Et c'est à ce moment là, quand t'as tout perdu, que tu te rends compte que t'as jamais été fichu de faire quelque chose de bien. Alors, dans un déclic, tu décides de reprendre ta misérable vie en main histoire de réaliser quelque chose qui en vaille la peine. Au moins pour eux.
« Concentre toi, Sam. Tu peux le faire, c'est dans tes gênes. ». Ta main tremble, serrée autour du flingue dont t'as fait cadeau ton père pour tes onze ans fêtés la veille. Tu ne sais pas pourquoi il fait ça, pourquoi il t'entraines si durement depuis ta plus tendre enfance. Toi, tu détestes ça. Te battre, tirer, chercher des personnes pendant des semaines avant qu'elles ne soient portées disparues le lendemain, une photo passant aux infos. Tu as peur de comprendre. Tu as peur de savoir d'où vient tout cet argent qui vous permet de vivre toi, ta mère et ton père.
« Concentre toi. » répète inlassablement le ton rauque de ton géniteur. Tu ne veux pas le décevoir. Alors, petit à petit, la voix s'estompe tandis que tu fais le vide dans ta tête et, d'une main assurée sans pour autant savoir ce que tu fais, tu appuies sur la gâchette. La détonation engendre un bourdonement sourd dans tes oreilles et la voix lointaine de ton paternel te félicite. La balle s'est logée en plein entre les deux yeux de la cible en carton à plusieurs mètres de là. De nouveau, tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas l'euphorie de ton père et encore moins ce sentiment étrange au fond de ton ventre qui t'indique que, pour la première fois, tu as aimé ça. Tu ne le sais pas encore mais, dès l'instant où le projectile est sorti du canon, ta vie a pris un tournant bien différent de tout ce que tu avais pu t'imaginer.
Tes parents se disputent. Dans la conversation, tu entends parler du MI6, un mot qui t'ai totalement inconnu. Leurs accrochages sont devenus nombreux depuis quelques mois alors, à seize ans, tu as la réaction la plus adaptée : tu t'enfermes dans ta chambre, la musique à fond pour couvrir les cris. Qu'a-t-il bien pu se passer ? Tu l'ignores. Tu as besoin de prendre l'air. Furtivement, tu attrapes ton appareil photo et un dossier posé en évidence sur ton bureau. Ta première cible. Ton père a insisté pour que tu n'en parles pas à ta mère. Elle n'a pas besoin de s'en faire qu'il te dit. Tu es d'accord. Si elle savait ce que son fils s'apprêtait à faire de plein gré ce ne serait bon pour personne. Une dernière nuit de filature et demain serait enfin le grand jour. Tu as pleinement conscience de ce que tu vas faire mais cela te laisse indifférent. C'est ton géniteur qui t'as appris ça. Aucune émotion, aucun remord. Tu t'apprêtes à sortir mais le coup de feu qui résonne dans la demeure t'en empêches. Précipitamment, tu dévales les escaliers vers la source du bruit. Physiquement, la scène te laisse bizarrement indifférent. Intérieurement, le corps sans vie de ta mère te brise de toute part. Remarquant ta présence, ton père se tourne vers toi. Il attend une quelconque réaction de ta part mais le son assourdissant d'un hélicoptère au dessus de votre villa coince tes paroles au fond de ta gorge. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, tu te retrouves caché dans une pièce, poussé par ton père et tu as à peine le temps de remarquer tous les agents qui pénètrent dans la maison. Tu es incapable de bouger, incapable de réfléchir et tu te maudis pour ça. Tu te maudis d'attendre ainsi que l'on vienne te chercher, terré comme un rat. Interminable, c'est le temps qu'aura duré cette soirée qui a littéralement fait basculer ta vie.
The Ghost ? J'ai un contrat pour vous.+
POURQUOI AIMES-TU TANT LE CÔTÉ OBSCUR ? L'aimer ? Ce n'est pas le cas. Je fais juste mon boulot et le
pour qui m'indiffère totalement. Il s'est juste avéré que le temps a fait son œuvre et que le bad side a décidément vraiment plus besoin de tueurs à gage que quiconque.
Les gentils auraient pu m'embaucher que ce serait revenu au même pour moi. En réalité, tant que le salaire suit, le reste ne m'importe pas le moins du monde.
+
DANS QUEL DOMAINE OPÈRES-TU ? Le meurtre de sang froid, prémédité, calculé au détail près. Un baron de la drogue veut liquider quelqu'un rapidement, proprement et discrètement ? Je suis son homme. Simple, précis, efficace. Je connais mon métier sur le bout des doigts et je n'ai définitivement pas peur de me salir les mains. La preuve, je le fais pour les autres sans me soucier d'autre chose que de la bonne exécution de mon contrat.
