien ancrés dans le sol. Cette constatation n'en était que plus douloureuse. Ses cris ne relevaient d'aucune psychose mais bien d'un fait semblant parfaitement établi. Elle était là bien plantée devant lui, le regard fixe et droit, assumant chacune de ses paroles. Si elle l'accusait aujourd'hui, c'est qu'il y avait une raison. Une raison qui - certes - lui échappait à lui, mais une raison tout de même. Alors il écouta. Dans le silence. attentivement. Désireux de comprendre, de capter ce petit détail qui ferait toute la différence, qui le mettrait sur la piste. " On vaut mieux que ça " Ce bout de phrase résonne dans sa tête. "On" Pronom indéfini et pourtant porteur de tant de sens. Parle-t-elle de l'agence ? De son équipe ? Ou bien ... d'eux deux ? De leur binôme ? Il incline la tête, se passe une main à l'arrière de la nuque et souffle un grand coup.

Sarah avale sa première gorgée de whisky. La tension de sa nuque perd en intensité. Son regard change. Moins froid, plus triste. Déçue sûrement face à ce silence et cette incompréhension. C'est encore pire. Aaron ne supporte pas. Ecoute, tu veux de l'honnêteté ? Alors, sache que ça me tue de te voir dans un état pareil pour une raison dont j'ignore tout. Parle moi Sarah .... Un petit silence s'installe. Aaron se hisse sur le rebord de son plan de travail. Les yeux incapables de se détacher de sa silhouette. La blonde hésite avant de cracher le morceau. Aaron boit ses parôles. Les mots sont enfin prononcés, les actes dénoncés. Alors donc cette putain d'affaire de Roumanov a planté. Il se redresse quelque peu et ne peut s'empêcher de sourire. Un peu. Se serait-il fait avoir comme un bleu ? Attends ... C'est une blague, c'est ça ? Pause. Attente. Sarah ne bouge pas. Ses sourcils froncés semblent figés dans ce nouveau schéma de dureté. Alors à peine hissé, Aaron redescend déjà de son trône. Il s'approche de sa coéquipière comme pour s'assurer que le message passe mieux. Qu'il n'y ait aucune onde de perturbation du message. Une main dans la poche de son jeans et l'autre ponctuant ses mots, Aaron reprend : Tu ne crois quand même pas, sérieusement, que si jamais l'idée de te planter un couteau dans le dos m'avait effleuré l'esprit ne fut-ce qu'une seule seconde, je l'aurais fait d'une manière aussi ... peu subtile ?! Nouvelle pause. Il insiste à ce qu'ils ne perdent pas le contact visuel. Il sait ... sait qu'elle pourra lire dans ses yeux. Y lire sa vérité. Il a beau ne la connaître que depuis moins d'un an, Aaron sait que Sarah a ce dont de lecture d'autrui. Et s'il en est parfois effrayé, il désire aujourd'hui plus que tout autre jour, qu'elle en fasse usage. Ne me dis pas que toi même tu ne trouves pas ça trop énorme ... Ne me dis pas que tu y as vraiment cru ... Vraiment, que je puisse nous faire ça ... A voix plus basse Te faire ça ... Aaron s'éloigne alors soudainement. Les deux mains posées sur sa tête. Il fait les cents pas. Digère l'information. Le sale coup et surtout l'idée qu'elle ait réellement pu l'imaginer derrière un tel complot.

Ce n'est pourtant pas des plus aisés mais cela fais des mois qu'Aaron se tient à carreaux. Et pourquoi ? Pour qu'à la première hésitation on lui tombe dessus ? L'idée le rend plus en colère que lorsque Sarah avait déboulé en furie sur le bas de sa porte. Les scénarii se bousculent dans sa tête. Il réfléchit. A du 100 à l'heure. Il tourne toujours en rond. Sentant l'excitation et le mal être de son maître, Alex est sortie de son pannier et elle aussi déambule agitée dans l'appartement. C'est ... ridicule ! Tu veux que je te dise : soit c'est une question de mal chance épique et historique ... soit quelqu'un à voulu me tendre un piège. Et quelqu'un de très limité visiblement !! Aaron s'arrête alors. Il pourrait dire quelque chose qu'il regrette alors que déjà ses soupçons se portent sur un nom. Il respire un grand coup. Ne veut pas s'énerver. Il se concentre. Retourne au près de Sarah et mué par un instinct qu'il ne contra nullement, déposa son verre sur la table basse et attrapa ses deux mains dans les siennes. La toucher. Peau à peau. Pour convaincre, pour aider. Aider le discours. Les aider. Je sais que tu ne m'as pas choisi pour rien. Si je suis ici aujourd'hui c'est qu'il y a une raison. Tu me connais. Mes capacités, mes méthodes. Ton raisonnement vaut mieux que ça. Comme tu l'as dit toi même ... "On" vaut effectivement mieux que ça.

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