+
POURQUOI ES-TU UN SI BON MÉCHANT ? Une des qualités requise lorsque l'on fait mon métier ? L'insensibilité bien que ce soit plus un défaut pour certaines personnes. Je maitrise totalement cette capacité. Ceci couplé à mon professionnalisme et mon manque de remords font de moi un excellent
tueur à gage. Je n’emploierais pas le terme
méchant, je me contente juste d'effectuer le sale boulot. Ni plus ni moins.
+
ET QUELS SONT TES POINTS FAIBLES ? Sans aucune vantardise, je dirais que je n'en ai pas. Je pense de toute façon que, si c'était le cas, il serait peu réfléchi de les divulguer notamment dans le cadre de mon travail. Je fais un job où les faiblesses ne sont pas admises. Inconnues, voir, dans le pire des cas, refoulées jusqu'à oubli total. Un tueur à gage ne peut se permettre d'avoir un talon d'Achille, règle fondamentale.
+
PLUTÔT SADIQUE OU RUSÉ ? Quitte à choisir, je dirais rusé sans hésitation. Je vais droit au but et n'aime pas gaspiller mon temps en futilité d'autant plus qu'user de sadisme ne m'apporterait absolument rien. Indifférent, c'est ce que je suis face à tout ce qui m'entoure alors je préfère être réfléchi et efficace. Une manière de tuer dans les règles de l'art sans laisser de traces mais, bien entendu, à chacun sa méthode.
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TON OBJET FÉTICHE ? Vu mon métier, vous vous attendez certainement à ce que je vous parle d'arme ou quelque chose dans ce genre. Détrompez-vous. Peu original pour un homme, j'aime les voitures de collection américaines et spécialement ma Mustang Cabriolet 1965 look Shelby GT350H. Je pense donc qu'elle pourrait aisément prendre la place
d'objet fétiche bien que je trouve ces appellations idiotes.
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PARLE MOI DE TES PENCHANTS AMOUREUX ET DE TA SITUATION ACTUELLE ? Je suis actuellement célibataire et ce pour encore un très long moment. Les relations sentimentales ne m'intéressent pas et sont totalement dénuées d'intérêt à mon humble avis. Si vous désirez savoir si vous avez une chance de me plaire, sachez que c'est peine perdu et que la compagnie d'hommes comme de femmes peut ne pas me laisser de marbre.
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ET TON PIRE CAUCHEMAR ? Tout perdre et par là j'entends évidemment mon travail et par conséquence toute source de revenus. Une réputation peut être si facilement brisée dans ce métier que ça en devient une véritable hantise. Vous allez me dire que, dans le pire des cas, je pourrais retrouver un job mais non. Je connais rien de mieux que le meurtre en free-lance. Beaux salaires et peu d'heures, qui n'en rêve pas ?
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QUE DIRE DU NOM QUI TE DÉFINIT ? The Ghost, Le Fantôme. Quoi de plus approprié que celui-ci ? Je me fonds dans la masse et j'épie. Totalement invisible au regard des autres pour ensuite agir rapidement et en toute discrétion avant de disparaitre comme si je n'avais jamais été là. Comme si je n'avais jamais existé. Comme pour tous les
malfrats, mon pseudonyme est mon identité, ma seconde peau. Pas besoin de faire plus compliqué.
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QUEL A ÉTÉ TON MAUVAIS COUP LE PLUS RÉUSSI ? Je n'ai pas vraiment de coup plus réussi qu'un autre. Les contrats s'enchainent et je me contente de les effectuer simplement. Pour moi, ils se ressemblent tous et pourraient donc être classés au même niveau. On m'envoie un dossier, je fais une brève filature pour connaitre les habitudes de la tête à abattre puis je la tue. Job terminé sans chichi et point à la ligne.
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ET TA PLUS GROSSE DÉFAITE ? J'étais encore jeune à l'époque, un peu trop sûr de moi et par conséquent irréfléchi. Ma cible devait être assez simple mais je l'ai sous-estimée et bâclé mon travail de recherche ce qui a amené à une défaite totale de la mission qui m'était donnée. De l'eau a coulé sous les ponts depuis et ma réputation actuelle n'en a pas pâti mais il m'arrive encore d'y repenser et j'espère un jour pouvoir finir ce contrat.
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TA PIRE ADDICTION ? L'argent et les voitures. Le premier me permettant d'assurer le second, ce sont les billets verts qui prennent le titre de
pire addiction. Nous vivons dans un monde où, sans quelques zéros sur son compte en banque, la vie est difficile voir insoutenable. Hors, les difficultés ne m'attirent que très peu alors je fais en sorte de ne pas avoir à en affronter. Oui, je pense que l'argent m'est une véritable addiction.